AC DC

Date

25 février 2009

Lieu

Palais Omnisport de Paris Bercy

Chroniqueur

Fx

L I V E R E P O R T

Inutile de dire l'événement que représente le retour d'AC/DC en terre gauloise, dont les places auront été vendues en un temps record. Après un triomphe au Stade de France pour un concert devenu mythique aujourd'hui, il y a de ça près de 8ans, AC/DC nous fait l'honneur de sa présence au Palais Omnisport de Paris Bercy. Nous éviterons de nous attarder trop sur le prix des places exorbitants, et sur les arnaques en tout genre autour des ces précieux sésames. La polémique aura duré des mois, mais ce soir là, c'est le Hard Rock qui prévaut.

Il est toujours incroyable de voir à quel point un concert d'AC/DC réunit toutes les générations, pour preuve un petit bout de chou au premier rang accompagné de sa grande sœur, son père et son grand-père. Ca aurait mérité une photo ! AC/DC réunit aussi toutes les personnalités, allant du vieux rockeur briscard à la veste en jean à patches et à la barbe grisonnante, à la gothique, à la coupe émo et aux boucles d'oreilles en forme de crucifix, au true-metaleux aux cheveux longs, tatoué de la tête aux pieds, en passant par le bobo en veste longue avec son écharpe.

Une fois entré dans l'enceinte, on peut sentir la tension qui monte. Pour certains, synonyme de première, pour d'autres de dernière au vu de l'âge des membres du groupe. C'est avec une ponctualité digne des shows des ricains que les lumières s'éteignent pour laisser place à The Answer qui a l'immense honneur d'ouvrir pour les Australiens, bien que l'expérience montre qu'il est très difficile de faire la première partie d'AC/DC, l'accueil ayant été très souvent glacial voire très hostile. Mais les britanniques n'en ont cure et sont bien décidés à faire le spectacle. Leur Blues Rock semble en tout cas faire plutôt mouche, et recueille applaudissements et encouragements. The Answer semble arrivé tout droit des années 60-70, à l'image du chanteur Cormac Neeson, véritable clone de Robert Plant avec une chemise à jabot. Le groupe quitte la scène après une bonne demi-heure de show assez convaincant, et prouve qu'enfin AC/DC peut avoir une première partie digne de son nom sur ses concerts européens.

Et puis arrive le moment fatidique que tous attendent ici depuis longtemps, trop longtemps ! Les lumières s'éteignent pour la diffusion d'une vidéo introductive (très réussi d'ailleurs) qui pose l'ambiance d'entrée de jeu. Les fans sont déchainés ! Le public du POPB est entièrement debout. Un train traverse l'écran géant de la scène sous un déluge de pyrotechnie, et ça y est !! AC/DC ENTRE EN SCENE !! Le riff de « Rock'n'roll Train » résonne et c'est un véritable raz de marée dans les premiers rangs. Angus et sa légendaire tenue d'écolier, Brian Johnson avec sa fameuse casquette et son eternel sourire aux lèvres. Ce duo là est une des plus grandes destructions massives sur scène que la musique est connue. Les inquiétudes sur leurs performances dues aux âges avancés des compères étaient peut-être justifiées, mais Brian et Angus prennent grand soin de faire taire toutes les mauvaises langues.

Le groupe enchaine avec des classiques tels que « Hell ain't a Bad Place to be » et « Back In Black » qui incendient un peu plus un POPB déjà en nage. « Dirty Deeds Done Dirt Cheap » est repris en chœur avec le public. Les premières notes de « Thunderstruck » font hurler la foule. La fameuse cloche de « Hells Bells » retentie. Le fameux striptease d'Angus sur « The Jack » est surtout l'occasion pour le nain branché sur 100.000 Volts d'ôter ses vêtements dégoulinants de sueur.

Mais une bonne place est faite au dernier opus d'AC/DC, et ceux-ci passent fort bien, dans l'ensemble, l'épreuve du live, d'autant plus que le public a révisé ses gammes, et accompagne le groupe sur « Big Jack » et « War Machine » comme s'il s'agissait de vieux classiques. La guitare d'Angus sur « Black Ice » met tout le monde d'accord, mais on notera un bémol sur l'ovni « Anything Goes » qui fait un peu retomber l'ambiance, cela sans doute à cause d'un chant trop exigeant pour Brian Johnson dans un morceau en milieu de concert. Mais peu importe, Angus exhorte le public à l'accompagner avec les Hoï Hoï de « T.NT. », quand on pense qu'un titre aussi puissant est vieux de près de 35 ans, on se dit que ces gars là avaient un train d'avance sur beaucoup de monde. Viens ensuite « Whole Lotta Rosie » et sa poupée gonflable chevauchant le train derrière la batterie de Phil Rudd, dont les poses plus que suggestives, arrachent de nombreux sourires dans le public.

C'est un public presque à bout de souffle qui se prend encore « Let There be Rock » en pleine tronche, ce morceau reflètant à lui seul l'énergie dantesque d'AC/DC. Angus Young n'est peut être pas le guitariste le plus technique et le plus rapide, mais aucun Guitar Hero au monde ne semble faire plus qu'un avec son instrument qu'Angus Young lors du solo de « Let There be Rock ». Les années n'ont aucun effet sur lui Depuis plusieurs décennies, ce lutin en culotte courte continue à courir de long en large sur la scène, se roule par terre, et prend toujours un malin plaisir à jouer sur sa plate forme, qui s'élève au milieu du public. Le groupe quitte la scène sous les viva d'une foule en délire, qui en redemande. Celle-ci va bien sur être exaucée avec l'arrivée d'Angus Young, qui remonte des enfers, coiffé de ses cornes du diable, pour nous jouer le fameux « Highway to Hell ». A croire que certains ne sont venus que pour ça ! Il s'ensuit le final habituel de « For Those about to Rock (We Salute You) », et AC/DC laisse son public parisien sur les rotules, mais qui aurait sans aucun doute repris une bonne dose de rock sur vitaminé. AC/DC est sans nul doute un des meilleurs groupes de scène qui soit, et je réitère cette phrase de Tonton Zegut, « Tous ceux qui n'ont pas vu AC/DC en Live ne savent pas ce qu'est le rock'n'roll ». LET THERE BE ROCK !!

Un grand merci au passage à Tonton Zegut pour avoir fait partager ses clichés sur son blog : ici