Anathema

Artiste/Groupe

Anathema

CD

Weather Systems

Date de sortie

Avril 2012

Label

Kscope records

Style

Metal atmosphérique

Chroniqueur

amber_of_death

Note amber_of_death

14/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Aujourd’hui, il pleut, le ciel est bas et le soleil ne viendra pas nous voir. Le temps parfait pour s’attaquer à Weather Systems, le nouvel album d’Anathema. Après quelques années de sécheresse, c’est plutôt la mousson du côté des anglais. Quatre albums en trois ans, on peut dire que les fans sont de grands gâtés.

Bon, il est vrai que dans toutes ces sorties, il y a deux auto-plagiats, que sont Hindsight et Falling Deeper que je tairai par pudeur, étant donné qu’ils ne resteront pas dans les annales. Le dernier album en date, We’re Here Because We’re Here a divisé les fans, entre ceux qui comme moi sont nostalgiques d’une période bénie (en gros, Alternative IV et Judgement) et ceux qui se sont lancés dans l’aventure depuis A Natural Disaster. Autant le dire de suite, Anathema poursuit dans cette seconde voie. Tant pis pour moi. Oh, cela ne veut pas dire que je trouve ça mauvais, c’est juste plus franchement le groupe que j’ai tant aimé, même si j’avais bien noté We’re Here Because We’re Here, Anathema restant un groupe à part, dont la discographie est d’une qualité exceptionnelle. Alors que vaut la cuvée 2012 ?

Weather Systems est un cas de conscience pour le pauvre homme que je suis. Critiquer un album de cette trempe est un exercice difficile. Car Anathema a la particularité de savoir composer des chansons de très grande qualité en pilotage automatique. Prenez un excellent chanteur (Vincent Cavanagh), une bonne chanteuse qui n’en fait pas trop (Lee Douglas), des guitares acoustiques, des violons, un piano et un batteur qui fait des apparitions au bout de quelques minutes de chansons, histoire de réveiller ses potes. Et boum, cela donne The Gathering Of Clouds, Lightning Song, Sunlight, The Beginning And The End. Ça commence lentement pour s’exciter au milieu, avant de retomber gentiment vers la fin. Certes, les morceaux sont bons, mais la ficelle est aussi grosse que la consommation de bières du chanteur. S’il est légitime de crier au génie, je reproche toutefois le côté un peu trop facile de la musique d’Anathema.

Mais comme tout album des anglais, il existe ces moments de beauté qui n’appartiennent qu’à eux, ces instants de pureté mélodique qui vous emmènent ailleurs. Untouchable Part 1 et 2 traitent d’un amour perdu. Onze minutes de grâce mi-acoustiques, mi-électriques, magnifiées par les cordes et un piano larmoyant. Ou comment Anathema peut émouvoir sans tomber dans la guimauve (ce qui, au passage, est devenu une mauvaise spécialité des frères Cavanagh). Idem pour The Lost Child, long moment éthéré, dont le dénuement tranche avec la pureté émotionnelle. Mais le clou de Weather Systems revient à The Storm Before The Calm, véritable perle en phase avec l’actualité d’Anathema. Morceau en deux parties, l’électronique prend d’abord le pas avec cinq minutes samplées et agressives (entendons nous bien, ce n’est pas du Death Metal non plus). Mais que dire du reste de la chanson, où Vincent Cavanagh nous rappelle quel chanteur mésestimé il peut être, dont l’organe vocal se trouve porté aux nues par des cordes tout simplement belles à pleurer. Du très grand art. 

Comme d’habitude, le groupe ne s’embarrasse pas d’artifices inutiles. La production de Christer-André Cederberg est parfaite, soignée jusque dans ses moindres détails. Le norvégien touche du doigt la perfection sans pour autant donner l’impression d’en faire trop. Il permet surtout de donner un son qui colle à la peau et de retranscrire toute l’intensité émotionnelle de Weather Systems. Seule fausse note, Internal Landscapes, entaché d’un monologue aussi pénible qu’inutile et qui nous donne l’image d’un Anathema mièvre, défaut récurrent du groupe et clairement affiché sur les deux albums de reprises. C’est joli à entendre mais aussi passionnant qu’une soirée télé un samedi soir. Dommage de s’arrêter sur une fausse note.

Weather Systems est donc ambivalent. Anathema fait du Anathema, c'est-à-dire une ode très pure et basée sur la musique des sentiments. Et si l’on peut regretter une fâcheuse tendance à la redite,  les anglais prouvent qu’ils sont encore capables de porter leur art à son paroxysme. Je regretterai toujours pour ma part certains albums, mais le talent ne s’achète pas, il se distille tout au long d’une carrière sans réelle fausse note.

Tracklist de Weather Systems :

01. Untouchable Part 1
02. Untouchable Part 2
03. The Gathering Of Clouds
04. Lightning Song
05. Sunlight
06. The Storm Before The Calm
07. The Beginning And The End
08. The Lost Child
09. Internal Landscapes

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