Steel panther + The Treatment

Date

25 Mars 2012

Lieu

Paris

Chroniqueur

Blaster of Muppets

L I V E R E P O R T

Les années 80 ont la dent dure. Elles n'en finissent pas de se terminer. C'est un fait. Pourtant, cela fait plus de vingt ans que nous en sommes sortis... mais elles s'accrochent, les bougresses, et les rappels à cette décennie (plus ou moins) glorieuse sont toujours aussi nombreux ! En ce soir du 25 mars 2012, au Bataclan, la présence de Steel Panther fut une preuve supplémentaire de la ténacité des 80's. Avec classe ? Pas vraiment... mais avec une bonne dose d'humour graveleux et jubilatoire. C'est parti pour le récit d'une folle soirée !

Histoire de donner un départ réussi, les jeunes Anglais de The Treatment chauffent la salle avec un entrain indéniable. Fort du single Drink, F**k, Fight, ils démarrent la soirée avec énergie et enthousiasme. Le public ne s'y trompe pas et leur réserve un accueil très chaleureux, ce qui n'est pas toujours le cas avec les groupes de première partie... mais il faut bien avouer que le style de The Treatment est en adéquation avec celui de Steel Panther et que, par conséquent, les Anglais avaient bien plus de chances de séduire que s'ils avaient ouvert pour Cannibal Corpse.
Pendant quarante minutes, le groupe balança une série de compos convaincantes. De nombreux pogos éclatèrent dans une fosse en ébullition, le public ne se fit pas prier pour chanter... bref, le début de soirée fut plus que plaisant. On retiendra parmi les meilleurs moments de cette prestation des titres comme Departed ou The Doctor. Dans la série des constats qui font plaisir, on notera la puissance du chanteur (joli coffre) et l'énergie déployée par chaque musicien. Aaaahhhh, c'est beau la jeunesse ! On entendra à nouveau parler de The Treatment, c'est une évidence. 

Après cette mise en bouche fort sympathique, il nous tardait de découvrir, pour la première fois sur une scène française s'il vous plaît, les Américains de Steel Panther. Ces messieurs allaient-ils être à la hauteur de leur réputation scénique (fort bonne au demeurant) et leur style Hard-Glam parodique allait-il conquérir le public parisien ? Si certains avaient des craintes, je peux vous dire qu'elles furent bien vite dissipées. Steel Panther: c'est la fête, c'est la grosse déconnade potache mais globalement irrésistible, mais c'est surtout un groupe qui connaît son métier et qui maîtrise la scène. On pourrait les qualifier de "rigolos", mais pas quand il s'agit d'évoquer leur performance en tant que musiciens. 

Dès Supersonic Sex Machine qui fait suite à la fameuse intro In The Future (dans laquelle on nous parle de l'année 6969, ce qui à l'avantage d'exposer de façon assez claire le sujet de prédilection des Steel Panther), on sent le groupe à l'aise. Satchel est un guitariste plus que talentueux (certains se doutent-ils que ce monsieur, Russ Parish de son vrai nom, a joué avec Rob Halford au sein de Fight dans les années 90 ?) et Michael Starr est un chanteur impressionnant. Ces deux-là ne feront que confirmer leur talent tout au long de la soirée. La section rythmique n'est pas en reste bien que moins impressionnante de prime abord. Saluons la belle performance de Lexxi Foxx, à la basse, qui passa une bonne partie du concert à faire la moue, sans oublier de se regarder régulièrement dans un petit miroir tout en prenant bien soin de se recoiffer. 

L'ambiance est à la fête ce soir. Rien n'a plus d'importance, on s'évade, on rit aux blagues potaches et aux discours sans queue ni tête de Satchel ou Michael, on s'étonne de voir autant de jeunes filles montrer leurs seins dans un Bataclan peut habitué à ce genre de manifestation... "Fun" est bel et bien le maître mot de la soirée. Et en plus, comme les chansons assurent un max avec leurs refrains écrits pour être repris en choeur ("I'm going to a party... Tomorrow night, tomorrow night !", "Wowowo hey hey hey ! Fuck all night and party all day!"), on peut affirmer que ce concert est une grande réussite. Même le solo de guitare, qui commence pourtant de manière assez classique, finit par emporter l'adhésion de la salle. Quelle bonne idée de la part de Satchel de monter derrière la batterie et de balancer toute une série de riffs légendaires (Smoke On The Water, Breaking The Law, Master Of Puppets, Crazy Train, Sweet Child O' Mine, Iron Man et j'en passe...) en s'accompagnant de la grosse caisse pour donner le tempo ! Un bel hommage aux grands du Metal.

Le groupe est en forme et communique bien avec le public. Tout le monde s'éclate et on ne compte plus les énormités débitées par les Steel Panther. Tout ça est gentiment régressif et ne se prend tellement pas au sérieux qu'il est difficile de résister. Certes, on peut ressentir une légitime lassitude en regardant Satchel mimer la fellation pour la dix-huitième fois de la soirée mais ce n'est pas bien grave... à chacun ses fixations, non ? Et puis, c'est le principe du comique de répétition.
A part ça, les moments forts se succèdent et deviennent presque trop nombreux pour que l'on puisse se souvenir de tout. Les Américains réussissent quelque chose d'étonnant et qui demande, mine de rien, un équilibre pas forcément si simple à obtenir: ils rendent un bel hommage au Hard Rock tout en s'en moquant allègrement. Les poses arborées par ces quatre énergumènes maquillés et perruqués (seul Michael Starr ne triche pas avec ses cheveux) sont parodiques et souvent hilarantes et, en même temps, tout cela reste bien fait, entraînant... la musique tient la route et on l'aimerait tout autant si les paroles et le look des musiciens étaient plus sérieux. Mais ce n'est pas sérieux, et c'est d'autant plus appréciable. Quelques moments choisis ? La ballade Weenie Ride ou le batteur vient jouer du piano (enfin, du clavier) avec un faux sérieux irrésistible. Le début de Community Property où le groupe s'interrompt prétextant que le public ne chantait pas assez fort (alors qu'en fait, les musiciens se sont juste plantés... pris en flagrant délit de mauvaise foi). Le défilé de jeunes filles peu pudiques sur scène pendant Party All Day et Turn Out The Lights, un Death To All But Metal d'anthologie avant le rappel... Seul tout petit bémol, le groupe utilise quelques samples assez discrets mais qui ne me semblent pas spécialement utiles, surtout pour ce genre de musique. Les choeurs sont notamment parfois trop propres pour être honnêtes. Dommage mais pas grave.

Vous l'aurez compris, ces gars-là s'amusent comme des gamins, et nous avec. Si vous avez la chance de vous rendre au HellFest cette année, ne les manquez surtout pas, vous passerez un excellent moment ! De toute façon, je ne me fais pas de souci, vu l'accueil ultra-chaleureux reservé au groupe ce 25 mars, l'ambiance ultra-festive, et le fait que même si le Bataclan n'était pas complet, il était très correctement rempli, il ne fait aucun doute que nous reverrons Steel Panther à l'avenir. Et je ne manquerai ça pour rien au monde !

 

Setlist de Steel Panther :

01. Intro (In the future)
02. Supersonic Sex Machine
03. Tomorrow Night
04. Fat Girl
05. Asian Hooker
06. Just Like Tiger Woods
07. Gold Digging Whore
08. Guitar Solo
09. It Won't Suck Itself
10. Community Property
11. Eyes Of A Panther
12. Weenie Ride
13. Party All Day (Fuck All Night)
14. Turn Out The Lights
15. Death To All But Metal
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16. Eatin' Ain't Cheatin'
17. 17 Girls In A Row

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