Artiste/Groupe:

Black Country Communion

CD:

BCCIV

Date de sortie:

Septembre 2017

Label:

Mascot Records

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Didier

Note:

17.5/20

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Black Country Communion fait, sans doute possible, partie de mes groupes favoris de hard rock. Il faut dire que la concentration de talents en présence ici est impressionnante. Que ce soit le chant incroyable de Glenn Hughes, qui par ailleurs possède un jeu de basse assez intéressant, le jeu de guitare du phénoménal Joe Bonamassa (qui chante aussi sur un morceau mais j’y reviendrai), celui du célèbre claviériste Derek Sherinian ou enfin le cogneur de Jason Bonham, tout est vraiment super dans ce "super groupe". Pourtant on a bien cru ne jamais les revoir ensemble après Afterglow sorti en 2012, le torchon brulait entre Glenn et Joe. C’est un des problèmes de ces super groupes, avec certainement des égos tout aussi surdimensionnés. Mais bref Glenn, l’hyperactif, furax, avait lancé un nouveau projet avec Jason à la batterie, et on avait découvert l'album éponyme de California Breed en 2014, projet tout aussi excellent, mais qui n’a duré que le temps d’un album. Et puis la grosse surprise lors de la conférence de presse de Glenn Hughes au Hellfest 2016, c’est qu’il nous annoncait qu’il s’était rabiboché avec Joe, et qu’il y aurait une suite à Afterglow. La suite, la voilà, et elle s’appelle tout connement BCCIV (donc Black Country Communion 4, pour ceux qui captent un chou en chiffres romains). C’est encore Kevin Shirley qui est aux manettes par contre, et contrairement aux albums précédents, les deux stars Glenn et Joe sont les seuls à avoir composé. Ils se sont enfermés pendant onze jours dans leur studio pour pondre les dix morceaux de cet album, enregistrés ensuite en une semaine. Efficaces les types ! Il faut savoir que pour Afterglow, l’ambiance était déjà tendue et qu’ils avaient bossé chacun dans leur coin. Résultat aujourd'hui : ça claque, c’est abouti, bien conçu, bref on sent que les deux cerveaux ont bien collaboré. Les morceaux sont globalement longs avec, quand même, trois titres à plus de sept minutes, le tout est super inspiré et très bien produit., comme toujours.

Dès le premier morceau, Collide, on est littéralement scotché par deux choses : la première c’est la voix de Glenn Hughes, phénoménale. Tout le monde n’aime peut-être pas mais quelle façon unique de chanter ! Il se sort les tripes dès la première mesure, il donne tout, sa voix est bourrée de « soul », il hurle, gémit, il envoie tout, j’adore son style inimitable. La deuxième chose, c’est le jeu de batterie de Jason Bonham, fortement empreint de celui, assez particulier, de son père John. Jason est né en 1966, il a commencé la batterie à quatre ans, soit dix ans de pratique du vivant de son père, et c’est clair, quand on l’écoute, que les conseils de papa-John ont porté leurs fruits. C’est vrai sur tout l’album, mais particulièrement vrai sur Sway ou Love Remains. Si ces deux-là brillent, je trouve que la basse de Glenn est un peu en retrait. Joe reste aussi assez calme sur les deux premiers titres, Collide et Over My Head. Il entre vraiment en piste sur le troisième morceau, The Last Song for My Resting Place, qui détonne un peu avec le reste. D’abord c’est lui qui chante (c'est le seul morceau qu’il chante) et qui a écrit les paroles, ensuite il y a un violon qui donne une petite touche irlandaise au morceau, c’est touchant (les paroles traitent du chef d'orchestre sur le Titanic, donc forcément c'est pas hyper gai). Glenn assure les chœurs, Derek un beau piano clair. Glenn en fait un peu trop à la basse, mais c'est un super morceau auquel j’ai accroché de suite par son originalité. Le milieu du morceau est plus énervé et Joe fait parler son talent au travers de sa Les Paul. Après ça, il se déchaîne côté guitare avec un enchaînement démoniaque de morceaux qui sont des tubes en puissance et où le duo voix/guitare des deux cadors fait un carnage. Que ça soit dans le Led Zeppelin-ien Sway (avec une petite touche de The Who pour les claviers), ou dans le blues-rock lancinant de The Cove, ou encore dans les hard rock de The Crow (où le piano de Derek ressort pas mal) et Awake (quelle guitare !), ou le très long (plus de huit minutes) rock mélodique Wanderlust, tous les styles sont passés en revue et magistralement interprétés. Même dans le style ballade (à tendance power ballade), qui généralement a le don de m’exaspérer, ça se passe très bien. C’est le cas avec When The Morning Come qui clôt l’album et dont la combinaison chant/guitare/piano est magique. Je remarque aussi un petit air de Flying Colors dans le refrain de Love Remains, amusant comme les super groupes se croisent artisitiquement.


Encore du bon, du très bon même, de ce BCC. On ne s’en lasse pas une seconde. Joe et Glenn, les deux hyperactifs sont une fois de plus réunis pour le plaisir de nos oreilles. Quand, en plus leurs deux accompagnateurs ont le talent de Derek et Jason, ça donne soixante minutes de gros kiff. J’espère que d’autres dates seront annoncées car pour l’instant c’est la dèche pour nous autres Français. Je dirai même que ça tomberait pile poil bien pour un gros festival en terres nantaises l’été prochain. Allez quoi ??!!


Tracklist de BCCIV :

01. Collide
02. Over My Head
03. The Last Song for My Resting Place
04. Sway
05. The Cove
06. The Crow
07. Wanderlust
08. Love Remains
09. Awake
10. When the Morning Comes