Metallian Battle Contest

Date

16 Mai 2009

Lieu

Ninkasi Kao de Lyon

Chroniqueur

florentv

L I V E R E P O R T

En voilà une bonne idée, organiser un concours pour les groupes non produits et leur permettre de jouer au Wacken 2009 et au Metal Camp 2009. La finale de ce concours, qui a eu lieu au Ninkasi Kao de Lyon, se jouait entre In Trails, Elktronik Sciety, Tank, Blazing War Machine, Embryonic Cells, Further Dimension ainsi que deux autres groupes choisis par les lecteurs du mag'.

A la bourre, j'arrive au milieu du set d'Elektronik Sciety, le premier groupe de la soirée. Et la moitié que j'ai vu m'a suffit pour avoir une idée globale du groupe. L'horror-indus metal du groupe manque de cogne, et les compos sont assez peu originales. Le public n'est pas vraiment au rendez-vous, et à l'heure où j'arrive, il y a plus de photographes que de spectateurs (j'exagère à peine). Le chanteur étant aidé par des samples pour sa prestation, on ne sais plus quand il chante ou pas. Pas formément la meilleur chose pour un concours. La mise en scène est parcontre assez réussie, avec les maquillages horrifiques et la danseuse qui illustre en se trémoussant les paroles des morceaux. Mais pour ne pas arranger les choses le son n'est vraiment pas terrible. Ceux là sont mal partis pour aller au Wacken.

On a ensuite droit au premier groupe choisi par les lecteurs : Absurdity. Difficile de décrire précisément le style dans lequel évolue le groupe tant il mélange les genres. On a du death sepulturien, accompagné de samples, et des moshs par-ci, par-là. Et au final on ne retient pas grand chose. La présence scénique du groupe est bien gérer, avec le bonhomme au sample qui semble presque dément mais on distingue le sourire de celui qui s'amuse. Alors même si la musique n'est pas géniallissime, voir des mecs qui se font plaisir c'est quand même l'essentiel. Mais le public toujours aussi peu nombreux peine à retourner l'énergie que donne le groupe. Dommage.

Le second groupe selectionné par les lecteurs du magazine arrive ensuite. Un bucheron style canadien, avec le crâne rasé et une barbe volumineuse tient le micro et hurle tout ce qu'il peut. Le death cannibaleux du groupe et tellement cannibaleux qu'à l'annonce du nom et ben j'ai même pas pu le comprendre. Alors désolé mais je ne pourrait pas vous dire où aller écouté le groupe. Mais si vous avez déjà écouté du Cannibal Corpse c'est pas forcément la peine d'aller chercher plus loin, puisque vous n'y découvrirez rien de plus. Même voix que Corpsegrinder, avec les grognements et les cris écorchés, même son ou presque, rythmique similaire, ces mecs jouent bien mais n'ont pas d'identité propre. Re-dommage.

Les cannibaleux laissent la place à Further Dimension. Le combo joue dans le progressif et étant donné que j'ai du mal avec ce style mon avis sera à prendre avec des pincettes (comme tout le reste d'ailleurs l'objectivité n'existant pas). Les riffs sont sympas, le chanteur donne de la voix, les effets et autres claviers sont bien trouvés mais comme j'accroche pas trop au style en général, Further Dimension ne fait pas exeption, je suis rapidement gavé. Mais le public (un peu plus nombreux maintenant) semble apprécié. Et les mecs le lui rend bien. Pendant ses soli (assez impressionants d'ailleurs) le guitariste enchaine les poses de guitar-hero tout en gardant un second degrès sans lequel il passerai pour un prétentieux.

Tank entre ensuite sur scène et rapidement on comprend que l'on ne joue plus dans la même division. Le son est nettement meilleur que celui des groupes précédents ( à part Further Dimension qui avait un son particulier mais pas mauvais du tout) et les compos fracassent sévèrement. Le public commence à pogoter ( mais quelques dizaines de personnes en plus n'auraient pas fait de mal) et du coup les mecs prennent leur pied et le font ressentir. Le deathcore du groupe ne brille pas par son originalité mais c'est tellement bien joué, et surtout tellement vivant qu'on ne s'en rend qu'assez peu compte. Riffs barbares, et moshs assomants sont de la partie. Le chanteur est une pile, et possède un belle palette de voix. Mention spéciale au batteur qui est là pour un remplacement mais qui assure sans soucis les compos.

Tank annonce en fin de set l'arrivée de Blazing War Machine. Le groupe, avec le batteur de Dagoba Franky Costanza, met la salle dans une ambiance glauque, avec des lumières verdâtres et des sons étranges. Le combo arrive, grimmé de la tête au pied. Le chanteur semble atteint de folie furieuse, enchainant gestes obscènes, pauses simiesques et le tout sous une couche de sang. La musique est un mélange d'indus et de black parfois sympho. C'est plutôt réussi, mais le plus important reste l'atmosphère de démence installée par le groupe. Les petites phrases telles "Dévorez-vous les uns les autres!" éructées par le chanteur font que le public se donne plus que sur les autres groupe. Le son est bien réglé, même si la basse n'est pas assez forte et donc les compos perdent parfois de la puissance.

Embryonic Cells installe à son tour la scène : mise en place de crâne et autres accessoires sur le micro, tentures noires et percées, bref on va avoir du black. Et voilà le groupe qui arrive avec son black symphonique tout droit venu de Norvège. Le groupe joue bien, le son est pas mal mais l'ambiance reste assez sobre ( le public est resté chez lui ce soir). Un petit détail me chagrine quand même, les interventions entre les chansons du chanteur. La plupart du temps débiles et vides de sens. On apprend donc qu'une des références du groupe est Conan le Barbare (en s'en serait passé), que les femmes doivent faire la cuisine ( bel esprit), etc... Comme on dit dans ces cas là, il a rater plusieurs occasions de se taire.

Et enfin dernier groupe de la soirée, In Trails. Entre death et trash, le groupe termine bien la soirée. Les mecs s'éclatent, le public est receptif et ça joue bien. Le son est bon dans l'ensemble mais un larsen se fait entendre et gâche un peu le set. Les compos sont très techniques mais cela ne semble pas un problème, ça tourne, c'est carré, ça envoie. Les soli de grattes sont bien foutus. Le batteur fera un solo dans le style Jordison (j'en fout partout et c'est joussif) en milieu de set. C'est fort bien exécuté et surtout très bien venu pour ne pas se noyer dans les riffs alambiqués des morceaux. Le larsen pourrira le groupe jusqu'à la fin, et certains passages sont complétement gachés.

C'est Tank qui s'impose ce soir à Lyon. Je suis assez d'accord avec ce choix bien que à mes yeux Blazing War Machine aurait tout autant mérité la victoire. Bref un bonne soirée métal que bien des gens ont manqué. Pour une première édition la logistique était pas mal, mais l'attente entre les groupes est parfois un peu longue. J'espère que ce genre de chose sera reconduite l'année prochaine.