Aborym



Artiste/Groupe

Aborym

CD

Psychogrotesque

Date de sortie

Novembre 2010

Style

Black Metal

Chroniqueur

amber_of_death

Note amber_of_death

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Certains jours, on agit sans vraiment réfléchir à ses actes. Etant bombardé chroniqueur de death/black sur ce site, j'ai répondu oui à la chronique d'Aborym, dont je ne connaissais rien avant la première écoute de Psychogrotesque. Pas très malin de ma part, j'aurai dû me méfier. Avec un nom d'album pareil et une pochette rappelant Gollum du Seigneur Des Anneaux, j'aurai dû me douter que j'allais nager en plein délire. Pas de chance, la folie des Italiens m'a attaqué en pleine face. Et le plus bizarre dans cette affaire, c'est que je ne regrette absolument pas.


Résumer un tel skeud tient de la gageure. Par quoi commencer ? Contrairement aux transalpins, je vais faire simple en partant... du début. Psychogrotesque est le cinquième album d'Aborym, évoluant dans une sorte de black metal extrême et industriel. Bon, ça part mal car finalement, oser mettre une étiquette sur cet OVNI, c'est le réduire à ce qu'il n'est pas. Disons que cette musique est un mélange inclassable de black metal, de techno, d'électro, de free jazz avec un état d'esprit progressif. Ce qui pourrait vous faire vomir votre petit déjeuner à la lecture de cette description va, en fait, vous remplir l'estomac.


Les quelques changements de line-up (notamment le départ de Prime Evil, hurleur de service sur les précédentes réalisations) n'ont pas altéré la folie de Fabban, maître à penser d'Aborym. Et tant mieux. Accompagné de Faust à la batterie et de Hell-IO-Kabbalus aux guitares, devenu compositeur principal, le cinglé nous sort un Psychogrotesque que l'on peut aimer ou détester, mais qui ne peut laisser indifférent, tant la déferlante fait des dégâts.


Psychogrotesque s'ouvre par une intro bruitiste, faite de bruits de mouches, de coeur qui bat, d'homme en souffrance. L'album n'est en fait qu'une seule chanson, découpée en plusieurs morceaux par nécessité mais d'un seul bloc, comme pour ne rien lâcher. Et c'est parti pour nous emmener dans les méandres d'un esprit humain torturé, se regardant dans la glace en n'y voyant que folie.

Difficile de retenir un morceau dans ce foutoir. Je peux éventuellement évoquer des passages parmi tant d'autres. Aborym oscille entre un black metal froid (les blasts sont souvent de sortie) accompagné d'un synthé dissonnant et d'interventions de guitares destructurées, tantôt folles, tantôt orientales. Le reste n'est que sauvagerie (III), improvisation free-jazz au saxophone (VI), interlude techno-rigolo (VIII), partie atmosphérique avec musique d'enfant (IX), seule partie où le narrateur retrouvera un peu de lucidité avant de replonger. Psychogrotesque est une aventure qui ne laisse pas indemne.


Mais il faut bien juger l'oeuvre. Quoique le terme est peu approprié car il faudrait plus évoquer une émotion, entre malaise et euphorie, folie et raison. Aborym ne s'adresse qu'à une partie restreinte de la population. Quel est l'avenir de cet album ? Je n'en sais rien. Mais indéniablement, Psychogrotesque laisse des traces. Et compte tenu de la pléthore d'albums qui sort, ce n'est pas le moindre de ses mérites. Du génie ? Oui, à condition de mettre sa rationalité de côté.

 

Tracklist de Psychogrotesque :

01. I
02. II
03. III
04. IV
05. V
06. VI
07. VII
08. VIII
09. IX
10. X

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