Tristania

Date

11 octobre 2010

Lieu

Glaz'Art, Paris

Chroniqueur

Ostianne

L I V E R E P O R T

Il est toujours un peu étrange de voir que des groupes reconnus, au moins en Europe, et qui font de grosses salles dans d'autres pays se retrouvent dans des petits clubs à Paris. Ce fut le cas de Tristania qui est arrivé le 11 octobre à Paris pour donner son concert dans la salle du Glaz'Art, qui en plus d'être une petite salle a une petite scène comme l'a si bien dit l'un des membres d'Unsun lorsqu'il l'a découverte !

Trois groupes avec des femmes au chant pour une soirée loin d'être sold out... Est-ce parce que c'est un lundi, les gens ont-ils eu peur de se déplacer à cause des grèves de transports ou est-ce tout simplement l'affiche qui ne plaisait qu'à peu de personnes ? Quoiqu'il en soit, les trois groupes de la soirée se donneront au maximum pour cette date à Paris et feront donc preuve de professionnalisme face à la centaine (peut-être même moins) de personnes ayant fait le déplacement.

Bien que la salle est ouvert en retard (la faute aux balances d'Unsun faites sur le tard ?), le groupe Polonais est ponctuel. Et alors que la musique pour faire patienter le public tourne toujours, Unsun monte sur scène et Aya salue la foule. La setlist sera majoritairement portée sur Clinic For Dolls, dernier album du groupe qui sortait en France le jour du concert. Si l'est une chose pour laquelle on peut se réjouir, c'est qu'en live, Unsun sonne plus metal et moins pop et leur musique n'en est que plus appréciable. Le groupe est servi par un son qui n'est pas trop mauvais, cela aurait pu être pire (cf : le Beauty And The Beast Tour qui avait lieu dans la même salle) et c'est le seul de la soirée à ne pas avoir de larsens. Cependant, on n'entend pas toujours très bien Aya qui est la seule à communiquer avec le public et qui fait ce qu'elle peut pour obtenir un petit regard des autres musiciens.

Car si musicalement, on peut saluer l'effort du groupe (à moins que ça ne soit les samples qui aient été couverts par les guitares), scéniquement, il n'en est pas de même. Mauser joue pour lui au dessus de son ventilateur et avec un maquillage retraçant son passé au sein de Vader mais hors sujet dans le cas précis. Le bassiste, nouveau venu, headbangue dans son coin et joue comme il peut, l'air fermé. Aya quant à elle, semble plus à l'aise sur cette petite scène que sur la grande du MFVF où le groupe s'est produit l'an dernier. Elle n'a pas besoin de se déplacer beaucoup, deux pas à droite, deux pas à gauche, c'est le maximum qu'elle puisse faire, elle lance quelques appels à ses confrères qui semblent rester de marbre. Une complicité très pauvre sur scène, heureusement qu'elle la trouve avec les fans du groupe venus les soutenir comme ce jeune homme à qui elle tend son micro pour qu'il chante quelques secondes l'un des morceaux de The End Of Life.

Setlist d'Unsun :

01. Home
02. Clinic For Dolls
03. A Single Touch
04. Not Enough
05. I Ceased
06. Whispers


Le groupe quitte la scène sous des applaudissements plutôt encourageants pour le groupe. Les avis sont partagés, mais on ne peut que saluer Aya pour ses efforts même si les autres musiciens n'ont pas suivi le mouvement. L'équipe s'affaire sur la scène, il faut débarrasser les affaires des Polonais pour faire place aux Néerlandais de la soirée, le groupe très spécial qu'est Asrai. Si on avait une jeune femme douce au chant, là, il n'en est plus question. La chanteuse est toujours dans la force et a même un peu de mal à atteindre ses notes par moment, sans apporter une seule once de subtilité dans son chant ni dans son attitude.

Avec un début difficile à cause de larsens à répétition dans le premier morceau, Asrai impose son metal gothique. Musicalement, le groupe s'en sort, mais scéniquement il n'est pas donné à tout le monde d'entrer dans la gestuelle et l'attitude des différents musiciens. Margriet et Manon ont parfois les mêmes gestes, mais une fois encore les autres musiciens restent à leur place, jouant de leurs instruments sans qu'il y ait un semblant de communication entre eux. Même si le public a réagit assez positivement, après coup, il en ressortait beaucoup d'ennui pendant la performance d'Asrai et les gens étaient plutôt dubitatifs face à ce qu'ils avaient vu et entendu.

Setlist d'Asrai :

01. Your Hands So Cold
02. Restless
03. Pale Light
04. In Front Of Me
05. Saty With Me
06. Awaken
07. Delilah's Dream
08. Hollow
09. Sour Ground
10. Shadows


Alors qu'Asrai avait déjà du mal à se déplacer sur scène en étant cinq membres, on se demande même comment Tristania va tenir sur cette minuscule scène alors qu'ils sont six et quatre chanteurs. Quatre micros sont installés sur le devant de la scène et avec un intervalle régulier et très petit. Les lumières s'éteignent, le groupe est acclamé par le public présent.

Finalement, ils tiennent tous sur scène et même la bassiste Gyri arrive par moment à se glisser sur le devant de la scène, même si elle reste majoritairement un peu plus en retrait. Tristania a aussi quelques soucis avec le son, quelques petits larsens en début de set. Le groupe communique énormément avec le public, que ça soit Kjetil ou Mariangela qui s'essaye même au français qui est assez compréhensible. Même Anders parlera un petit peu avec Kjetil lors de la présentation d'un morceau (Tender Trip In Earth). Une complicité entre membres qui se voit et se ressent et une compliciré avec le public. Tristania applaudira même à plusieurs reprises la foule en guise de remerciements pour l'accueil chaleureux qui leur est réservé. Rubicon est bien évidement représenté tout le long du set et c'est avec joie que les Parisiens verront venir sur scène Pete Johansen, le violoniste, pour trois morceaux. Une belle surprise qui rend la scène encore plus petite ! On notera aussi à deux reprises un changement de place entre Anders et Ole.

Si scéniquement le jeu de scène est assez limité à cause de la place disponible, Mariangela a une attitude assez rock, comme pour sa voix. Elle se déhanche de manière presque arabisante sur les morceaux, et l'on sent que la demoiselle se sent à l'aise sur scène et déborde d'énergie, même si elle ne saute pas ou n'headbangue pas comme certains l'exigent de toute personne faisant du metal. Vocalement, Mariangela réserve des surprises, plus ou moins agréables. Parfois un peu gueularde lorsqu'elle doit atteindre certaines notes comme sur Mercyside. Mais elle montre aussi qu'elle est capable d'attendre des notes relativement hautes comme sur l'intro de Beyond The Veil. Et malgré les différences évidentes entre la voix de Mariangela et celle de Vibeke, l'Italienne maîtrise bien les anciens morceaux et le prouve à plusieurs reprises, bien que tout ne soit pas parfait. Certains lui reprocheront de ne pas être sur scène lorsqu'il y a des morceaux où elle ne chante pas, mais avec l'espace imparti, cela est tout de même compréhensible. Quant à Kjetil, il n'y aucun reproche à lui faire. Aussi bien scéniquement (le visage étant assez expressif) que vocalement. L'homme met de l'émotion dans son chant et interprète avec brio les anciens ou nouveaux morceaux. Et c'est le cas de toutes les personnes présentes sur scène. On regrettera juste un set qui est passé trop vite, treize morceaux, ce n'était pas beaucoup pour une tête d'affiche !

En espérant que la prochaine fois, Tristania reviendra en France dans une salle mieux adaptée à leur talent et que les gens feront le déplacement, car ça vaut véritablement le coup.

Setlist de Tristania :

01. Year Of Rat
02. Protection
03. Mercyside
04. Sirens
05. Down
06. The Passing
07. Beyond The Veil
08. Amnesia
09. Circus
10. Shadowman
11. Tender Trip On Earth
12. Exile
13. Angellore

 

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