Artiste/Groupe:

Antagonism

EP:

Thrashocalypse

Date de sortie:

Mars 2018

Label:

Auto-production

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

Bane

Note:

17/20

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Comprends-moi bien : j'adore le thrash. Je l'aime d'amour et à presque toutes les sauces : américaine comme allemande, aussi bien les grands groupes que les moins grands (Metallica, Slayer, Anthrax, Megadeth, Overkill, Death Angel, Kreator) à tel point que je m'amuse souvent à chercher des petites perles cachées, des petits disques que trop peu de personnes connaissent alors qu'ils mériteraient toute notre attention (t'ai-je déjà parlé du premier album de l'obscur groupe Pyracanda ? Fonce, c'est d'la bonne).

Cela fait quelques temps maintenant que je fouille et farfouille les discographies de ces jeunes groupes, ces jeunes louveteaux, qui nous refont du thrash old-school : Municipal Waste, Game Over, Havok, Angelus Apatrida... Cette vague ne m'a rien apporté. Je n'ai pas aimé grand chose à quelques exceptions près (le dernier Havok est pas mal mais le reste me plait moins, le premier Game Over tue mais le reste m'emmerde...). Bref, c'est par un constat amer que je commence cette chronique : le thrash comme je l'aime, c'est fini. Y'a plus que des vieux qui en font.

Fini ? Non ! Quelque part, dans le Sud de la France, un petit groupe obscur allait sortir un EP qui allait me redonner espoir. En effet, quelque mois après m'être délecté de l'excellentissime deuxième galette des Belges d'Evil Invaders, voilà que je tombe (lors de recherches internet qui ne vous regardent certainement pas) sur le soundcloud d'un petit groupe : Antagonism. J'aurai pu passer mon chemin, certes, mais quand j'ai vu que leur EP s'appelait Thrashocalypse, mon petit cœur a fait boum. J'ai ressenti une vague d'énergie me parcourir, comme dans Harry Potter, quand il trouve la bonne baguette, vous savez ? Nan ? Vous savez pas ? Bon bah laissez-moi éclaircir le truc : cet EP tue !

Commençons, comme à mon habitude, par parler des défauts. Des ? Bah, pas vraiment. On ne peut relever qu'un seul défaut et, putain, c'est vraiment pour chipoter (sinon on va dire que je ne suis pas objectif). Le chant peut en rebuter certains. Voilà. Laissez-moi clarifier les choses : vous prenez Chuck Billy de Testament, vous le mélangez avec Dave Mustaine de Megadeth et vous ajoutez un soupçon de Cronos de Venom et vous obtenez : Dylan, un chanteur de thrash qui peut rebuter ! Mais, soyons honnêtes, un bon chanteur dans un groupe de thrash c'est un peu comme un bon bassiste dans Judas Priest : on sait l'apprécier mais c'est loin d'être primordial ! Dylan fait, cela dit, tout à fait le taf et c'est tout ce que je lui demande ! Allez, si je devais être chiant, je dirai que l'accent français se fait entendre mais vraiment, là, ce serait chipoter (et c'est pas du tout mon genre…).

A part ce détail qui peut en rebuter certains (faudrait être bête, vraiment), le reste TUE. Antagonism tue, Thrashocalypse tue ! Tous les titres sont excellents et l'EP a toutes les qualités qu'un disque de thrash devrait avoir : les riffs sont incisifs, la rythmique tabasse, les refrains se gueulent, les soli sont dingues… Le tabassage en règle est bien là et putaing, c'est bon. Et ce tabassage de malade commence dès le premier titre, LxOxT. On a ce qu'on est venu chercher. "Thrash attacks !", comme dirait l'autre. Il n'a suffi que d'une note de guitare, que d'un coup de cymbale pour que je tombe sous le charme. Je savais déjà que j'allais passer un bon moment et que la petite demi-heure que dure cet EP allait être des plus belles.

Les titres s'enchaînent alors : la martiale Burning in Syria,  le "mid-tempo" Surgical Strike… Jusqu'au dernier titre de l'EP, Point Of No Return, une cover d'un titre de Havok. Comment ? Je n'ai pas parlé des morceaux 49.3 et Speed Hammer ? J'y viens, ne t'inquiète pas ! Ces deux morceaux sont, tu l'auras deviné, mes deux préférés de l'EP ! Le premier est un véritable missile, qui déboule à cent à l'heure avec son riff de dingue, pour râler ! Oui, Antagonism dénonce. Et il dénonce quoi ? Vous n'avez pas deviné ? Le fameux décret 49.3, avec lequel on s'est bien fait enc*ler ces dernières années. "Fuck our liberty", "There's no democracy" : le message est clair et fait de ce refrain mon préféré de tout l'EP ! Quand à Speed Hammer… Comment en parler en restant objectif ? C'est le morceau thrash parfait, un titre du calibre de ceux de Slayer (les bons hein, ceux de la Grande Epoque) : intro à pleurer de bonheur (rien qu'à y penser, j'en ai les poils qui se hérissent), riff destructeur, rythmique implacable, refrain qui tue et le break... P*TAIN LE BREAK !

Et niveau instrumental, autant vous dire que ça déboule ! Raphaël nous régale derrière les fûts, en évitant de nous faire que de la double pédale ou du "poum-tchak-poum-tchak" à la Dave Lombardo (Dave, je t'aime hein, mais voilà quoi...). Pas mal de rythmique originale, c'est beau, on aime. Le joli jeu de basse de Kévin est bien mis en valeur par le mix (c'est une auto-prod d'ailleurs) et putain j'adore quand on entend la basse ! Son jeu et sa présence m'évoquent forcément Overkill (ce n'est pas pour me déplaire).

Mais alors le must (désolé les autres, hein), c'est les guitares de Dylan et Félix ! Je t'ai déjà parlé des riffs de malades, incisifs et tranchants comme je les aime... et des parties rythmiques. Mais il est temps de parler de la plus grande qualité de cet EP : les soli. Non pas que le reste soit… En reste, justement, mais les soli bordel… Chaque titre a un solo qui tue ! Allez, tu veux une comparaison hein, je le sais. Je vais frapper fort. Très fort. Trop fort diront certains. Les soli de cet EP m'évoquent… Les soli de Rust in Peace, de qui-vous-savez. Je place la barre haut, je sais. Mais écoute l'EP, tu verras de quoi je parle. Si je dois en choisir un dans le lot, je vais choisir le petit solo de l'intro de Speed Hammer, mais y a à boire et à manger dans tous les titres !

Un petit mot sur la chouette pochette, pile dans le ton : très sympa, jolies couleurs et une belle explosion. Pas de doutes : c'est bien du thrash.

Six petits titres (cinq si on ne compte pas la cover), une petite demi-heure de musique, un tout petit groupe mais qui a déjà tout d'un grand. Bref : un grand EP, que vous devez absolument écouter ! Antagonism  ne vient pas révolutionner le genre, il vient juste me montrer que le thrash n'est pas mort. Et c'est le plus beau cadeau qu'on puisse me faire. Antagonism, si tu m'entends, sache que je t'aime et que j'ai hâte de te voir grandir ! Labels, si vous m'entendez, sachez que là, perdu dans le Sud de la France, un super groupe de thrash n'attend que vous ! Quand à toi, lecteur, vu que tu me lis : va écouter Antagonism ! Je te laisse une petite vidéo live du titre Burning in Syria et le lien du soundcloud du groupe. Pas besoin de me remercier. Remercie-les, eux.

Merci, Antagonism, tu me redonnes espoir et tu réchauffes mon coeur de petit thrasheux en manque de sensations fortes.

 

Note dans mon cœur : 19/20

Note réelle : 17/20

Morceaux préférés : Speed Hammer, 49.3 et LxOxT

Morceau de merde : LOL

 

Live : Burning in Syria

 

Tracklist de Thrashocalypse :

01. LxOxT
02. Burning in Syria
03. Surgical Strike
04. 49.3
05. Speed Hammer
06. Point Of No Return (cover de Havok)

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