Artiste/Groupe:

Baroness

CD:

Gold and Grey

Date de sortie:

Juin 2019

Label:

Abraxan Hymns

Style:

Sludge ? Prog ?

Chroniqueur:

Bane

Note:

15.5/20

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Ce disque n'est pas un album. Je sais, on pourrait le croire, mais en fait non. Pourtant, il contient dix-sept pistes audio, dont un bon nombre de chansons. On y trouve des musiciens, un chanteur, une chanteuse. Mais rien n'y fait.

Ce disque n'est pas un album, non, c'est un voyage. Pas une épopée mouvementée, pas une croisade sanglante, pas non plus des vacances au soleil. Non. On parle là d'un voyage, une exploration, une découverte. Où ça ? Ah, ça, c'est à toi de me le dire, ami lecteur. Cet album t'emmènera partout et nulle part à la fois. Parce que oui, ça y est, après des années, Baroness a enfin réussi à sortir son album ultime. Si le Red Album m'avait mis une sacrée claque, j'ai été forcé de constater que les autres sorties du groupe m'emballaient beaucoup moins. La qualité de la discographie descendait à chaque nouvelle galette. Inutile de préciser donc que l'annonce de ce Doré et Gris me laissait dubitatif. Et puis, j'ai écouté le titre Seasons... Tiens, je n'en dirai pas plus dans ce paragraphe, je te laisse écouter le titre par toi-même (une chronique ludique, n'est-ce pas ?)...

Excellent titre, mi-planant, mi-sludgy. Un morceau juste génial qui m'a totalement réconcilé avec le groupe. Dès lors, j'ai attendu la sortie de l'album avec grande impatience. Et puis j'ai vu la pochette. La magnifique pochette, encore une fois dessinée par Baizley, chanteur et guitariste du groupe. Superbe ! Sûrement la plus belle de toute leur carrière. Et donc, une fois n'est pas coutume, la pochette est à l'image de l'album : le meilleur de leur carrière ! Plus que jamais, le groupe a décidé d'embrasser pleinement leur influence Pink Floyd : on a donc un voyage qui mélange les recherches d'ambiances épurées et les riffs bien lourds, qui lorgent du côté de Mastodon (première période). Soit un mix des plus intéressants.

Y'a qu'à écouter les deux premiers titres de l'album pour voir de quoi je parle : si Front Toward Enemy nous rentre en plein dedans avec son gros riff, I'm Already Gone se fait bien plus planant avec de belles nappes mélodiques et une ligne de basse particulière!ent hypnotisante. Superbe. Et en plus, on enchaîne avec Seasons, quel bonheur d'entrée de jeu ! Mais ça ne s'arrête pas là puisque, quelques pistes plus tard, arrive Tourniquet, magnifiquement composée : en effet, tout repose sur le contraste entre un début tout doux et tout beau, chanté par Baizley et Gina Gleason, l'autre guitariste du groupe, et une fin électrique ! Y'a un aussi un superbe solo.

Je ne vais pas m'amuser à détailler toutes les compos, ce serait te gâcher le plaisir. Toutefois, il serait criminel de ne pas mentionner quelques morceaux, ceux qui m'ont le plus retourné le cerveau. Ainsi, je dois absolument parler de Throw Me An Anchor, avec son ambiance écrasante, de I'd Do Anything, une belle ballade qui donne des frissons et qui repose sur un faux crescendo (avec le retour de Gina en complément, quel bonheur) ou de Pale Sun, la superbe piste atmosphérique qui conclut notre voyage de la meilleure des façons (on attendrait presque une intervention de David Gilmour, tant ce morceau rappelle le meilleur de Pink Floyd !). Je devrais aussi parler de Can Obscura, une piste instrumentale avec une guitare lancinante et ultra-psyché, qui m'a fait pensé au YYZ, de Rush. Je devrais aussi mentionner Assault on East Falls, une plage instrumentale "aquatique", avec des claviers qui m'ont rappelé la fabuleuse No Quarter de Led Zeppelin. Je devrais, je devrais... Je l'ai même brièvement fait. Mais trop en dire serait une mauvaise chose.

Je me permets cela dit de conclure en abordant Cold-Blooded Angels, mon titre préféré de toute la galette. Elle commence comme une jolie ballade accoustique et planante. Baizley y livre sa meilleure prestation vocale, d'ailleurs. On n'est pas très loin du Devin Townsend de Terria. Et, évidemment, Gina donne aussi de la voix ! Beauté épurée, calme. Et puis arrive le cataclysme, une accélération soudaine, brutale, qui vient vous mettre un bon coup de pied au derrière. Le calme devient furie, la douce brise devient tempête, cette chronique devient du grand n'importe quoi. Vois un peu l'effet que ce superbe morceau a sur mon cerveau...

Cependant, si je semble dythirambique depuis tout à l'heure, je n'irai pas jusqu'à la provocatrice mention "coup de coeur". Je trouve l'album un poil trop long (retirer deux ou trois morceaux l'aurait rendu plus digeste). ll n'y a pas vraiment de mauvais titres mais le problème quand on en met trop, c'est qu'au bout d'un moment les bons titres paraissent un peu moins intéressant. On s'en lasserait presque. L'album en pâtit un peu par moments, dommage. Mais son plus grand défaut est sans conteste son son : tout semble écrasé dans le mix ! Alors que justement, c'est sur ce genre d'albums qu'il faudrait un beau son, qui laisserait respirer tous les instruments !

Donc pas de coup de coeur. Mais laisse-moi te dire, ami lecteur, que les voix de John Baizley et Gina Gleason risquent de me suivre tout l'été (voire plus) ! T'avais pas les moyens de partir en vacances cette année ? Alors dépense quelques euros et achète ce Gold and Grey, crois-moi, le voyage vaut le détour... Au fait, le groupe t'offre la possibilité d'écouter gratuitement tout l'album. Ca te tente ? Alors clique ici !

Morceau préféré : Cold-Blooded Angels

Ca tue aussi : Seasons, Throw Me An Anchor, Pale Sun, Tourniquet...

 

Tracklist de Gold And Grey :

01. Front Toward Enemy
02. I'm Already Gone
03. Seasons
04. Sevens
05. Tourniquet
06. Anchor's Lament
07. Throw Me An Anchor
08. I'd Do Anything
09. Blankets Of Ash
10. Emmett-Radiating Light
11. Cold-Blooded Angels
12. Crooked Mile
13. Broken Halo
14. Can Obscura
15. Borderlines
16. Assaut On East Falls
17. Pale Sun

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