Artiste/Groupe:

Accept

CD:

Balls To The Wall

Date de sortie:

1983

Label:

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Orion

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Restless And Wild, sorti un an avant est le genre d'album auquel il est difficile de donner une suite. Avec ce Balls to the Wall (1983), Accept réussit le tour de force de ne pas décevoir et d'élargir son public par la même occasion.

L'album débute par le morceau-phare, Balls to the Wall, hymne parmi les hymnes du Heavy Metal. Rien que pour ce titre, cet album vaut le détour. Son riff légendaire, ses chœurs, son tempo rouleau compresseur en ont fait un titre absolument incontournable. Ce morceau plus qu’un autre représente Accept. Faites un test. Demandez à un ami (metalleux sinon ça ne marche pas) de citer un titre d’Accept. Je parie qu’il vous citera celui-là. Et s'il vous en cite un autre, eh bien vous savez quel CD vous allez pouvoir lui offrir à son prochain anniversaire...
Mais évidemment, le bonheur ne s'arrête pas là (sinon, on ne parlerait pas d’un album référence, soyons sérieux !) : London Leatherboys au refrain ultra efficace, la petite speederie qu'est Fight it Back et le mid-tempo Head Over Heels achèvent de planter le décor. On sait déjà à ce moment-là de l’album qu’on est en train de prendre une leçon de Heavy Metal à l’allemande.
Accept maîtrise son sujet à la perfection. Tout est carré et millimétré. Stefan Kaufmann à la batterie et Peter Baltes à la basse nous construisent une rythmique sans faille. Côté guitares, la paire Wolf Hoffmann /Hermann Frank, c’est du solide. Ah, la rigueur allemande, c'est quand même quelque chose ! Dès que le tempo s'alourdit (Head over Heels, Balls, Turn me On), la basse de Peter Baltes est en avant et elle vrombit. Un vrai plaisir ! Et  Wolf Hoffmann nous sort des solos très inspirés.
Comme toujours, les refrains sont taillés pour la scène (Losers and Winners, Guardian of the Night, Balls,...), ces titres avec gros refrains sont véritablement la marque de fabrique d’Accept.
Enfin, la ballade est de retour avec Winterdreams et son atmosphère de chant de Noël pour clore l’album en douceur après nous avoir secoué dans tous les sens pendant quarante minutes.

Cet album est aussi celui par lequel Deaffy (en fait, la manageuse du groupe et compagne de Wolf Hoffmann) devient parolière à part entière du groupe et compose les titres avec Udo Dirkschneider. Les paroles deviennent plus sérieuses, plus engagées, abordant maintenant des thèmes politiques et sociaux. On note d'ailleurs cette dédicace sur le dos de la pochette : "cet album est dédié aux gens du monde entier, à une majorité inconnue, qui ont les mêmes rêves et les mêmes droits, comme vous et moi"...  C’est aussi, il me semble, la première fois que les paroles sont publiées pour un album d’Accept, en tout cas en France. La pochette marque aussi ce changement avec un peu de provocation. Cela vaudra au groupe d'être accusé de faire l'apologie de l'homosexualité (d'autant que l'une des chansons de l'album, Love Child, traite du problème.) Il faut dire aussi que la photo intérieure de l'époque (elle n'a pas été rééditée sur le CD, du moins celui que j'ai) où presque tout le groupe posait torse nu, a largement contribué à la rumeur.

On pourra toujours trouver quelques défauts à cet album, comme par exemple la production qui n’est pas aussi impressionnante qu’elle aurait pu (dû) l’être (album pourtant mixé par Michael Wagener) ou un ou deux titres moins percutants (comme la ballade ou Turn Me On).
Il n’en reste pas moins qu’avec cet album, les allemands d’Accept s’imposent comme l’une des références incontournables du Heavy Metal des années 80.
Balls to the Wall est l'un des plus gros succès du groupe. Il fut même désigné comme le meilleur album de Heavy Metal par un magazine. Et c'est largement mérité.

 

Tracklist de Balls to the Wall :

01. Balls to the Wall
02. London Leatherboys
03. Fight it Back
04. Head Over Heels
05. Losing More Than You've Ever Had
06. Love Child
07. Turn Me On
08. Losers and Winners
09. Guardian of the Night
10. Winterdreams