Metal Female Voices Fest

Date

17 octobre 2009

Lieu

Octoberhallen, Wiese, Belgique

Chroniqueur

Ostianne

L I V E R E P O R T

C'est à Wiese que se déroule chaque année le Metal Female Voices Festival. Cette année, c'est Epica et Tarja Turunen qui ont été choisis pour être les headliners du week-end du 17 et 18 octobre 2009. C'est la journée placée sous le signe d'Epica que je vais vous conter ici.

 

Le premier groupe à ouvrir le bal, Pinky Doodle Poodle vient tout droit du Japon et livre un rock metal énergique. Leur intervention dure 40 minutes pendant lesquelles nous avons le droit d'entendre une jeune femme, Yuria, à la voix nasillarde comme beaucoup de voix asiatiques (cela n'est en rien péjoratif). Le groupe exécute son set avec fougue mais la communication avec le public fait défaut. Effectivement, le combo passe d'un morceau à un autre sans véritablement crier gare et lorsqu'ils remercient le public, la façon de parler de la jeune femme étonne : est-ce sa façon naturelle de parler, est-elle essoufflée par sa prestation derrière sa guitare ou bien est-ce une manière de troubler le public masculin présent ? Quoiqu'il en soit, le groupe qui avait la tâche difficile d'ouvrir le festival a donné un souffle d'énergie au public qui attend impatiemment, pour une partie d'entre lui, le gagnant du Warm Up de l'an dernier, Whyzdom.

 

Le groupe parisien entre en scène sous un tonnerre d’applaudissements. Telya Melane entame la première chanson, et c'est avec surprise que nous entendons un fort nombre de fausses notes ! On apprendra par la suite que la demoiselle a des soucis de santé jouant sur sa voix, et malheureusement pour le public, ça ne sera pas la seule chanteuse de la journée à avoir ces problèmes. Après être entrée dans le show, sa voix s'améliore, et je suis même agréablement surprise par certaines de ses lignes vocales que je n'aimais pas sur l'album. Elle utilise l'espace qui lui est imparti, et on sent qu'elle aime se produire sur scène. Le problème, c'est que tout ça, ainsi que l'attitude des autres membres du groupe semble malheureusement manquer de naturel ! Vynce Leff en fait des tonnes niveau gestuelles et grimaces, les choristes exécutent des headbangs sans énergie chaque fois qu'on leur demande etc. Bien que je ne trouve toujours pas beaucoup d'intérêts aux screams ou grunts de Vynce, j'avoue les avoir un peu plus apprécié que sur l'album, bien qu'ils n’aient pas été très audibles. En effet, le show de Whyzdom a malheureusement souffert d'un son plutôt mauvais : une guitare pas forcément mise en avant, une choriste solo dont on entend assez peu la voix... Cela est bien regrettable, surtout que ça joue bien évidement sur l'appréciation d'une musique, d'un concert. On notera le côté quand même très pro du jeune groupe, mais qui doit sûrement faire attention à ne pas trop prendre le succès de leur premier album comme étant acquis et continuer à améliorer ses défauts !

 

Après une petite pause de 20 minutes, c'est au tour du groupe américain Unsun de faire son entrée en piste ! Le groupe sert son metal sans véritable saveur. Le groupe ne m'avait véritablement pas plu sur l'album, j'avais trouvé ça mou, trop facile etc. Ce n'est pas la performance scénique du combo qui m'a fait changer d'avis. Annelyse Stefanowicz reste plantée devant son pied de micro, se déplace de quelques centimètres sur la gauche puis sur la droite, et se contente d'assurer son chant en essayant de faire participer le public. Le guitariste a beau vouloir occuper la scène, l'ennui est de rigueur. C'est un concert sans intérêt musical et visuel auquel nous avons droit, et on se demande même si le groupe prend plaisir à être sur scène.

 

Après cette performance peu reluisante, c'est au tour du groupe belge Manic Movement de venir charmer le public. Ce sont bien évidemment les morceaux du dernier album que le combo nous sert avec une Virginia Fantoni  visiblement ravie d'être là. Elle occupe la scène, joue avec le public lui demandant de participer, parle avec lui, notamment lorsqu'elle annonce leur reprise de la chanson de Sting, Russians. Le groupe livre ses morceaux de manière fort sympathique, on sent une belle complicité entre les membres et lorsque arrive le dernier morceau, ils lancent des ballons dans la foule en demandant au public de jumper avec eux ! Le son est un peu meilleur que pour les autres groupes, un peu trop élevé cependant, et parfois la voix de Virginia passe plutôt mal, mais c'est dans l’ensemble un bon set que nous a offert le groupe qui jouait presque à domicile !

 

C'est ensuite au groupe finlandais Kivimetsan Druidi et son folk metal de venir conquérir le public. C'est avec un metal qui fait trembler le sol de la salle dans laquelle se déroule le MFVF VII que je découvre ce groupe un peu trop violent pour moi, surtout au niveau des parties vocales masculines. Avec un maquillage qui pourrait presque rappeler celui des membres d'Ensiferum, Joni Koskinen offre des screams pas forcément des plus appréciables et Leeni-Maria Hovila  sert un chant lyrique pas toujours maîtrisé. J'avoue ne pas avoir retenu grand-chose de leur prestation, si ce n'est qu’une fois de plus le bon son n'était pas forcément au rendez-vous !

 

Après avoir joué environ 40 minutes comme la majorité des groupes, Kivimetsan Duidi laisse la place à ses compatriotes finlandais : Amberian Dawn que nous retrouvons avec soulagement : le groupe avait du annuler sa prestation de la veille, Heidi Parviainen souffrant d'une extinction de voix, et une heure avant de jouer, le combo n'était pas sûr de pouvoir assurer son set. La musique du groupe retenti après un problème technique très peu agréable pour les oreilles. Le tout donne envie de bouger, les nouveaux morceaux passent quand même bien mieux que sur l'album même si tout reste à peu près dans la même veine. C'est une Heidi bien souriante et bien habillée que nous retrouvons avec plaisir. Il est certain que ses soucis de la veille s'entendent, mais la jeune femme fait tout son possible pour assurer son chant avec sa belle voix lyrique. Les autres musiciens se donnent aussi à fond, sûrement pour mieux faire passer les soucis d'Heidi. On retrouve Tuomas Seppäla aux claviers (depuis le départ de Tom) qui nous fait d'ailleurs un petit solo pendant que la jeune femme repose un peu sa voix. Le nouveau guitariste qui semble s'être bien intégré au groupe et s'être fait à la musique du combo ! Comme toujours Heidi communique avec le public, mais malheureusement n'occupe pas la scène comme elle le devrait, et cela peut nuire à la qualité de leur prestation. Ecourté d'une chanson, le set se fini et Amberian Dawn quitte la scène pour la laisser au néerlandais Autumn.