C H R O N I Q U E

Si je vous conte la fable de 3 copains d'enfance qui, 40 ans après, réalisent leur rêve de faire un album de hard rock, quelle est votre réaction?
A/ Vous adorez l'idée puisque c'est un peu votre rêve
B/ Vous trouvez ça utopiste voire cliché, ringard et on n'est pas chez Mickey
C/ Vous vous en fichez comme de votre premiere pinte de bière ou de votre premiere ceinture de douilles
D/ La réponse D.

Derrière cette question existentielle se cache plus qu'un style littéraire visionnaire fort à propos pour les chroniques: Blackwood Creek.
En effet, Kip Winger(chant, basse), son frère Nate (batterie) et son pote d'enfance Peter Fletcher (guitare) n'en sont qu'à leur premier album avec ce Blackwood Creek éponyme bien que "l'aventure" ait commencé en 1969 quand les 3 commencèrent à jouer ensemble à l'âge de 7 ans.

Entre 1969 et maintenant, il s'en est passé des choses: Le Rock'n'Roll, les pattes d'eph des seventies et les reprises de Sabbath et Zeppelin dans les bars ont eu raison du groupe et de leur job (le vrai). Dans les 80s, Kip Winger a oeuvré en tant que bassiste pour Alice Copper (Constrictor, Raise your fist and Yell) puis a fondé son propre groupe Winger en 1988.

Si, comme moi, vous ne connaissiez pas Winger, vous vous dites peut-être que ça sent le "reunion tour" de vieux croutons sauf qu'ils sont même pas connus ceux-là (un peu comme le reunion concert de Victory au WOA 2006 pour les non-autochtones). En fait, non!

On est dans du hard FM, les morceaux varient donc entre du hard rock qui fait taper du pied, du rock à minettes à base de guitare folk, chant plus lancinant et voix chaudes ou bien du hard rock plus heavy aux riffs plus gras et guitares saturées.

On appréciera tout particulièrement Out in Outer space et Rack of Greed qui font bien taper du pied (mention spéciale pour le refrain mélodique du premier), la bonne facture de Your revolution et Nothing but the sun pour des chansons à minettes (bon ça reste de la chanson à minettes), le couplet de Albatross (la mélodie a un côté déjà vu mais c'est toujours bon!), Jimmy and Georgia pour son côté heavy et Love inspector (backing vocals au côté seventies, la voix 80 à la Graham Bonnet, le riff).

Finalement, la visite sur la page du groupe et l'écoute de l'album me laissent conclure à la simple volonté du groupe de délivrer un hard rock sans autre prétention que celle de nous faire passer un bon moment à l'écouter. Sans forcément révolutionner le genre ou bousculer l'ordre établi, Blackwood Creek amène sa pierre à l'édifice et arrive à ses fins si bien que les amateurs du style peuvent sans crainte jeter leur dévolu dessus.