Artiste/Groupe:

6:33

CD:

Deadly Scenes

Date de sortie:

Janvier 2015

Label:

Kaotoxin Records

Style:

Inclassable

Chroniqueur:

Lurk

Note:

17/20

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Deadly Scenes, ou le retour des frappés.

6h33 c'est déjà une belle discographie, avec précédemment deux albums et deux EPs, dont deux galettes en collaboration avec Arno Strobl. C'est d'ailleurs la sortie de Giggles, Garlands & Gallows qui avait porté jusqu'à mes oreilles la si délicieuse musique du quintet. Je connaissais donc la propension des bougres à provoquer la surprise et, tout particulièrement, l'émoi.

6:33, si vous ne connaissez pas, c'est une bande de Parisiens citant parmi leurs influences Mike Patton, Carnival In Coal, Mr Bungle ou encore Devin Townsend. Je ne vous cacherai pas qu'à part Devin Townsend, j'ai de sérieuses lacunes, mais la réputation des glandus précédents a tout de même réussi à percer jusqu'à mes oreilles encore bien jeunes. Je ne doute pas que 6:33 possède le pedigree pour se hisser à sa manière à la hauteur de ces quelques noms.

Alors késako donc que ce groupe que j'encense déjà alors que les présentations d'usage ne viennent que de commencer ? Eh bien c'est un hybride aux nombreuses facettes mêlant habilement les genres, en renouvellement constant, qui s'assure que vous ne vous attendiez pas à ce qui arrive dans les futures secondes. Et qui sait pourtant rester fluide, classieux et maitrisé ! Là est tout l'art d'un groupe à la créativité fascinante.

Hellalujah démarre sur une introduction gospel, puis enchaine sur quelque chose de plus funky porté par le chant protéiforme de Rorschach en accord parfait avec les musiciens, versatiles à souhait. De temps en temps, le gros son de guitare se rappelle à nous, mais ne s'éternise jamais. Le morceau revient rapidement à quelque chose de plus dansant. L'introduction d'Ego Fandango présage d'un emballement épique et... non ! On repart sur quelque chose de très aéré et léger, avant de repartir sur un passage qui swingue, puis de réaccélérer, puis re-swinger... C'est complètement dingue ! Bien entendu, l'air d'introduction revient à la fin du morceau pour cette fois-ci devenir réellement épique. Ça n'arrête jamais, les ambiances ne tiennent pas en place, et je ne vais certainement pas vous faire une liste exhaustive. Vos pauvres yeux, je vous certifie qu'ils ne souhaitent pas un catalogue ! Il y a tant à découvrir sur cet album, et je vous assure que le voyage en vaut la peine.

Alors késako donc que cet album au final ? C'est un énorme melting pot d'influences parfaitement digérées, assemblées entre elles avec un talent fou... c'est complètement dingue (attendez... on me dit à l'oreillette que je me répète. Oh ? Pardon.) comme chaque partie, chaque style inséré dans chaque morceau se révèle parfaitement intégré, harmonieux, maitrisé et pourtant parfaitement inattendu (enfin si, on finit par les voir venir,  mais que voulez vous, l'habitude...). 

Ces musiciens pourraient jouer un album de n'importe quel style, du bluegrass au swing en passant par le black metal, mais ils ont préféré mettre le tout dans un mixeur et voir ce que ça donnait. Ça sonne plutôt pas mal.

 

Tracklist de Deadly Scenes :

01. Hellalujah
02. Ego fandango
03. The walking fed
04. I'm a nerd
05. Modus operandi
06. Black widow
07. Last bullet for a gold rattle
08. Lazy boy
09. Deadly scenes