Electric Mary + Holophonics + Amon Sethis + Anasazi

Date

31 Octobre 2012

Lieu

Grenoble

Chroniqueur

Didier

L I V E R E P O R T

Etant, pour raisons professionnelles, dans les parages de la célèbre salle grenobloise de l'Ampérage pour la soirée du 31 octobre, j'avais monté le plan d'aller y célébrer la soirée d'Halloween. Non pas que je sois fan de cette fête, bien au contraire même, mais parce que la soirée organisée pour l'occasion semblait des plus riches. De 20 heures à minuit, une partie concert avec en tête d'affiche les australiens d'Electric Mary, précédés d'une brochette de groupes de qualité de la région Rhône-Alpes : Anasazi, Amon Sethis et Holophonics. La deuxième partie de soirée, de minuit à 4 heures du mat, étant assurée par un défilé de DJs. Je me présente donc à l'entrée de la salle à l'heure dite, et je dois reconnaitre que l'ambiance est exceptionnelle. Je suis entouré de mort-vivants, de sorcières, et je ne sais quoi encore, pas toujours reconnaissables, mais toujours avec une bonne dose d'hémoglobine. Un type se balade toute la soirée avec une tête dans une grosse (fausse) citrouille. Dingue ! Comme je ne suis pas déguisé (je sors juste du bureau), je me retrouve affublé d'oreilles fluos. C'était la règle. Tarif réduit pour les gens déguisés, punition pour les autres. Je rencontre les deux personnes du webzine "Soil Chronicles" que j'avais déjà croisées deux jours avant à Lyon pour le concert d'Anathema. Je les salue, car c'est grâce à eux que je rencontre Rachel qui me file le pass presse et me confirme qu'il va être possible de faire une interview avec Rusty dans les loges après le set de Anasazi qui vient juste de commencer. Comme quoi l'ambiance entre webzine est excellente et l'entraide est de mise.

Je me cale au bar et sirote une bière en écoutant le set très pro d'Anasazi. Ils évoluent à deux guitares, une basse, une batterie et un clavier. Je sais qu'on avait chroniqué leur album, en bien mais j'avoue ne rien connaitre de leur répertoire. Je suis très agréablement surpris par leur professionnalisme. Leur son est impeccable, super propre, super carré. Le chanteur assure bien, on a droit à de bons passages instrumentaux. Le groupe est bien calé, très homogène. Ils jouent une demie heure dans une salle qui répond bien et commence à être bien pleine.

Anasazi

Setlist Anasazi :

Awaken
This Ain't Over
Something's Wrong
What's Left Behind
Shine A Light
Jeopardize

Je fonce dans les loges pour voir si Rusty est toujours ok pour une interview. Il discute avec Venom, le batteur, et ils sont super cool. Ils hésitent pour savoir qui va répondre et au final, les deux alternent les réponses. Ils aiment mon tee-shirt de Rush et on parle de Rush, que Venom à l'air de bien connaitre, avant d'attaquer mes questions. On discute bien le coup, j'ai tout enregistré, sans réaliser que le niveau sonore dans les loges est élevé. Il y a de nombreuses conversations en parallèle de mon interview, et je réaliserai quelques jours plus tard que certaines parties sont totalement inexploitables. C'est dommage. Je clos la conversation en entendant Amon Sethis qui démarre son set. De toute manière, on ne s'entend plus dans les loges qui sont mal insonorisées. Rusty m'offre une bouteille d'eau, je fais une petite photo et on se serre la louche. Super sympas ces gars, et leur accent australien n'est pas si difficile à comprendre.

Je connaissais Amon Sethis depuis leur EP trois titres, qu'ils nous avaient envoyé. Nous étions partis du mauvais pied. Je n'avais pas trop adhéré au concept des dynasties égyptiennes et notamment au long morceau parlé. Nous avions bien échangé par mail ensuite, car ils prenaient plutôt bien les critiques que j'avais soulevées. L'album avait été ensuite chroniqué par un de nos chroniqueurs, avec un avis mitigé, mais je n'avais rien réécouté depuis l'EP. Là, en live, pour moi c'est la surprise totale. D'abord leur son est excellent, tout comme celui d'Anasazi. Ensuite leur présence scénique assure un max, là où Anasazi était plutôt statique, handicapé, il faut dire, par le double rôle du chanteur/guitariste de Mathieu qui ne facilite pas la tâche. Julien, le chanteur débarque masqué et capé. Il tombe rapidement sa cape et son masque pour dévoiler un maquillage égyptien sur une partie du visage. Il occupe bien la scène et vient chercher son public, un vrai pro.

Amon Sethis

A côté de lui, il y a du lourd. Dans tous les sens du terme, car Thierry, le bassiste est imposant, on croirait Hagrid qui joue de la basse six cordes. D'ailleurs sa basse est aussi imposante que le bassiste. Il assure comme une bête, notamment sur un des morceaux (Horus, il me semble), où il joue tout le morceau en arpèges de basse.

Amon Sethis

Je me suis glissé devant la scène, aux pieds du bassiste, histoire de réaliser quelques photos. Le spot étant très bon j'y ai passé le reste de la soirée. Le groupe est aussi très homogène, très à l'aise, on les sent proches de leur public qui répond bien. Sur le côté droit de la scène, Olivier, le guitariste, fait aussi un travail de titan, seule guitare, avec la basse six cordes musclée. Il y a aussi un clavier (Johan ?) qui restera toute la soirée caché sous une tenue du genre Dark Vador, ce qui fait qu'on n'aura pas vu une seule fois sa tête. Ils nous présentent un nouveau morceau, Hope, de leur deuxième album, à venir. Le morceau est bien au point et passe très bien auprès des fans. Histoire de finir leur set en beauté ils assènent un majestueux Powerslave de Iron Maiden, qui est chantée par toute la salle. Ils se mettent définitivement la salle dans la poche avant de tirer leur révérence. Amon Sethis aura délivré un set de trente minutes, vraiment ébouriffant. Il faut absolument que je me repenche sur ce premier album en attendant le suivant.

Setlist Amon Sethis :

Intro
Amonsethis
Pyramidion
Land Of Slaves
Hope
Horus
Pyramide's Book
Powerslave

J'ai discuté avec un des guitarites de Holophonics dans les loges. Ils m'a ensuite présenté le reste du groupe. Ils se rappelaient qu'on avait chroniqué un de leurs albums, moi je n'en avais aucun souvenir, et ils avaient raison puisque leur premier album est sur le site. Ils ont une relation privilégiée avec les Australiens d' Electric Mary. C'est souvent comme ça le rock, ce sont des histoires d'amitié. Bref, toujours est-il que déjà en 2011, quand Electric Mary était passé par Grenoble (à La Bifurk), c'était déjà Holophonics qui assurait la première partie. Dès qu'ils démarrent, je trouve que le son est monté d'un cran. Jusqu'à maintenant, les bouchons n'étaient pas obligatoires et là ils commencent à le devenir. En plus, et c'est un peu dommage, de devant la scène, la voix de Stef, le puissant chanteur est sous-mixée. Je remarque que, comme ses collègues guitaristes, il a à ses pieds des pédales d'effets, qui lui permettent de moduler sa voix à travers divers filtres.

Holophonics

Le groupe est bien en place, décidément on a droit à du gros niveau ce soir. Leurs compositions sont bien en ligne avec le style d'Electric Mary, c'est vraiment un choix judicieux. Le chanteur dédie le morceau The Other Side à son frère que l'on comprend disparu prématurément. A part cette petite note un peu triste, on peut dire que le groupe s'éclate bien sur scène, notamment les guitaristes (Yann et Alex) et le bassiste (Ludo) qui enchainent les poses rock'n'rollesques. La salle semble acquise à leur cause. Je retrouverai Yann pas loin de moi lors du set d'Electric Mary, tout aussi fan que nous devant la prestation des Australiens.

Holophonics Holophonics

Setlist Holophonics :

Modern
Travel
Koundelich
Last Sin
Why Do We Fail
Mental
The Other Side
New Life To Come

Le matos d'Holophonics est rapidement évacué et celui de Electric Mary mis en place. Alex Raunjak, le bassiste vient vérifier sa basse et aux premières notes on comprend qu'on va en prendre plein la tronche. Il utilise une vieille Fender qu'il sort de sa flight case, la peinture manque à tous les angles, elle est géniale. La salle s'éteint et c'est parti, Rusty et son célèbre caban investissent la place. Je ne sais pas comment il fait pour tenir là-dessous, moi je crève de chaud. Quelques minutes plus tard le bassiste se retrouve torse poil, alors que Rusty porte toujours son caban.

Electric Mary Electric Mary

Il cache aussi ses yeux derrière des lunettes de soleil. Dés le début, on peut voir le style Rock'n'Roll de Rusty. En effet il s'empare du micro central, mais celui ci ne marche pas, du coup, il fonce sur celui du guitariste de droite, et le lui pique. La manip n'a duré que quelques secondes. Il en faut plus pour arrêter un Rusty déchainé. A la fin du premier morceau, il explique que le micro est naze, tout en simulant une masturbation dudit micro. Ce premier morceau, Let Me Out, est une tuerie extraite de l'album précédent. Qui a dit qu'on devait forcément commencer par un morceau du dernier album ? Ils attaquent ensuite un morceau qu'on ne trouvait que sur la version australienne de Down To The Bones. Pendant le morceau, Rusty fait monter une fan sur scène. Après ça, un grand bollos, qui aurait pu être le héros de la campagne "tu t'es vu quand t'as bu" montera plusieurs fois sur scène, pour approcher Rusty, lui filer à boire, lui donner son bandeau Motörhead.

Electric Mary

Rusty est patient et il joue le jeu, mais le mec est lourdingue, d'ailleurs un des responsables de la sécurité ne tardera pas à faire son apparition pour lui bloquer l'accès à la scène. Il continuera de casser les ouebs à son entourage et au reste de la fosse, pendant tout le concert.

Electric Mary

Le bassiste est assez impressionnant, il martyrise sa vieille basse, en dégoulinant de sueur. On comprend tout de suite mieux l'état de la peinture de sa basse. Chaque concert est un véritable combat. A chaque extrémité de la scène, les deux guitaristes alternent les solos, ils sont plus calmes, contrastant avec Rusty, et sa section rythmique, car Venom, derrière ses fûts assure aussi un max. Il frappe comme un sauvage. Après quelques morceaux, Rusty tombe enfin sa veste. Il repère un masque de cochon et le gars lui tend son masque, qu'il n'hésite pas à enfiler.

Electric Mary

Il tente même de mettre les Rayban au masque de cochon sans succès. Il retire le masque, expliquant que ça "pouirre là-dessous" et rend le masque à son propriétaire. A un moment donné, le bassiste écarte les premiers rangs et descend jouer dans la fosse. Il se retrouve porté sur des épaules, qui le ramènent à la scène. Ca c'est du rock !

Electric Mary

Il ne fait pas bon être pied de micro dans un concert d'Electric Mary. Après le micro qui merdait au début, Rusty, s'assoie sur le pied du micro, le tordant sous son poid (il faut dire que le Rusty à une bonne bedaine). Vers la fin, il emmêle le micro dans les projecteurs, et en tirant dessus, arrache tout, il terminera en empruntant le micro du bassiste, après donc avoir pourri le sien et celui du guitariste. Sacré Rusty ! Rusty vit carrément son set, par moment on dirait qu'il souffre, il s'assoit, se tient la tête dans les mains, mais juste après il repart et sourit.

Electric Mary Electric Mary

Pendant un des derniers morceaux, il crie tout à coup "Piss, piss" et part en coulisse, ... pisser, tout simplement. Les autres, ne se démontent pas, et enchainent un blues génial, qui pourrait durer une éternité que ça gênerait personne tant il dégage un groove de malade. On voit que le bassiste et le batteur sont sacrément complices. Rusty revient de sa commission, et comme le mec est sympa, il ramène des Corona pour tout le monde et fait la distribution.

Electric Mary

Il présente les musiciens en plusieurs parties. Une première fois, pour les guitaristes, une autre fois pour son bassiste, et il termine pour "la crème de la crème" comme il dit avec son accent sympa, son batteur. Sur Do Me, leur dernier morceau, ils terminent en partant les uns après les autres. D'abord Rusty, puis les guitaristes, le bassiste et le batteur assurant un petit duo pendant un moment puis enfin en laissant Venom tout seul, nous faire un petit solo sympa. Original !

Electric Mary

Ils reviennent pour un rappel, Rusty a remis son caban, le fou. Juste avant d'attaquer My Best Friend il fait monter son pote guitariste des Holophonics, expliquant qu'ils sont là grâce à lui et que c'est son ami. Ils terminent, remercient tout le monde et précisent qu'il vont revenir au stand merchandising.

Electric Mary

C'est l'heure des DJs, et pour moi de dégager (trop vieux pour les DJs). Il est minuit, et je croise pourtant pas mal de monde qui arrive pour la deuxième partie de soirée, la nuit va être longue. J'ai passé vraiment une excellente soirée à l'Ampérage. Je m'attendais un peu à prendre une grosse baffe avec Electric Mary, mais certainement pas à prendre une double paire de baffes avec les trois régionaux qui nous ont chauffé la salle ce soir. Grenoble c'est peut être froid dehors, mais c'est chaud bouillant dedans !

Setlist Electric Mary :

Let Me out
Gasoline and Guns
Stained
No One does it better than me
Luv Me
Right Down To The Bone
One Foot in the Grave
Hey Now
Long Time
Nobody's Perfect
Crashdown
One In a Million
All Eyes On Me
Do Me
My Best Friend

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