Beyond The Black, trois albums à leur actif, trois coups de cœur sur notre site. Il n’y en aura pas pour ce quatrième opus. Non pas que cette cuvée 2020 soit mauvaise, loin de là (vous avez forcément jeté un œil sur la note). Mais je trouve qu’au vu des albums précédents et de ce à quoi ce groupe nous a habitués jusqu’à présent, le résultat aurait pu être meilleur que ça. Explications.

Avec ce nouvel album, Beyond The Black suit la tendance actuelle chez pas mal de groupes de Metal Symphonique, qui est de nous proposer des titres de plus en plus catchy, qui tendent parfois plus vers le rock que le metal, avec gros son, mélodies et refrains qui font mouche (je mets de côté Nightwish qui suit, avec son nouvel album, une autre voie, pas forcément très intéressante. En tout cas, personnellement, je n’adhère plus). 
Et tout comme les derniers albums de Within Temptation et Delain notamment, cet Hørizøns nous offre des compositions dans l’air du temps, d’une efficacité redoutable (comprendre que l’on peut s’approprier dès la première écoute) mais peut-être parfois un peu trop formatées à mon goût et qui manquent d’audace. Néanmoins, on ne pourra pas reprocher au groupe de se répéter car une nouvelle fois, il va de l’avant.
Mon regret donc est qu’il manque cette fois-ci la petite étincelle de génie qui faisait la différence, les belles envolées orchestrales et un peu plus d’agressivité. On a privilégié ici des titres très bien fichus certes mais parfois un peu trop "radio compatibles" (Wounded Healer, Misery, Paralyzed). Cette nouvelle approche est sans doute à mettre à l'actif de la chanteuse du groupe, Jennifer Haben, qui cette fois-ci a pris part à la composition de tous les titres, musique et paroles, ce qui n'était pas le cas avant. D'ailleurs on notera que cet album est un vrai travail collectif du groupe (et non principalement de compositeurs extérieurs comme sur les albums précédents) puisque Chris Hermsdörfer (guitares), Stefan Herkenhoff (basse) et Kai Tschierschky (batterie) sont aussi crédités.

La participation d’Elyze Ryd d’Amaranthe sur le très "withintemptationesque" Wounded Healer peut être aussi perçu comme une tentative d’ouverture sur un public plus large. D’ailleurs, on notera que le groupe accompagne les Suédois sur une tournée conjointe qui devait avoir lieu en fin d’année (et qui a été reportée en avril / mai 2021 pour les raisons que l’on connaît).
Autre signe, l’abandon complet cette fois-ci du chant masculin growlé qui laisse la place à un chant clair sur quelques titres (Hørizøns, Marching On, Out Of The Ashes). On ne peut évidemment pas les blâmer de vouloir se faire connaître d’un public plus important, c’est somme toute assez logique, mais c’est un peu dommage que cette quête d’une plus grande audience se fasse au détriment de quelques compositions d’un intérêt moindre, un peu moins inspirées que d’habitude (Marching On, Out Of The Ashes). Quoi qu’il en soit, leur but est atteint, et même bien atteint puisque l’album s’est classé troisième des ventes de CD en Allemagne (tous styles confondus) la semaine de sa sortie. De ce côté-là, c’est bien joué.

Et c’est mérité. Car malgré ces critiques sur la forme, sur le fond, je ferai finalement le même constat que pour le dernier album de Delain : même si ça me plait un peu moins que les albums précédents, ça reste objectivement très bien composé et très bien fait, le sens de la mélodie reste une force chez ce groupe et les refrains sont bien souvent irrésistibles (l’excellent Human, à voir en vidéo ci-dessous, Wounded Healer, You’re Not Alone, Some Kind Of Monster...).

Jennifer Haben est au top et sa voix, parfaite pour ce type de morceaux, est toujours aussi bien mise en valeur. Les guitares n’ont pas été reléguées et on continue à avoir droit à de bons solos (Wounded Healer, Welcome To My Wasteland, You’re Not Alone, Marching On…). Enfin, même si je regrette un certain manque d’agressivité par rapport aux opus précédents, l’album dans son ensemble reste bien énergique. Le seul véritable moment d’accalmie est la ballade au piano et violoncelle I Won’t Surrender, avec en invitée la violoncelliste Tina Guo.

Pas de coup de cœur cette fois-ci donc mais Hørizøns n’en reste pas moins un très bon album, bien addictif (je me l’écoute très régulièrement depuis que je l’ai) et Beyond The Black reste, à mon sens, l’un des meilleurs groupes de ce style actuellement. 

Tracklist de Hørizøns  :

01. Hørizøns
02. Misery
03. Wounded Healer
04. Some Kind Of Monster
05. Human
06. Golden Pariahs
07. Marching On
08. You’re Not Alone
09. Out Of The Ashes
10. Paralyzed
11. Coming Home
12. I Won’t Surrender
13. Welcome To My Wasteland