Anaal Nathrakh

Artiste/Groupe

Anaal Nathrakh

Album

In The Constellation Of The Black Widow

Date de sortie

Juin 2009

Style

Metal extrême

Chroniqueur

Damien

Note Damien

17/20

Site Officiel

C H R O N I Q U E

2009 est quand même bien partie sur les bases d'une des années les plus brutales de la décennie en cours au niveau métallique, les furieux de Napalm Death, Cannibal Corpse, 1349, Agoraphobic Nosebleed ou Brutal Truth ayant décidés de placer la barre très très haut niveau qualité et violence auditive sur leurs derniers attentats, sachant que l'on attends les Shining, Suffocation, Behemoth, The Senseless et quelques uns encore, les amateurs d'ultra violence ne peuvent pas être déçus. Et bien entendu la fête n'aurait pas été totale sans le retour de ceux derrière qui l'herbe et la vie ne réapparaissent pas, j'ai nommé nos amis anglais d'Anaal Nathrakh. Alors bien sur, après une floppée d'album tous plus furieux et chaotiques que les autres (Eschaton et Domine Non Es Dignus doivent encore en faire baver plus d'un dans leur sommeil peuplé d'atroces hallucinations). C'est donc bedonnant et le sourire au coin des lèvres que V.I.T.R.I.O.L et son compère Mick Kenney -et oui, incroyable mais vrai, ils ne sont que deux et font plus de bruit que la plupart des quintets et autres sextets divers et variés dans ce style qui nous est chère- reviennent troubler nos nuits auparavant paisibles.
Chaque album du groupe en lui même est un calvaire, une longue agonie a avaler, un truc ignoble qui a un gout de reviens-y plus destructeur que n'importe quelle drogue. Un exemple ? Comment dire a vos proches qu'une des chansons qui peuplent votre tête s'appelle "Between Shit And Piss We Are Born" (je vous laisses le soin de la traduction) ? Et pourtant, quand la brutalité de l'extrême rencontre des mélodies improbables et des chants clairs apparaissant au détour d'une faille spatio-temporelle, quand vous voyez ce qui se fait a côté, vous ne pouvez plus vous en passer.

Rassurez vous, In The Constellation Of The Black Widow (superbe titre s'il en est !) ne vas pas vous faire revenir au pays des bisounours. Où alors pour y semer chaos et terreur. Le morceau titre qui ouvre l'album donne le ton : rires du genre qu'on ne peut décemment pas qualifier de sains riff astronomique, les fans de pop vont encore passer un sale quart d'heure. Et hop, une voix d'outre tombe nous accueille, des hurlements viennent de toute part et ça envoie très très fort ! On est a la limite de la rupture, mais le riff mélodique intervient pour amener le chant clair et là on se dit qu'ils sont toujours aussi cramés. Satan nous parle, et est soudain prit d'une crise d'hystérie qui fait qu'il se prend pour un ange. Ouais c'est ça, un ange de la mort ouais. Mon dieu quel riff, quel chant ! Moins exubérant que précedemment, plus juste, là où il faut , le ton est donné. Si vous survivez à ça, vous pouvez commencer a creuser. Qu'est ce qui va encore nous tomber dessus ? Un hurlement ? Ecoutez le "widow" en toute fin, vous aurez de quoi vous exercer pendant quelques siècles. I Am The Wrath Of Gods And The Desolation Of The Earth Music (ouf !) continue son petit bonhomme de chemin, V.I.T.R.I.O.L est décidemment plus en forme que jamais, le morceau est absolument terrifiant arrivé a la minute 40, les cris des ames damnées de l'enfer se faisant entendre tous en même temps pour un résultats que vous ne pouvez pas imaginer. Tiens, 2:24 c'est court pour du A.N. Soit, on s'en accommodera, ils ont le droit d'évoluer hein. More Of Fire Than Blood est quand a lui... Comment le décrire. Il est probable que personne n'ai jamais réussit a caser une mélodie aussi géniale au milieu d'un morceau aussi barbare. Le riff qui annonce cela est tout bonnement excellent. Vous vous souvenez peut être des mélodies d'Eschaton ? Imaginez les au milieu de morceaux x10000 d'Anaal Nathrakh et avec des vraies mélodies de chant toutes en sobrietés et en pure classe, soit tout le contraire de celles d'Eschaton. Putain que c'est bon ! Vous pensiez vous en sortir ? Prenez vous le monstrueusement magistral The Unbearable Filth Of Soul, avec son riff qui craque chaque os de votre corps, son ambiance futuriste digne des grands moment de Sybreed passé a la moulinette extrême, le penchant Black Death de Red Harvest. Chaque seconde transpire le génie, ça joue comme ça n'a jamais joué ailleurs a part peut être dans les grands projets du magnifique Devin Townsend dans ses heures les plus sombres (City donc). Oui, il y a un peu de ça. Mais juste un tout petit peu.

Et ça moissonne, ça décalque, ça tronçonne, ça écrase, et pensez pas que ça bourrine a tout va dans le vide, The Lucifer Effect donnerait bien un aperçu d'un Meshuggah débarassé de son envie technique mais agrémenté d'une haine black lunaire. On ne leur en voudra même pas d'avoir donné une seconde vie a Satanarchist, morceau de la jeunesse du groupe qui retrouve une lourdeur gravitationnelle rarement atteinte dans la galaxie qu'est la nôtre. Prenez vous ce riff majestueux que vous n'entendrez plus de sitôt. Et Blood Eagles Carved On The Backs Of Innocents clôt les débats dans une orgie de sons très réjouissants. Manque a l'appel un morceau de la trempe d'un Do Not Speak ou d'un Regression To The Mean, un truc qui pimente encore plus un plat de toute façon immangeable mais qui est indispensable a la bonne tenue de notre repas. Mais on ne chipotera pas, voici le disque de Metal Extrême a tendance Black le plus furieux depuis bien trop d'années.

En ces temps mondiaux troubles, Anaal Nathrakh ne vous donnera pas des envies de paix. Venez-y mais vous ne ressortirez pas de là vivant, vous voilà prévenus.