Artiste/Groupe:

Badflower

CD:

Ok, I'm Sick

Date de sortie:

Février 2019

Label:

Big machine Records

Style:

Metal Alternatif

Chroniqueur:

Didier

Note:

15.5/20

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Et encore une belle trouvaille, une ! 

Il s’agit cette fois du premier album d’un groupe américain, de Los Angeles très exactement : Badflower. L’album se nomme Yes, I’m sick, qu’on pourrait traduire « Ok, je suis malade », ou plutôt « Ok, je suis taré » car si on écoute un peu les paroles du premier morceau, X Ana X, il s’agit bien, dans ce cas, de maladie mentale. Le groupe formé en 2013, avait déjà sorti un EP cinq titres, Temper en 2016 avec, entre autres, un morceau, Animal, qui avait pas mal tourné sur les ondes Mainstream Rock US. A noter aussi qu’un morceau de cet EP se retrouve aujourd’hui sur l’album Heroin, c’est curieux car ça n’était pas le hit de l’EP.

Le groupe est composé d’Alex Espiritu à la basse, d’Anthony Sonetti à la batterie, de Joey Morrow à la guitare et de Josh Katz au chant et à la guitare. Tout ce petit monde semble avoir la vingtaine.

Ce qui frappe l’auditeur à la première écoute, c’est d’une part la très bonne production de l’ensemble (Chris Lord-Alge et Ted Jensen aux manettes), on sent bien qu’on n’a pas affaire à des binbins, et que les types sont là pour un moment. En second lieu, et pour le peu qu’on soit un peu à l’aise avec la langue de Shakespeare, on est assez vite pris par les thèmes très durs abordés avec une émotion palpable par Josh. Je vous ai déjà parlé de la maladie mentale, mais on peut y ajouter la solitude, l’inceste, le suicide, l’addiction, la souffrance animale ou Trump (?!). Une sorte de concentré de troubles du cerveau humain (et oui, je pense que le dernier cité en est aussi une bonne illustration). 

Au niveau des compos, c’est propre, même si le groupe abuse parfois un peu de la même recette du couplet calme, refrain énervé qui monte dans les tours. Le son est souvent travaillé comme sur X Ana X avec effet spatial, des bruitages, des voix off. La voix de Josh est particulièrement intéressante, faisant penser par moment à Linkin’ Park, il passe beaucoup d’émotion dans son chant avec des paroles coup de poing : « I suffer for a living ». The Jester est le morceau qui m’a le plus touché de l’album, le chant est superbe, le refrain archi accrocheur « Is anybody out there looking out for me?».  Le morceau qui a fait éclater le groupe sur les radio Maintream Rock aux US c’est Ghost, une sorte de power ballade qui n’est franchement pas ma tasse de thé. Rien de mauvais juste un peu trop « musique pour gamine » à mon goût.

En tous cas, Josh se donne du mal, il pleurerait presque le pépère. Il remet le couvert, crie, trépigne, s’énerve sur We’re In Love, là encore, il devrait séduire la gent féminine. J’entends déjà les plus velus avec leurs remarques désagréables, mais c’est vrai que certains morceaux ont un petit côté cucul. Cucul mais mélodique et bien fait, qui ont réussi à me convaincre quand même : on a tous nos faiblesses. Daddy est une chanson très touchante (sur l’inceste donc), Josh la chante avec une voix qui ne peut laisser insensible, on en frissonne. Josh démontre tout son talent dans les ballades 24, Heroin et Cry qui flirtent avec le grunge, il sait clairement tout faire avec sa voix, surtout vous interpeller. Die est un morceau étrange où le groupe s’en prend à Trump assez violemment, mais assez puérilement : « we want life without you : fuck you », le tout sur fond de guitare et basse très saturées. Je trouve très réussi et original le morceau Murder Games ; là encore Josh chante avec ses tripes, il est rejoint par une voix off qui énumère des tortures infligées aux animaux d’élevage, c’est glauque et touchant, grâce notamment à un bon travail de la guitare dans son mini solo et ses contre-chants. Le groupe surprend un peu avec Girlfriend assez vintage (z’auraient pas piqué un petit riff à Jimmy Page eux aussi, dis donc ?) et un petit côté Red Hot Chili Peppers sympathique. Wide Eyes fait un peu penser à du Maroon 5 sous amphétamines, le chant est encore exceptionnel, la compo accrocheuse à souhait accroche l’encéphale. Le dernier morceau, Cry, est étonnamment plus long que tout le reste, plus de six minutes, sous forme d’une ballade qui s’énerve, avec un chanteur qui semble tout droit sorti de l’asile : Mon petit Josh, sois gentil, remets vite ta chemise blanche, celle avec les manches dans le dos, ça va bien se passer…

Bref, un bon petit album et un groupe qui semble promis à de grandes choses. Le groupe est clairement mené par le talentueux chanteur, Josh Katz, qui semble être champion du monde de l’émotion. Le groupe démontre de très bonnes dispositions à la composition, et risque avec cet album de truster les ondes FM (pas chez nous, bien sûr). On espère juste que tous les soucis décris dans les paroles des morceaux ne sont pas autobiographique car dans ce cas, ils risquent de ne pas faire de vieux os. Enfin, on se console en se disant que la pochette avec Josh-le-blondinet-qui-saigne-de-la-bouche a l’air bien "chiqué", donc peut-être que les paroles aussi.

Tracklist de Ok, I'm Sick :

01. X Ana X
02. The Jester
03. Ghost
04. We're in Love
05. Promise Me
06. Daddy
07. 24
08. Heroin
09. Die
10. Murder Games
11. Girlfriend
12. Wide Eyes
13. Cry

 

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