Agalloch

Artiste/Groupe

Agalloch

CD

The Serpent And The Sphere

Date de sortie

Mai 2014

Label

Profound Lore Records

Style

Folk/Astmosphérique

Chroniqueur

Mythos

Note Mythos

18/20

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C H R O N I Q U E

Il était attendu celui-là ! Quatre longues années à patienter avec un EP tout mimi, tout riquiqui, mais ma foi magistralement orchestré d’un bout à l’autre des quelque vingt-et-une minutes que comptait l’opus (Faustian Echoes). Quatre ans à faire tourner les vieux albums et à se demander ce qui allait bien pouvoir sortir du nouveau bébé tant attendu. Plus de Folk ? Retour au Black ? La part belle à l’atmosphérique ? Et tant d’autres questions qui restaient malheureusement en suspens. De l’art de faire tourner en bourrique son public…  

Il faut dire aussi qu’ils m’avaient fait peur avec les premières chansons qu’ils avaient dévoilées du nouvel opus, qui pouvaient se résumer en gros à, justement : beaucoup d’atmosphérique, peu de Black et du Folk en toile de fond. Heureusement, l’album reçu et quelques écoutes dans le casque plus tard, et je changeai de suite d’avis ! The Serpent And The Sphere est sans doute le bijou qu’il manquait à la collection du groupe de Portland. On apprécie tous quelque chose de très différent chez Agalloch ; pour moi, si vous suivez mes chroniques, c’est la partie Black qui m’intéresse le plus souvent. Car mélangé à d’autres genres, le BM peut parfois devenir une véritable arme de destruction/persuasion massive à destination de foules hagardes en mal de sensations fortes.

The Serpent And The Sphere, dont on ne peut s’empêcher de remarquer la référence à l’Ouroboros mythologique, est un condensé de références folkloriques aux saveurs suaves et surannées, agrémenté d’une touche noire et acide portée par les voix des sieurs John Haughm et Don Anderson. Parfum agréable, mélancolique et nostalgique, à la manière de la madeleine proustienne. Cet arôme qui vous ramène à un imaginaire à la fois triste et chaleureux. Tristesse et beauté d’une suite d’automne qui vous entraîne dans les méandres mélodiques et sinueux des guitares du groupe. Parfois aiguës, souvent grasses, mais toujours surprenantes de justesse, ces guitares portent presque à elles seules la plupart des titres que comporte l’album.   

D'ailleurs, après deux pistes introductives, Agalloch entre dans le vif du sujet avec une piste magnifique, The Astral Dialogue, pour continuer le chemin avec les majestueuses Dark Matters Gods et Celestial Effigy. On sent que les américains ont vraiment bossé sur cet album, musicalement et lyriquement parlant. The Serpent And The Sphere est, à n’en pas douter, un concept album centré sur la figure intemporelle du « serpent qui se mord la queue ». Figure cyclique du temps qui se poursuit ad infinitum, d’une histoire sans fin et réitérable à l’envi. Temps qui passe, humains qui trépassent et ce, à travers des ères qui s’accumulent, des plateaux dont les années s’enchaînent pour mieux disparaître au moment de la mort qui, elle, est inéluctable.

Coupé par un passage folk et atmosphérique du plus bel effet, Vales Beyond Dimensions reprend le flambeau avec force et rapidité d’exécution. Agalloch accélère la cadence, se fait plus violent, plus indomptable, chose pourtant assez rare dans la longue discographie du groupe. Et ça leur réussit plutôt bien. Vient ensuite la pierre angulaire de The Serpent And The Sphere, Plateau Of The Ages, une piste qui s’allonge tel un boa sur plus de douze minutes. Progression crescendo orchestrée à la perfection, un peu à la The Watcher’s Monolith du précédent album.

Tel l'Ouroboros mythologique, on pourrait continuer encore longtemps à tenter de saisir cette oeuvre inclassable. Mais on se morfondrerait dans des tautologies et répétitions inutiles. Concluons.

Nouvel album donc, nouvelle réussite pour le groupe de Portland. Le concept est prenant, la musique envoûtante et mélancolique, l’ambiance mystique et folklorique. The Serpent And The Sphere, est un nouveau diamant de la collection d'Agalloch, à posséder d'urgence pour tout fan du groupe. De beaux moments de rêveries en perspective, dans un cycle infini qui vous paraîtra pourtant comme un court instant, comme la vision d'une nymphe vous susurrant des mots impies...

Tracklist de The Serpent And The Sphere :

01. Birth And Death Of The Pillars Of Creation

02. (Serpens Caput)
03. The Astral Dialogue

04. Dark Matters Gods

05. Celestial Effigy

06. Cor Serpentis (The Sphere)

07. Vales Beyond Dimensions

08. Plateau Of The Ages

09. (Serpens Cauda)

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