|
|||||||
Symphony X / Pagan\'s Mind / DGM
|
L I V E R E P O R T
Je vais finir par croire que j'erre désespérément inadapté à ce monde ! Non, je ne suis pas allé ce mercredi soir à Lyon pour croiser la route de Russell Allen mais celle DGM et Pagan's Mind... Non pas que je sois insensible au talent de Symphony X mais pour les avoir déjà vus à deux reprises par le passé, je n'attendais rien de particulier de leur show de 2011... Quelle mentalité ! Evidemment à guetter systématiquement les levers de rideau (Adagio avant Kamelot, Labyrinth avant Sonata Artica ...), le risque est grand d'une part, de rester sur sa faim et d'autre part, de friser la crise de paranoïa ! Somme toute, je reviens du Ninkasi satisfait à plus d'un titre : DGM n'a pas eu le loisir d'exprimer tout son savoir-faire par manque de temps et défaut de qualité de son mais le public n'est pas resté insensible à la pêche de ces transalpins ! Pagan's Mind a confirmé en live tout le bien que je pensais d'eux après l'écoute appliqué de leur dernier album ! Enfin, Symphony X n'en finit pas de progresser sur scène : chaque fois, c'est encore plus maîtrisé, ce sont assurément des pros ! Ah si Mark Basile et les siens avaient pu rallonger un peu la sauce, ils auraient fini par conquérir définitivement les centaines de métalleux présents ce soir-là tous acquis d'avance à la cause "iconoclaste"...Pourtant, DGM a su déclencher leur curiosité : pour preuve, le moment de pure jouissance qu'a constitué la déferlante Hereafter avec cette joute guitare/claviers au cours de laquelle Simone et Emanuele ont rivalisé de virtuosité pendant que Fabio assénait un traitement des plus virulents à ses fûts...Régal malheureusement tempéré par un son défaillant : le lot des guests !? Set List de DGM : Heureusement, ce réglage est optimum à l'arrivée des Norvégiens de Pagan's Mind qui profitent de l'aubaine pour nous décocher missile sur missile : une présence sur scène digne des plus expérimentés et une complémentarité des musiciens qui fait plaisir à voir : à la différence du combo précédent (polarisé sur son dernier album studio...), celui-ci balaie sa carrière au cours du set et c'est l'occasion pour moi de constater qu'il y a urgence à ce que je me penche sur leur passé et à ne pas rester calé sur Heavenly Ecstasy ! Les envolées vocales de Nils, la dextérité sur les touches de Ronny, les soli virevoltants de Jorn, les tentatives sympathiques de comm (en Français...) de Steinmar ont tôt fait de faire chavirer la salle : ces types-là sont voués au succès ou alors, le monde est mal fait (comment ? J'ai déjà fait allusion à son imperfection ?).
Curieux comme le suspense est toujours préservé à l'approche du clou du spectacle : une attente considérable a précédé l'entrée en scène des Américains de Symphony X mais avoir Russell à deux mètres de soi constitue une bien belle récompense à ma patience... Autant j'avais pu constater par le passé une certaine similitude avec James Labrie dans cette attitude de frontman distant, autant je perçois dorénavant une omniprésence de cette "brute" dans tous les sens du terme : il capte littéralement l'attention du spectateur en rayonnant de son aura ! Dans tous les registres, il impose sa classe : catalysant le dynamisme du public dans les morceaux délibérément rock ou suscitant de l'émotion sincère avec When All Is Lost par exemple... Il est bien loin le temps où il se réclamait digne descendant de Steve Walsh (chanteur de Kansas) : certes, il en conserve encore quelques intonations mais l'énergie qu'il insuffle désormais propulse l'ensemble du groupe loin des contrées progressives de leurs débuts ! Contre toute attente (de ma part en tout cas...), Symphony X atteint sur scène les sommets et le Ninkasi ne s'y trompe pas, conscient d'assister à une grosse performance de tous les acteurs : Michael Romeo ne se présente plus mais son jeu est époustoufflant, l'autre Michael (Pinella) n'a pas qu'un prénom en commun : il assure aux claviers comme rarement il m'a été donné de le constater, Lepond (encore un Michael...) tout en retenue s'applique et excelle sur ses quatre cordes; quant à Jason Rullo, ses progrès sont étonnants... Le set (presque tout Iconoclast y est passé...) ne laisse aucun répis, c'est du grand art et le temps passe à une vitesse folle ! Heureusement, ça se prolonge avec trois morceaux de Paradise Lost en rappel et c'est un peu groggy que chacun regagne son petit monde étriqué... Qui a dit que le monde du metal était mal fait ?
Rappel :
Venez donc discuter de ce concert, sur notre forum ! |
||||||