Artiste/Groupe:

Bruce Dickinson

Livre:

A quoi sert ce bouton ?

Date de sortie:

Juin 2018

Label:

Talent Editions

Style:

Autobiographie

Chroniqueur:

Orion

Note:

14/20

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Paul Dickinson, que l’on connaît mieux grâce à son second prénom, Bruce, chanteur de la Vierge de Fer de son état, nous a livré l’année dernière son autobiographie. Quelques mois plus tard, la voici traduite en français, ce qui est plus sympa pour les passionnés qui, comme moi, ne maîtrisent pas assez bien l’anglais pour pouvoir se plonger dans un ouvrage entièrement rédigé dans la langue de Shakespeare. 

Je dois tout de suite vous mettre en garde : si vous voulez des révélations et des anecdotes croustillantes sur Iron Maiden, ce n’est pas le bon livre. Bien sûr, il y en a quelques-unes mais dans l’ensemble, on les connaît déjà, notamment si on a vu les DVD retraçant l’histoire du groupe, The Early Days et Live After Death. Ce qui est un peu dommage évidemment, on aurait aimé en savoir un peu plus parfois sur la conception des albums, qui est dans l’ensemble plutôt survolée, ou des tournées. Il faudra sans doute attendre l’autobiographie de Steve Harris pour en apprendre plus. De toute évidence, le but de l’auteur est de nous démontrer que sa vie ne se résume pas à Iron Maiden
Et en effet, on découvre surtout dans ce livre le côté de la vie de l’artiste que l’on connaît moins, celui de pilote professionnel et passionné d’aviation mais aussi de scénariste, d’escrimeur, d’animateur radio, d’écrivain… bref, on se rend vite compte que ce Bruce est un sacré touche-à-tout.
Ses réussites comme ses échecs, Bruce se "met à nu" dans ce livre (notamment quand il aborde son cancer, dans le dernier chapitre). Son regard sur sa carrière solo, dans Samson et dans Maiden, est assez lucide, on n’est pas du tout dans l’auto-complaisance. On constate surtout en découvrant sa vie hors Maiden qu’on est très loin de ce que l’on attend / croit savoir de la vie d’une rockstar. En tout cas, si vous avez lu les autobiographies de Mötley Crüe et d’Ozzy Osbourne par exemple, on est carrément à l’opposé. Pas de débauche, pas de drogues et pas d’excès (ou si peu)...

La première partie relatant son enfance est très intéressante, dans la mesure où l’on connaît forcément moins cette période-là de sa vie. Je ne vais évidemment rien vous raconter pour vous laisser la surprise, je vous dirai simplement que, comme souvent, c’est ici que tout se joue. C’est au pensionnat qu’il a eu sa première révélation musicale en découvrant Speed King de Deep Purple. "Là où tout a commencé" nous livre-t-il. C’est aussi tout jeune qu’est née sa passion des avions. Et où l’on apprend également qu’au pensionnat, l'un de ses professeurs avait écrit qu’il n’avait aucune aptitude pour le chant. Il y en a qui ont le nez fin…
Assez rapidement après cette sentence, justement, le jeune Bruce montre sa volonté de devenir chanteur. On le suit donc dans ses pérégrinations pour trouver des partenaires de jeu, jusqu’à tomber sur Paul Samson qui va lui permettre de passer dans la sphère professionnelle. La suite, vous la connaissez ou sinon, ça vous fait une raison de plus de lire ce livre. Ses débuts chez Iron Maiden (l’époque de The Number Of The Beast) sont relatés en trois chapitres, parmi les plus intéressants de cet ouvrage, à mon avis (de fan du groupe). Bruce raconte notamment ses relations assez tendues avec Steve Harris. Pour lui, un groupe ne peut pas être une démocratie, il y a forcément un dictateur. Chez Maiden, c’est Harris. Bruce a dû apprendre à faire avec.

Sa carrière solo, moins connue évidemment que sa carrière comme chanteur de Maiden, nous réserve aussi quelques surprises comme ce concert totalement anachronique organisé dans une Bosnie en guerre… je ne vous spoile rien de plus, vous lirez par vous-mêmes cet épisode absolument rocambolesque.
C’est toutefois sa passion pour l’aéronautique et sa carrière de pilote de ligne qui prend le plus de place dans ce livre, plus que la musique, ce que je regrette tout de même un peu. Bien sûr et heureusement, quelques anecdotes sont amusantes, on se rend compte qu’il est passé parfois par de bonnes sueurs froides dans les airs et sa façon de raconter tout cela de façon assez détachée est très plaisante. Bruce manie parfaitement l’humour, ce qui nous donne un livre somme toute très agréable à lire.

Comme d’habitude avec ce genre de bouquin, quelques erreurs de traduction (il manque parfois des mots) ou tout simplement de méconnaissance du metal jalonnent cet ouvrage (vous connaissez un titre de Maiden qui s’appelle Revolutions ? Ou un album de Rainbow qui s’intitule Riding ?) Quand est-ce qu’on fera traduire des livres traitant du metal par des vrais fans de metal ? Ca doit se trouver, non ? Mais tout cela ne gâche évidemment pas le plaisir de lire cette autobiographie. Et pour savoir pourquoi elle s’intitule A quoi sert ce bouton ?, il faudra la lire jusqu’à la dernière ligne. 

414 pages.

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