L I V E R E P O R T

Crashdiet (Didier)

Le chanteur arbore une magnifique crête bleue, qu'il est obligé de soulever pour nous voir. Bon set des Suédois virevoltants, ils ont un bon nombre de fans. Les titres sont entraînants, le set idéal pour commencer la journée. Du sleaze comme on l'aime, accrocheur et tape à l'œil.

Gama Bomb  (Jojo)

Allez, j'attaque ce second jour du samedi placé sous le signe du thrash metal, avec pour commencer mes petits favoris irlandais de Gama Bomb. Bon, même si j'adore ce groupe, force est de constater qu'ils n'ont pas une bonne réputation en live...

Et pourtant, ce matin-là ils auront assuré ! Un bon set efficace -quoiqu'un peu court- qui a réveillé tous les non-matinaux dont je fais partie (eh oui, il était presque midi et c'était mon premier concert !). A grands coups de riffs véloces et thrashy à souhait, Gama Bomb aura vraiment été une bonne surprise ! Le braveheart sur le morceau Mussolini Mosh (mouahaha, ce nom!) aura fait mouche grâce aux nombreuses personnes ayant joué le jeu ! Très bon concert de Gama Bomb, placé sous le signe de la bonne humeur !

Setlist:

Zombie Blood Nightmare
Slam Anthem
Three Witches
Backwards Bible
Hammer Slammer
OCP
We Respect You
Thrashoholic
Bullet Belt
Mussolini Mosh
Zombi Brew

As They Burn  (Jojo)

Je file sous la Warzone pour aller voir un groupe qui marche bien en ce moment : les Parisiens d'As They Burn, avec leur deathcore teinté de progressif. Dès le début du set on voit des musiciens ravis d'être ici, plusieurs fois le chanteur nous rappelle que le groupe "réalise un rêve en foulant cette scène" et remercie le public "de le partager avec [eux]". J'étais dans la fosse pour ce concert, cette fosse qui resta pleine de boue trois jours durant malgré le soleil, et je peux vous assurer que ça n'a pas chômé niveau ambiance ! Un set préparé pour le live, clairement, avec des mosh parts en veux-tu en voilà, histoire d'être sûr que le public se lâche... et ça a marché ! Une fosse de plus en plus active au fil des minutes, un concert hyper carré et très efficace, que du bon ! Malgré sa petite demi-heure, ce concert d'As They Burn fut l'un des meilleurs de la journée. 

Oranssi Pazuzu

Ce samedi commence avec Oranssi Pazuzu, en fait si j'ai assisté à ce set, c'est grace à Fred (mon beau frère) qui a piqué ma curiosité en me parlant du groupe de black psychédélique. Conclusion : Oranssi Pazuzu nous a délivré une prestation de qualité. Les synthés et machines apportent un coté post-rock et cela, mélangé aux composantes classiques du black, affine le côté ambiant des compos de Oranssi Pazuzu. Le public présent fut apparemment conquis par ce set. Nous avons assisté à une belle messe noire !

Channel Zero (Philippec)

Formé au milieu des anneés 90, Channel Zero est originaire de Belgique. La qualité de son power thrash lui a valu à l'époque le surnom de "Metallica Belge". Fort d'un nouvel opus, voilà Channel Zero sur la Main Stage 2. Le groupe, emmené par un Franky De Smet Van Damme (chant) en pleine forme vocalement, nous délivre un show très pro et carré qui ravit l'auditoire. Affublé d'un bon son, le thrash metal made in Belgium de Channel Zero a fait mouche !

Setlist:

Steel Panther (Didier)

Le concert de Steel Panther est dans la totale lignée de la conférence de presse. L'éclate et la déconnade plein tube. Le guitariste a des anti-sèches dans sa main (montrez mois vos nichons, chatte, je bande). Il faut d'ailleurs moins de cinq minutes avant que des filles perchées sur des épaules montrent leurs seins. On se marre avec eux. Le bassiste se recoiffe, se remaquille, remet de la laque, les autres le chambrent, c'est grand guignol. Le set est super bon et entraînant. Tout le monde a le sourire, sur scène comme dans la foule. les américains sont à la hauteur de leur réputation sulfureuse sur la Main Stage 1. Une bataille dans la boue éclate à ma gauche, je bouge. C'est franchement un bon set, difficile de ne pas se laisser séduire. C'est sous la ceinture, certes, et à prendre au quatrième degré, mais c'est super cool. Musicalement ça tient la route. Bonne petite révélation de ce samedi. A noter qu'ils jouent plus tôt que prévu, à leur demande (problème de vols), et ont échangé leur créneau avec Koritni, ravi de chopper une place plus tard dans la journée.

Setlist:

Death Angel (Philippec)

Death Angel est un groupe originaire de la  Bay Area, berceau du thrash old-school, il fête cette année les vingt-cinq ans de son premier opus, The Ultra Violence. Pour l'occasion, les Californiens vont nous faire l'honneur lors de ce Hellfest de l'interpréter en intégralité. On assistera à une belle prestation de la part des musiciens de Death Angel, visiblement heureux de jouer à Clisson. Leur thrash a enflammé un  public très content du set réalisé par un Death Angel en pleine forme... La Main Stage 2 est bouillante et prête à enchaîner avec d'autres maîtres du thrash que sont Sacred Reich et Exodus...

Setlist:

Thrashers
Evil Priest
Voracious Souls
Kill As One
The Ultra-Violence
Mistress Of Pain
Final Death

Emmure (Jojo)

Allez, un autre concert sous la Warzone, cette fois pour voir LE groupe de deathcore en vogue du moment : Emmure. Souvent critiqué par ses détracteurs pour ses riffs simplistes et ses textes à peine travaillés (voir ma chronique de leur dernier album), Emmure est clairement là pour envoyer la sauce avec ses innombrables mosh parts et ses rythmiques endiablées. Une fosse qui se déchaîne, des mosh et des circle pits à n'en plus finir, et un groupe mené par un Franckie à fond, voilà les recettes d'un superbe concert ! Le problème, cependant, avec Emmure, c'est que lorsqu'on a entendu trois morceaux on les a tous entendus, leur son est un peu répétitif à la longue. Heureusement pour eux, c'est efficace !

Koritni (Didier)

On remarque de suite que Eddy a une nouvelle guitare B.C Rich, magnifique, et que Lex a un peu forci. Le groupe affiche une excellente complicité sur scène. Lex, très en voix, nous fait le coup (connu maintenant) de jouer un solo sur la guitare d'Eddy. Lex joue aussi de la slide sur un des morceaux du nouvel album. La voix de Lex est toujours aussi impressionnante, même si je la trouve un peu sous-mixée. Ils finissent leur set par un étonnant blues (Sweet Home Chicago). Lex explique qu'on a déjà plein de trucs heavy et qu'un petit blues, ça change un peu. Lex balance deux peaux de batterie dédicacées par tout le groupe. C'est sympa, et ça vole bien. Dans la foule, à côté de moi, je découvre le chanteur d'Alpha Tiger qui fait du air-guitar, il signe sur le torse d'un mec content de le reconnaître. Au final, Koritni délivre un set carré, mêlant nouveaux morceaux et anciens morceaux cultes (155 par exemple, qui remporte un franc succès).

Setlist:

Sacred Reich (Philippec)

les Thrashers américains de Sacred Reich envahissent la Main Stage 2 même si leur musique est un peu stéréotypée, le groupe nous a proposé un set de qualité et arrive facilement à se mettre le public dans la poche avec des titres comme Love...Hate, One Nation... Ca headbangue à donf devant la Main Stage... Pour le final, Sacred Reich joue War Pigs, une cover de Black Sabbath qu'il s'est approprié en live depuis une bonne vingtaine d'année et clôt son set avec son hymne Surf Nicaragua. Une bonne prestation, le soleil... que demande le peuple...

Setlist:

 Uriah Heep (Didier)

Encore une bonne surprise d'un groupe de papis. Il y a une super ambiance dans la foule déjà massive et le chanteur met le feu. Le guitariste est super bon, le pianiste aussi. Ils finissent pas Easy Living, un mythe des années 70, et jouent quelques morceaux du dernier album. Ils semblent presque s'excuser de devoir jouer aussi leur dernier album, c'est le revers de la médaille de ces groupes mythiques avec quarante ans de carrière. Pourtant ils n'ont pas à en rougir puisque ça passe super bien en live. C'est même sacrément heavy. Bravo !

Setlist:

Exodus (Didier)

Comme j'ai réussi à reconquérir la bosse en face de la Main Stage 1, je m'y accroche et je choisis de ne pas me déplacer vers la Main Stage 2 où démarre sur les chapeaux de roues Exodus. Du coup, c'est plus difficile d'accrocher. J'ai toujours un peu de mal avec le thrash en live, même si devant la Main Stage 2 ils mettent une grosse ambiance. Je dois malheureusement abandonner ma bosse car on m'appelle pour l'interview de Lex et Eddy de Koritni. C'est dommage, la partie du set que j'ai pu voir justifie la réputation d'Exodus sur scène : Une tuerie !

Setlist:

Shining (Philippec)

Sous la Temple, Shining, originaire de Suède, nous délivre son black metal ultra-pessimiste et morbide.
Enmené par le charismatique Kvarforth au chant, le groupe sera auteur d'un set de qualité, le côté noir et lugubre de sa musique va au fil du concert installer le public dans une torpeur hypnotique... A la fin de ce set, j'ai eu l'impression d'avoir assisté en un rite initiatique qui a fait sombrer le public dans une douce folie. Et même si on peut définir la musique de Shining comme dangereuse et addictive, le résultat en est une belle communion avec son public.
 

Setlist:

Sebastian Bach (Didier)

Retour de l'interview, juste à temps pour le début de Sebastian Bach. Je connais les vieux Skid Row, mais rien ou presque de sa carrière solo. La vache ! Le gars est un pro ! Il est bien entouré de super musicos, il joue avec le public qu'il fait chanter, danser, crier. Tout le monde est sous le charme. Il demande de l'aide en backstage pour parler français, il fait l'effort, c'est spontané et franchement sympa. Il est un peu coincé par le fil de son micro. Il s'en sert de lasso (à la Roger Daltrey), mais bon, le sans-fil lui changerait la vie. Ils jouent des morceaux mythiques de Skid Row et quelques morceaux, assez peu au final, de son album solo. Je réussis un passage dans le pit, pour quelques clichés plus proches.

Setlist:

Edguy (Didier)

C'est du bon metal allemand mais bizarrement, la voix me saoule un peu. Le chanteur tente quelques blagues qui tombent à l'eau. Par exemple il chambre les gens qui restent devant la Main Stage 1 (ils sont sur la Main Stage 2) en les prévenant que Guns'n'Roses arrive toujours en retard, que ça sert à rien d'attendre si longtemps à l'avance. Edguy délivre un bon set quand même, très carré, très allemand, sans grosse surprise. Le chanteur se démène pour faire bouger et chanter la foule. Il laisse tomber son micro et se lance dans une éloge un peu déplacée et un peu longue de la qualité des micros Shure. Il le jette une nouvelle fois par terre pour prouver son point, les ingés son ont dû moyennement apprécier.

Setlist:

Within temptation (Didier)

Il y a beaucoup de fans, femmes et enfants, pour attendre le groupe néerlandais sur la Main Stage 1. Je ne suis pas fan, mais au nom de l'éclectisme, je tente l'expérience. Je suis à nouveau gêné par un drapeau, que quelqu'un m'explique l'intérêt de se balader avec un drapeau slovène tout le festival, et de l'agiter pendant un concert, devant, plein centre au point de gêner les caméras arrières. Bref, la chanteuse, toute en beauté et tout sourire, semble heureuse d'être là et fait participer le public qui n'attendait que ça. Je trouve leur créneau un peu inespéré tout de même, ils ouvrent pour Guns sur la Main Stage 1 quand même. Le problème de ce style musical, pour moi, est que, quand ils attaquent des ballades, on tombe dans la mièvrerie totale, et que ça lourde un peu, quand ils placent plusieurs ballades. Mais bon, la chanteuse fait de son mieux, ses musiciens assurent aussi pas mal. Elle doit remonter sa robe bustier qui ne fait que descendre tout en gardant le sourire : pas facile la vie de chanteuse...

Setlist:

Napalm Death (Jojo)

LE concert du festival !! Pour moi, évidemment. Une grosse claque, une mandale magistrale, d'autant plus magistrale que je ne l'avais pas vue venir ! Alors que j'ai raté les dix premières minutes pour The Devil's Blood, avant de réaliser que "merde, mais j'suis en train de rater Napalm Death là !!", j'ai été bluffé par le reste du concert ! Surtout par Barney, le chanteur, finalement. Ce mec est littéralement possédé, il est l'incarnation, la personnification de la folie ! Pendant qu'il vociférait ses paroles, il s'agitait dans tous les sens, comme un dément, il regardait la foule avec des yeux de fou, et cela pendant une bonne heure ! Le groupe a joué trois fois son célèbre "You Suffer", et l'ambiance a atteint son paroxysme lorsque Napalm Death a démarré la cultissime reprise des Dead Kennedys, Nazi Punks Fuck Off ! Un concert terrible, une véritable "leçon de folie", et croyez-moi que le retour à la réalité devant Machine Head fut, pour moi, bien mou et bien chiant !

Setlist: