Anemi

Artiste/Groupe

Anemi

EP

The Blackest Lake

Date de sortie

Juin 2012

Label

Non signé

Style

Heavy / Thrash

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

16/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Cocorico ! Ceux qui pensent qu'on ne sait pas faire de bon gros heavy metal thrashisant en France devraient se pencher sur Anemi, ils risquent d'être surpris. Fondé par le guitariste Cheyen (ex-Anevrism), qui, vu le nom des groupes dans lesquels il joue, a dû faire des études de médecine, et le chanteur Cyd (Magoa, Würm), ce projet propose une musique fortement influencée par quelques formations américaines, Megadeth et (surtout) Iced Earth en tête. Si l'ombre de ces héros est parfois un peu trop présente, on ne peut que rester admiratif devant la qualité du travail fourni. 

Ce The Blackest Lake joliment présenté (sobre et élégant digipack dans les tons bleus, doté d'une illustration onirique et mystérieuse) démarre par un Face 2 Face qui retient immédiatement l'attention. Quelques bruits de rue, une ambiance orientale, un carillon, un gong... et la guitare écrasante fait son apparition, suivie d'une section rythmique bien lourde. Attention : gros son ! Très gros son même, à tel point qu'il arrive que certains passages soient accompagnés d'un grésillement.... ça sature méchamment ! Voilà donc une production qui ne souffre pas... d'anémie justement... OK, je sors. Le démarrage est plutôt pachydermique, le terme "heavy" metal prend ici tout son sens. Mais au bout d'une minute, le tempo s'accélère, le riff est tranchant, et la voix de Cyd est plus que convaincante. On le sait, le chant est un problème récurrent dans certaines productions metal françaises... mais pas ici. Le bonhomme a de la voix et de la puissance à revendre. Cheyen n'est pas en reste et balance un gros riff qui n'est pas sans rappeler Symphony of Destruction de Megadeth.

C'est avec Lady White que l'influence d'Iced Earth se fait le plus sentir. Il s'agit d'une compo mid-tempo bien heavy servie par un gros riff que le père Schaffer n'aurait pas reniée. Le refrain laisse se développer une belle mélodie soulignée par des choeurs qui rappelle vraiment le style du groupe sus-cité. Le travail des musiciens est impeccable, Cyd continue de nous impressionner de par son chant puissant et racé et cette compo comporte une petite accélération bien sentie en milieu de parcours. Ce morceau a la classe, tout simplement. Avec Last Round, on reste dans un univers semblable à celui développé sur les deux premières chansons avec un zeste d'aggressivité en plus. Le tempo est plus rapide, la double grosse caisse est de sortie et la ligne de chant sur les couplet est bien hargneuse... avant de laisser place à un refrain plus posé et mélodique. Encore une fois, le riff est excellent, l'ambiance est sombre et les mélodies font mouche. Guilty ne fait pas baisser le niveau et continue à creuser le sillon plus thrash perçu avec Last Round. Ce morceau est plus long et complexe que les autres (il dure plus de sept minutes), il alterne avec un savoir-faire indéniable de belles accélérations puissantes et des passages plus lents et mélancoliques sur lesquels une belle voix féminine vient donner la réplique à celle de Cyd. On ne peut s'empêcher de penser encore une fois à Iced Earth, décidément... Après quatre pistes d'une telle qualité, la messe est dite : Anemi a un potentiel énorme. Mais il reste la dernière chanson, celle qui donne son titre au EP, avant que l'écoute arrive à son terme. Celle-là se distingue des autres par une durée plus courte (moins de trois minutes) et un style plus brut, direct et agressif. On commence avec une grosse gueulante, on continue avec un riff bien aiguisé, la ligne de chant est moins mélodique que sur les autres titres, et le refrain a un côté presque punk. Pour le coup, ça sonne moins Iced Earth et permet à la galette de s'achever sur quelque chose d'un peu différent et surprenant. 

Vous l'aurez compris, j'ai été complètement conquis par Anemi. Et vous le serez aussi si vous avez la bonne idée de vous pencher sur The Blackest Lake. Le seul petit bémol vient du fait que la personnalité du groupe aurait parfois gagné à être plus affirmée... mais c'est tellement pro, si bien composé et interprété (et n'oublions pas qu'il ne s'agit que d'un premier EP) qu'on ne peut se résoudre à trop faire la fine bouche. Cyd est un chanteur de premier ordre et Cheyen un guitariste qui maîtrise l'art ancestral du gros riff qui tache. Le groupe est aussi capable de subtilité et incorpore des sonorités ou effets modernes dans sa musique. Et comme, en plus de cela, le son est énorme... Bref, voilà un groupe très prometteur dont on a hâte d'avoir des nouvelles ! 

 

Tracklist de The Blackest Lake :

01. Face 2 Face
02. Lady White
03. Last Round
04. Guilty
05. The Blackest Lake

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