65DAYSOFSTATIC

Artiste/Groupe

65daysofstatic

Album

The Destruction Of Small Ideas

Date de sortie

30/04/2007

Style

Electro-Post-Rock Complexe

Chroniqueur

Damien

Note

18/20

Site Officiel

http://www.65daysofstatic.com/

C H R O N I Q U E

Voici un album politique. Un album comme un programme de bûcheron qui veut diriger la France. Long, compliqué, incompréhensible, éparpillé, cacophonique, lourdeau, indigeste et divisant. Certains crieront au génie, d'autres à l'arnaque. Posez tout de suite vos panneaux CGT, il n'y aura pas besoin de grève pour faire passer ce CD mais d'une certaine ouverture.

Ouverture musicale d'abord car ici, la simple définition de groupe Voix/Guitare/Basse/Batterie se retrouve chamboulée et n'a plus rien d'ordonnée. Ouverture d'esprit aussi car il faut comprendre la démarche du groupe. Pas évident, (moi même je vous avouerai être parfois largué), mais cela est bien plus intéressant que le dernier album de Trivium à décortiquer.

Oscillant entre des tentatives de crash entre Cult Of Luna et un groupe de Jazz, des incursions à la Beat-Box qui viennent contrebalancer le côté vintage de l'objet, une lourdeur très Neurosis par endroits très finement suggérée (These Thing You Can't Unlearn) et une sorte de Mastodon ayant voyagé à travers 60 musiques et ayant gobé tout cru son côté Hardcore, 65daysofstatic (originaire de Sheffield, UK. Ça peut avoir son importance) se lâche même en fin de morceau avec la présence d'un brailleur.

Ah oui je ne vous avait pas dit ? Le disque est quasi uniquement instrumental. Bonne ou mauvaise idée, il faut oser le rapprochement avec la scène post-core voire post-métal (nouveau genre créé ici ? Bien que le groupe ne sonne pas métal à proprement parler!).

"The Conspiracy Of Seeds", ce dernier morceau voit un chanteur d'un groupe de Hardcore totalement inconnu au bataillon apparaître et donner un autre goût, une autre saveur à cet album. Au début, la voix apparaît lointaine, samplée, tel un écho, se fondant à la perfection avec la musique. Et si là était la direction que devait emprunter le groupe ? Un brailleur il n'en a pas besoin, mais quelqu'un disposant d'une voix agréable, pas forcement hardcore ou progressive, juste capable d'insuffler suffisamment de mélodie dans l'ambiance pour créer enfin la formule ultime.

Celle de la rencontre entre Mastodon, Neurosis, Cult Of Luna d'un côté et les Bjork, Radiohead, Ivy et Jeff Buckley de l'autre. Celle de la puissance alliée à la mélodie. Celle de la lourdeur croisée avec la beauté. Celle de la perfection. Que seul 65daysofstatic semble capable de toucher un jour. Coup de coeur.