Festival ACDM

Date

08 Décembre 2

Lieu

Paris

Chroniqueur

Ostianne

L I V E R E P O R T

Le 8 décembre 2012 se tenait le festival ACDM (dixième édition), qui a lieu tous les ans et qui est, entre autre, organisé par le groupe Lost Opera. Tradition oblige, le groupe est une fois de plus de la partie et se produit avec cinq autres combos : Synthetic Waterfall, Faithless Messiah, Xianosys, Asylum Pyre et enfin Wildpath. Les fans des divers groupes répondent présent, et il est amusant de voir l'ambiance lors de l'ouverture des portes : on est loin des gens qui se pressent pour atteindre le premier rang, les musiciens se mélangent au public, des petits groupes de discussion se forment en attendant les groupes. L'ambiance est bonne enfant.

C'est à Synthetic Waterfall d'ouvrir les hostilités. Le groupe qui se définit comme jouant du Metal Atmosphérique se présente sur scène alors que son premier album n'est pas encore sorti. Les compositions flirtant avec le Death Metal sont plutôt bien ficelées, mais la voix a du mal à suivre. Beaucoup trop de fausses notes se font entendre lors du chant clair, alors que les grunts ne sont pas encore parfaits. L'accueil du public reste d'ailleurs assez timide, et les quelques titres joués par le groupe ne font pas véritablement mouche. D'autant que sur scène, les membres de Synthetic Waterfall restent relativement distants, chacun à sa place, alors que la scène du Divan Du Monde leur offrait un peu d'espace pour des déplacements, de la complicité visuelle etc. Même si ouvrir une soirée n'est jamais aisé, il est malheureusement évident que le groupe a encore du travail devant lui pour convaincre le public de son potentiel, surtout vocal et scénique, puisque les compositions sont, elles, d'un niveau plutôt respectable.

C'est ensuite à Faithless Messiah d'entrer sur scène. Le groupe est jeune, cela se voit, cela s'entend. Là, encore, même si la prestation est courte, elle est assez pénible notamment à cause d'un son beaucoup trop fort. Le style est assez bourrin, pas très bien servi par un groupe qui semble un peu ailleurs, pas forcément préparé à la date. La voix n'est pas vraiment en place, les instruments se superposent sans s'harmoniser. C'est une prestation assez décevante que livre Faithless Messiah pendant son temps de jeu.

C'est ensuite à Xianosys de venir fouler la scène du Divan du Monde. Enfin, on voit de la complicité sur scène, et l'enthousiasme (surtout de la part du claviériste déchaîné) de jouer devant un public. Oscillant entre bons et mauvais points, le groupe livre aussi un set court (chacun des groupes ayant environ trente minutes de jeu). Ainsi, on verra les bons points : musique bien menée, bonne ambiance sur scène grâce certainement à une expérience plus importante que celle de Synthetic Winterfall et Faithless Messiah, une voix parfois en place... mais aussi les mauvais points : notamment la voix qui n'est pas toujours juste et une reprise de Promise de Nero plus que méconnaissable (lignes de chant, air, rien n'est respecté). Prestation en demi-teinte, pas forcément convaincante, mais le niveau de la soirée commence enfin à s'élever.

Et cela va continuer avec les trois prochains groupes. Et le premier à venir dans la cage aux lions est Asylum Pyre. Défendant son deuxième album, Fifty Years Later tout juste sorti, le groupe enchaîne les titres de son nouvel album. Heidi met une ou deux chansons à entrer dans le show puis se montre sous un très bon jour : justesse, puissance, variations, ce qu'on attendait arrive enfin ! Malheureusement la musique prend un peu le dessus sur la voix, que l'on entend à peine à certains moments. Le groupe exécute ses morceaux et entraîne le public, visiblement séduit par la prestation. Le groupe semble heureux d'être là, le bassiste remplaçant, Olivier est dynamique et donne le sourire à ses collègues chaque fois qu'il s'approche d'eux. Un lien parmi les membres qui fait plaisir à voir. Le groupe quitte la scène sous les applaudissements chaleureux du public pour laisser place à l'un des combos les plus attendus de la soirée : Lost Opera.

On mettra de côté les réflexions spéciales ("soit vous êtes avec nous, soit vous êtes avec eux") de Loic, le chanteur ou son humour qui n'a pas trop plu à certains (parler de Tokio Hotel pour une reprise de Rammstein). Lui et son groupe s'en donnent à coeur joie sur scène. Ils appellent le public qui répond très présent (pogo à la pelle, provoquant même un malaise), donnent un show énergique et la qualité vocale est là aussi au rendez-vous. La reprise de Rammstein est faite avec brio, et Loic fait preuve d'une technique vocale poussée. Il maîtrise aussi bien la voix claire, que ses grunts, passant d'un registre à l'autre avec une certaine facilité. Le clavier apporte un côté très mélodique, contrastant avec la guitare et base rythmique qui se promènent entre un Metal "soft" et un Metal "plus lourd". Si pour certains groupes la demi-heure de jeu avait parue bien longue, il n'en est rien pour Lost Opera qui livre un set énergique et bien mené. Le public en redemandera, mais il est bientôt l'heure de clôturer le festival et un groupe doit encore passer devant le public.

Et ce groupe, c'est Wildpath, deuxième combo de la soirée à se présenter avec une chanteuse et une majorité de chant clair. Après un petit temps de balance, le groupe enchaîne les titres sans vraiment prendre le temps de faire des pauses. Plus ils jouent de morceaux, mieux c'est, visiblement. Marjolaine donne les titres des chansons alors que ses compères en jouent déjà les introductions, sauf pour les deux derniers morceaux qu'elle prend le temps de présenter. Le premier étant un duo avec Constance Amelane (ex-Whyzdom) qui n'a rien perdu de son énergie sur scène et se sent comme un poisson dans l'eau, et le second étant leur prochain clip, Buried Moon et dernier morceau de la soirée. Si un malaise sur scène se fait sentir à cause du son, cela ne gêne en rien le public qui semble apprécier le Metal entraînant des six musiciens. De plus, la chanteuse se montre très avenante, allant solliciter très souvent le public... une petite évolution qui fait plaisir à voir. Comme pour le groupe précédent, le public semble apprécier la prestation et en redemande, mais il est l'heure de quitter la scène et de laisser les lumières du Divan du Monde se rallumer.

Le festival se termine et laisse un sentiment mitigé, on a vu du bon et du moins bon ce soir. Le son bien trop fort, comme cela arrive très souvent dans les concerts de Metal, n'a pas aidé les trois premiers groupes à gommer leurs défauts. Mais la soirée a gagné en qualité par la suite et c'est cela que l'on veut retenir.

Venez donc discuter de ce concert, sur notre forum !