Metal Female Voices Fest

Date

17 octobre 2009

Lieu

Octoberhallen, Wiese, Belgique

Chroniqueur

Ostianne

L I V E R E P O R T

Le combo ayant sorti son nouvel album en février dernier avec Marjan Welman la remplaçante de Nienke De Jong fait son apparition. C'est une chanteuse souriante, joueuse qui fait son entrée sur scène et qui exécute gentiment les morceaux d'Autumn. Comme sur album, le tout est sympathique, mais ce n’est ni le groupe, ni le set du siècle. Les musiciens se déplacent sur scène, Marjan fait de même, mais il manque quelque chose à leur prestation : une complicité, un plaisir d'être sur scène. Les lumières sont jolies, mais n’accompagnent pas le show comme ça a pu être le cas avec les groupes précédents. Finalement, les voir sur scène n'apporte pas véritablement de plus par rapport à l'album et l'intérêt que l'on peut éprouver pour le groupe s'estompe peu à peu. Au final, tout comme le dernier album, Autumn ne m'a laissé un souvenir que très lointain.

 

 

Vient ensuite le tour de Flowing Tears : le dernier album du groupe m'avait un peu refroidie et c'est avec un certain détachement que j'ai suivi leur set qui pourtant n'avait pas l'air si mal. Effectivement, la chanteuse et sa voix particulière m'ont plus séduite, tout comme la musique. La jeune femme occupe la scène, parle avec le public et montre véritablement qu'elle apprécie d'être sur scène. Ses grunts sont toujours un peu rebutants pour moi, mais dans l'ensemble, ils me dérangent moins que sur l'album. La musique se fait agréable, mais ne connaissant pas assez les compositions du groupe, je ne peux dire si les morceaux sont bien joués, fidèles ou non à l'album, ni même si Helen Vogt donne un nouveau souffle aux anciennes chansons chantées par Stéphanie Duchêne ou si au contraire, elle ne les embellie pas. Quoiqu'il en soit, ce que j'ai entendu m'a plus convaincu que ce que j'avais entendu enregistré en studio.

 

C'est au tour du groupe allemand Krypteria de venir enchanter nos oreilles, mais surtout nos yeux. Le groupe ayant annulé sa tournée en Allemagne à cause des problèmes de santé du guitariste s'est présenté et a donné le meilleur de lui même. C'est une Ji-In Cho toute mignonne dans une robe de mariée qui fait son apparition sur une scène décorée par deux panneaux avec la photo de la chanteuse habillée en blanc sur l'un, puis un noir sur l'autre. Le thème de la pochette est utilisée à fond pendant ce concert : la preuve, Ji-in nous offre un "strip-tease" et après avoir enlevé sa robe de mariée, elle se retrouve toute de noir vêtue, avec un pantalon en cuir qui lui permet de bouger bien plus facilement que sa robe. La jeune femme a une énergie débordante, passe d'un côté puis de l'autre de la scène, chante avec force et avec sa voix au timbre particulier mais juste. Le batteur se donne à fond exécutant les choeurs tout comme le bassiste et le guitariste. C'est un set d'une certaine dureté que le groupe nous offre, mais comme bien souvent avec Krypteria, même si c'est très sympa, il y a un côté redondant qui au fur et à mesure peu lasser. Mais Krypteria est pour moi la révélation du fest, je connaissais déjà la musique, l'aimais plutôt bien, mais de voir le groupe sur scène a fini par me rallier à leur cause. Si sur album on peut s'ennuyer, en concert, ce n'est absolument pas le cas ! A voir, véritablement !!

 

 

Et après un groupe si énergique, c’est un groupe bien mou que l’on retrouve : Midnattsol et sa chanteuse malade qui fera ce fest "avec ou sans voix !" Et c'est parti pour 50 minutes de show sans intérêt où l'ennui envahit la salle. Le groupe scandinave joue son metal sans ferveur, seule la bassiste semble savoir occuper l'espace. On peut encore excuser le deuxième guitariste pour lequel c'était son premier concert, mais le premier n'a pas vraiment d’excuses. Quant à Carmen Elise Espaenes son attitude est insupportable : en plus de sa voix abîmée et sans grand intérêt, elle a une gestuelle et un comportement des plus irritables. Elle a tant répété que le public était génial, aussi bien entre que pendant les morceaux, que si le public ne l'a pas compris, c'est à se poser des questions. Ses interventions rythmiques pour faire participer le public n'étaient en plus de cela pas en rythme. Il est bien malheureux de voir une femme se donner de manière si ridicule à un public. C'est avec soulagement que j'ai vu le groupe quitter la scène, en me disant que si sur CD c'est lassant, sur scène, le mot est lassant est bien faible ! A noter qu'ils ont reçu le prix du meilleur groupe et que le public a eu le droit à une énième déclaration idiote avant que le groupe ne disparaisse enfin sur la scène pour la laisser un groupe bien meilleur !

 

 

Et le groupe bien meilleur, c'est Delain ! C'est avec curiosité que j'ai découvert les titres du dernier album. C'est un groupe heureux d'être là qui entre sur scène. Comme à leur habitude, les membres communiquent gestuellement et vocalement avec le public, occupent la scène, et s'amusent en étant toujours très pros. Le problème, c’est que le combo batave sert au public des morceaux du nouvel album sans les rendre plus intéressants. Certes, quand on apprécie l'album, ça passe, mais quand on a été déçue et qu'on attend beaucoup, ça ne passe pas forcément. Entre les problèmes de justesse de Charlotte Wessels qui se font entendre et ses changements de lignes de chant sans grand intérêt, la déception est toujours présente. Son interprétation de Cordel des Cramberries a été, pour moi, la plus réussie du set avec peut-être The Gathering, mais surtout pour le rythme de la chanson !  Quant à Ronald Landa, il assure ses parties gruntées et sa guitare avec intelligence, ce qui fait plaisir à voir, tout comme l'entrain des autres membres de Delain. C’était le groupe que j'attendais au tournant, espérant qu'ils remonteraient dans mon estime, mais malheureusement, cela a été une semi déception surtout vocale.

 

 

Puis l'impatience est arrivée à son comble, l'attente semblait bien longue pour les fans d'Epica qui attendaient depuis le matin l'arrivée du groupe !! C’est avec les quatre premières chansons de l'album Design Your Universe que le groupe de Mark Jansen a commencé son concert ! Une musique puissante, comme sur l'album, une Simone Simons toute sourire, ayant encore fait des progrès vocaux impressionnants même si elle rencontre encore quelques difficultés quand elle doit monter dans les aigus. Voilà un groupe qui nous sert un vrai show, de vraies compos complexes (pas comme les groupes précédents qui sont pour la plupart tombés dans la facilité), et qui est heureux d'être sur scène. On a le droit à un show spécial : des danseuses en costumes avec des casques et des extensions aux mains avec des "bougies", Simone avec un costume à la Jean-Paul Gaultier avec elle aussi des torches sur la tête. Pour ceux ayant assisté aux concerts du Paradiso et au Raismes, vous devez savoir de quoi je parle, car les danseuses étaient déjà présentes à ces deux concerts. Le groupe livre une bonne partie du nouvel album n'oubliant pas les anciens : on a le droit à The Fantom Agony par exemple. La seule balade du set, Tides of Time emplit la salle et Simone d’émotions ce qui fait passer les petits soucis techniques de la jeune femme. Le groupe accueille ensuite l’un des guests qu’ils avaient annoncé, j'ai nommé Floor Jansen pour la reprise de Follow In The Cry réarrangée pour l’occasion : les grunts du couplet ont disparu par exemple. C'est avec étonnement que l'on voit le groupe quitter la scène avant la fin du concert : c'est à ce moment là que l'organisation choisi de remettre le prix du meilleur concert. Et devinez qui l’a remporté ? Epica bien évidemment ! Le groupe vient remercier le public puis fini son show en jouant Kingdom of Heaven : Ariën van Weesenseek assure avec brio à ce moment là les grunts en plus de la batterie et Mark vient le doubler avec ses screams. Le groupe a voulu frapper fort : de la pyro, des costumes pour Simone et sur le dernier morceau, des confettis en plus de la présence de l'ancien guitariste Ad Sluijter qui comme à son habitude est introverti, même si l'on sent qu'il est heureux de partager la scène avec les autres membres. Sa complicité avec Isaac Delahaye fait plaisir à voir. D'ailleurs, ce dernier a complètement bien intégré le groupe, a une complicité avec les autres membres et pour finir assure ses soli et ses parties avec intelligence. Malgré les petits problèmes techniques, la batterie de Simone qui était HS, le temps qu'elle a mis à se changer, les autres membres du groupe ont su combler ces petits moments en faisant chanter le public, en faisant des petits airs au clavier etc.

Le groupe a su conclure cette journée avec brio, a fait de cette journée une journée inoubliable et des plus agréable !

 

 

Quant à l'organisation du fest, quasiment que de bonnes choses : installation d'écrans géants, séances de dédicaces, stands de merchandising bien remplis etc. Le bémol étant le son qui n'était pas toujours au rendez-vous, des éléments sous mixés ou au contraire un peu trop, mais cela n'enlève rien à la qualité de ce festival ! Si l'occasion se présente, n'hésitez pas à y aller, vous serez sûrement ravis de ce que vous offre le Metal Female Voices Festival !