Manticora + Seven Kingdoms + S.U.E.

Date

06 Juin 2014

Lieu

Nice

Chroniqueur

Didier

L I V E R E P O R T

J'avoue une fois de plus ne pas comprendre ce qu'il se passe dans la tête des metalleux de la région quand je vais assister à des concerts comme celui d'hier soir. J'enrage. D'abord, le plateau était super relevé. Un groupe local de renom avec quatre albums en date, Spheric Universe Experience (S.U.E.), suivi d'un groupe US, de power metal, Seven Kingdoms avec déjà trois albums au compteur et enfin en tête d'affiche, Manticora, un autre groupe de power metal, danois celui-là, avec déjà sept albums sortis. Des pros quoi, qui sont en tournée européenne et nous font l'honneur de s'arrêter et de déballer tout leur matos, entre leurs dates de Barcelone et de Pratteln. Et nous, on les remercie en se déplaçant à vingt personnes ! Bravo. Bon, ceci dit c'est un problème global, car j'ai entendu qu'ils n'étaient que dix à Barcelone dans l'énorme salle du Razzmataz et pas plus de trente à Paris. Bref, c'est couillon d'autant plus que l'organisation (merci l'Altherax) avait allumé le barbecue, et que de 19h à 20h on pouvait, tranquillou, déguster un hamburger ou des merguez-frites en papotant avec tous les musiciens logés à la même enseigne. C'est quand même cool ça, non ? Nous nous étions déplacés avec Philippe et son matos photo de plus en plus lourd pour couvrir dignement l’événement. Dans la salle la quantité de matos est impressionnante. Ils n'ont pas fait les choses à moitié et on a droit à la totale, son et lumière. Très pro. En mangeant, on discute avec John Drai de S.U.E, toujours aussi sympa, et avec Lars le chanteur de Manticora, un gars très cool aussi. C'est par exemple lui qui rameute les troupes restées dehors quand, à 20h30, les musiciens de S.U.E. montent sur scène. Nos vingt spectateurs plus une dizaine de musicos des autres groupes, ça fait une petite meute qui fait pas mal de bruit. C'est déjà ça.

Le son de S.U.E. est un peu brouillon, pourtant c'est un set-up archi moderne, l'ingé son fait ses réglages depuis un iPad en se baladant entre nous. Alors soit il est sourd, soit il ne sait pas trop comment agir pour nous arranger le son de S.U.E. sans dérégler ceux des groupes suivants.

SUE Nice

SUE Nice

Comme toujours, les musiciens de S.U.E. sont très souriants, visiblement contents d'être de la fête. Ils jouent pas mal d'extraits de leur dernier album The New Eve. Fred aux claviers s'embrouille un peu dans la setlist et dans ses claviers, les autres se moquent un peu. Ils jouent un de leurs anciens morceaux et du coup Fred met en place une caméra pour capter l’événement, en expliquant qu'ils ne l'ont pas joué depuis des lustres. Ils jouent cinquante minutes et lancent notre mini PPM (Power and Prog Metal) Festival de belle manière.

SUE Nice

SUE Nice

Setlist de S.U.E

Shut Up
Never Heal
In This Place
Sceptic
3rd Type
Heal My Pain

 
Pendant le barbecue, nous avions entrevu un petit bout de femme d'environ un mètre cinquante, habillée en noir, mais avec une touche originale au niveau des chaussures puisqu'elle portait des chaussons en forme de cheeseburger. Ayant juste vu des affiches du groupe, nous avons réalisé en la voyant monter sur scène que c'était bien Sabrina Valentine, la chanteuse de Seven Kingdoms et qu'elle a gardé ses chaussons cheeseburger !! Le micro est réglé pour Franck de S.U.E., qui lui est plutôt grand ; du coup la situation est assez marrante. Quelqu'un règle enfin le pied de micro (au minimum), et la voilà prête à en découdre. Le reste du groupe venu de Floride est plutôt taillé à l'américaine : le batteur et les deux guitaristes, sont très imposants, barbes et cheveux longs, le bassiste longiligne avec de très long cheveux. Ça contraste avec la mini chanteuse, pourvu que la scène tienne !

Seven Kingdoms Nice

Tous ont de magnifiques instruments : guitare ESP ltd pour l'un (Kevin Byrd), endorsement Caparison (une marque japonaise) pour l'autre (Camden Cruz), et une superbe Warwick Vampire pour notre ami bassiste (Aaron Sluss), arborant un t-shirt Gorod. Dès qu'ils attaquent, on note que le son est excellent, moins fort que pour S.U.E. et très bien réglé de sorte qu'on entend bien tous les membres. Sabrina a une superbe voix et le style musical me plaît énormément, pas sympho du tout (pas de claviers) et très percutant.

Seven Kingdoms Nice

Les guitaristes alternent les solos et le bassiste est très bon. Il joue au médiator et on sent qu'il a écrit certains des morceaux aux lignes de basses bien chiadées. Camden, le guitariste chevelu, essaye de placer quelques growls que l'on n'entend malheureusement pas du tout. Ils jouent deux morceaux de l'album précédent et éponyme et le reste du petit dernier, The Fire Is Mine. On a droit à un mini solo de batterie de Keith Byrd (aussi massif que son frère Kevin, sûrement bûcherons de père en fils), pour au final un très bon set d'environ une heure. Pour info, leur premier album avait au micro un chanteur (Bryan Edwards) remplacé ensuite par Sabrina. Ce fut une belle découverte pour moi. Le mini public a bien géré, et réservé un bon accueil au groupe qui semble très content. Pendant leur dernier morceau, un gars vient faire des photos, et je découvrirai ensuite que c'est le bassiste de Manticora. Quand les Seven Kingdoms quittent la scène, ils restent avec nous pour accueillir Manticora. L'ambiance entre les deux groupes a l'air excellente. Je discute avec Aaron Sluss, le bassiste, super cool, et il m'expliquera que Lars, le chanteur de Manticora est aussi manager de Seven Kingdoms. Je leur achète leur dernier album, c'est mérité.

Seven Kingdoms Nice

Seven Kingdoms Nice

Seven Kingdoms Nice


Setlist de Seven Kingdoms

Fragile Minds Collapse
Flame Of Olympus
The Fire Is Mine
Into The Darkness
Wolf In Sheep's Clothes
King Of The North
Forever Brave
After the Fall


Après une courte pause puisque le matériel est partagé par les groupes, c'est Manticora qui monte sur scène. Scène qui est assez travaillée : deux gros bidons d'huile abritent des machines à fumée et des spots, en fond de scène est étendu un beau backdrop de Manticora et pas mal d'effets lumière sont en place. C'est le grand show, pour une si petite salle. Merci à eux d'avoir sorti le gros show pour trois pellos. Encore un line-up à deux guitaristes, une basse, un batteur et donc le grand Lars au chant. Leur intro pré-enregistrée, un peu pompeuse, est aussi longue qu'inutile dans une salle comme la nôtre. On a partagé des burgers, merde, pas de chichis ! Ils attaquent enfin leur set musclé, dont je ne connais rien. J'aime bien aller voir des groupes que je ne connais pas, et leur laisser une chance de me convaincre sur scène. N'est-ce pas le test ultime ? En l’occurrence, ça a bien marché pour Seven Kingdoms. Pour Manticora, je suis épaté par le chanteur, très charismatique, et le bassiste, aux doigts ; et laissez-moi vous dire que dans du power metal à tendance speed metal, jouer aux doigts c'est hard et ça oblige à maîtriser le jeu à trois doigts pour les triolets (à la Steve Harris), ce que maîtrise très bien Cbastian, le jeune bassiste. Les deux gratteux sont adeptes de la sept cordes et balancent de bons riffs qui font bouger. Dans Manticora, explique Lars, il y a un noyau dur originel (le batteur Mads Volf, Lars et son homonyme Kristian à la guitare), et deux jeunots, Cbastian Andersen à la basse et Stefan Johansson, l'autre guitariste qui assure quasiment tous les solos avec le sourire. Les morceaux sont souvent longs, changeants, ce qui rend le concert intéressant. Ils jouent des morceaux de la plupart de leurs albums.

Manticora Nice

Manticora Nice

Lars s'énerve un peu après un larsen qui le gêne, il cherche et finit par trouver la source. Lars n'aime pas les larsens, il s'appelle pourtant Lars F. Larsen, ça ne s'invente pas ! La scène n'est pas grande et à un moment, alors qu'il bouge pas mal, il finit par mettre un coup dans le manche de la basse de Cbastian, secouant du même coup la caméra go-pro fixée au bout du manche. Il annonce le dernier morceau, puis la salle crie au rappel, avant même qu'ils ne bougent. Lars demande qu'est-ce qu'on crie : on lui explique qu'on crie “une autre”, et là tout fier il nous dit en français: “non, pas une autre mais deux autres”, puisqu'ils décident de finir par Gypsies Dance Part 1 et Part 2, au total pas loin de vingt minutes de rappel, assez progressif et bien cool.

Manticora Nice

Manticora Nice

Lars va filer quelques coups de toms graves avec son pote Mads, mais la scène est tellement encombrée qu'il a du mal à se frayer un chemin. Il est minuit quand ils terminent. Je ne suis pas déçu de la soirée, même si j'ai trouvé que pour quelqu'un comme moi qui ne connaît pas du tout Manticora, certains morceaux se ressemblent beaucoup.

Dommage qu'une fois de plus si peu de gens aient daigné se déplacer... Faut-il attendre que plus rien ne se passe à l'Altherax pour le pleurer ?

Manticora Nice

Manticora Nice

Manticora Nice

Setlist de Manticora

King Of The Absurd
Melancholic
The Black Circus
Complete
A Long Farewell
Swarm Attack
A Lake That Drained
Cantos
Gypsies Dance Part 1
Gypsies Dance Part 2

Venez donc discuter de ce concert, sur notre forum !