L I V E R E P O R T

Le mercredi 1er octobre, ne trouvant pas sur la Côte d'usure une salle à la mesure de l'événement, l'association niçoise Caught in Fuzz organisait au Korigan, salle qui se trouve à Luynes (Bouche du Rhône), sa première grosse affiche : le célèbre groupe de stoner instrumental Karma to Burn. Pour cette date, les Américains sont accompagnés du groupe suisse Zlang Zlut et de The Real McCoy venu d'Avignon.  

La soirée commence par The Real McCoy, un groupe avignonais qui joue dans un répertoire entre doom et stoner et qui a sorti un premier album, Barn Sessions, en 2011 et un split EP avec les Rescue Rangers en 2013 intitulé Split Head. Au premier morceau joué (Flow), on ressent un peu de tatonnement, mais il faut dire que Stéphane (chant), Christophe (guitare), Mirek (basse) et JR (batterie), sortant d'une période de composition et d'enregistrement, n'avaient pas fait de scène depuis quelques temps. En plus, ils nous présentaient une selist composée majoritairement de nouveaux titres (six sur sept) de leur futur album qu'ils sortiront en 2015. Donc cette fébrilité du début peut être assez compréhensible.

Au fil du set, The Real McCoy a su accrocher le public pour finalement l'aquérir à sa cause sur les deux derniers titres du set. Tout d'abord avec le seul titre non inédit joué par le groupe ce soir, le brûlot Jokers And Clowns (extrait de Split Head) qui fit bien monter la température puis pour finir le prometteur The Distance que j'ai hâte d'entendre sur CD. Malgré les petits couacs de départ, le groupe s'en sort avec les honneurs, il a su tout de même avec sa musique capter une grande partie du public présent. The Real McCoy peut passer fièrement le flambeau au petit suisse Zlang Zlut. 

Setlist The Real McCoy :

01. Flow
02. Erased
03. Never Til Under
04. Dead Man Walking
05. Dog
06. Jokers And Clowns
07. The Distance

Zlang Zlut est un groupe (enfin un duo) de Heavy rock'n' roll créé à Bâle par Fran Lorkovic (chant/batterie) et Beat Schneider (violoncelliste/choeur), tous deux originaires de Berne. Une partie de l’originalité de ce duo tient dans la rencontre de deux hommes qui viennent d'univers musicaux tout à fait différents. D’un côté Fran est issu de la scène rock et de l’autre, Beat, lui, a été membre de la Camereta de Berne, une célèbre formation de musique classique bernoise. Mais même s'il a une formation classique, en cherchant un peu dans la biographie de ce dernier, on s'aperçoit qu'il a également joué avec Stephan Eicher et qu'il a participé à divers projets punk et pop. 

Parlons de leur musique. La batterie mène le tempo (souvent effréné), il faut dire que le jeu très énergique de Fran rappelle celui de Don Brewer (Grand Funk Railroad) et de Gil Moore (Triumph), deux très bons batteurs qui officient dans des groupes à la musique très organique en live et qui, comme lui, sont aussi deux très bons chanteurs.

Le violoncelle électrique associé à des pédales d’effets a un son proche d’une guitare électrique, les riffs sortis sont bien tranchants, mais lors des soli, l'instrument est bien reconnaissable car on distingue clairement le frotté des cordes par l'archer de ce diable de Beat. Les deux instruments combinés donnent un Heavy rock énergique et groovy dont le résultat sur scène est bluffant. Dès le premier titre joué (Flood), on sent bien que ce duo est plus que complémentaire, il est fusionnel !

Le répertoire de Zlang Zlut tient sur des compos simples qui ont une couleur très seventies et qui ont une seule ambition : faire bouger les popotins et faire headbanguer l'auditoire ! Les influences des deux musiciens s'entendent d'ici de là tout le long du set : U.F.O (dans le refrain de Let It Go), AC/DC pour les riffs de la plupart des titres (Danger, Let It Go, Mad, Out On Time...), Deep Purple et Ian Gillan Band musicalement bien sûr mais surtout vocalement  parce que Fran a une tessiture vocale rappelant fortement le grand Ian. Rock It Down qui est pour moi un des moment très fort du set en est un très bon exemple. Même Trust est de la fête sur l'intro de Flood rappelant celle d'Antisocial, morceau qui sera repris par le groupe et à "tue tête" par le public pour un final époustouflant !

Après ce set, tout le monde avait la banane et était chaud comme la braise pour accueillir Karma to Burn. Zlang Zlut a plus qu'assuré son rôle de chauffeur de salle, le duo a fait exploser le Korigan avec leur musique simple mais pleine de groove et d'énergie communicative !

Setlist Zlang Zlut :

01. Flood
02. Mad
03. Let It Go
04. The Wall
05. Madness
06. Danger
07. Count Me Out
08. Rock It Down
09. Out On Time
10. Antisocial (Trust cover)

Il est un peu plus de vingt trois heures, Karma To Burn monte enfin sur scène. Depuis que j'ai vu le groupe au Hellfest 2011, il a bien changé puisqu'il ne reste de la formation originale que William Mecum. Il est accompagné pour cette tournée de deux très bons musiciens : Evan Devine, batteur sur le nouvel album Arch Stanton et le bassiste live Robert Halkett .

Rare est la venue d'un tel groupe dans notre région et pour une fois, le Korigan est plein un jour de milieu de semaine. Le public bien chauffé par Zlang Zlut est de suite réceptif à la musique de nos chers Ricains qui enchainent d'entrée trois compos dévastratrices : Fourty Seven, Nineteen, Thirty Nine. Ces brûlots donnent le ton au concert, l'auditoire écrasé sous les coups de boutoir d'Evan, est en transe,

Mister Mecum ne dira que quelques mots ce soir mais on s'en fout, on est là pour en prendre plein les oreilles et se faire arracher la tête. Tirés d'Arch Stanton, le nouvel album, Fifty Five, Fifty Tree, Fifty Four, est une très bonne triplette pour cela. Les deux nouveaux sont de sacrés musicos. Robert avec ses dreadlocks au vent est virvoletant, il saute, headbangue à s'arracher la tête. Evan, lui, a une frappe de bûcheron à se demander s'il va pouvoir terminer le set. En fait, ce sont des jeunots qui à eux deux ont tout juste l'âge de Mecum, mais ils assurent comme des bêtes. Le trio en mode père et fils met le feu au Korigan, le patriarche mène le bal avec ses riffs hyper tranchants, on le sent presque content. On peut même lui arracher quelques sourires. On le sent content de son nouveau line up et aussi de son dernier opus, le groupe en jouera encore trois titres : Twenty Tree, Fifty Seven et Fifty Nine.

On arrive à la fin, le set fut vraiment intense mais court : il ne durera qu'un peu plus d'une heure c'est un peu dommage. Mais cela n'empêchera pas le public de prendre un immense plaisir sur les deux derniers morceaux, les mythiques Twenty Eight et Twenty. Une vraie communion se fait avec Karma To Burn, ce final est dantesque... Une fois fini, le groupe tire sa révérence et ne reviendra plus !

Nous avons passé une superbe soirée, les trois groupes on fait de très bonnes prestations et nous pouvons aplaudir Juliette et Jez de Caught By the Fuzz d'avoir pu organiser cette super affiche et d'avoir créé l'exploit de remplir le Korigan en milieu de semaine. Je les remercie aussi pour leur accueil.

Setlist Karma To Burn :

01. Fourty Seven
02. Nineteen
03. Thirty Nine
04. Fifty Five
05. Fifty Tree
06. Fifty Four
07. Thirty Six
08. Twenty Tree
09. Nine
10. Fifty Seven
11. Fifty Nine
12. Twenty Eight
13. Twenty

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