Calling Of Lorme

Artiste/Groupe

Calling Of Lorme

EP

Corporation Part 1

Date de sortie

Aout 2011

Label

Autoproduction

Style

Electro Indus Metal

Chroniqueur

Scum

Note Scum

15/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Bienvenue dans la Corporation ! Le premier EP du groupe marseillais Calling Of Lorme n'a pas fait grand bruit a sa sortie, en août dernier, pourtant vous avez peut-être loupé quelque chose. Vous le savez, ici on est friand de découvertes, de jeunes artistes créatifs, de groupes porteurs de concepts novateurs, de futurs très grands qui apportent quelque chose et ne se contentent pas de pomper les soi-disant maîtres de tel ou tel genre. Et avec Calling Of Lorme, on tient encore une fois quelque chose de très prometteur, avec un concept qui, pour votre serviteur, définit ce que le metal pourrait bien devenir dans quelques années (décennies ?).

Tout commence avec un morceau mid tempo, rampant, synthétique, qui vous fera inévitablement penser aux cousins germaniques de Rammstein : ne pas penser à la bande à Till à ses débuts serait preuve d'un manque de culture certain. Toutefois, si la plupart des éléments qui ont fait le groupe à ses débuts sont repris ici, point de pompage intégral car on sent tout de même une volonté de proposer quelque chose de différent. Maim Me passe donc gentiment, sans se faire remarquer.

Mais dès Primal Fate, les dés sont jetés, les jeux sont faits, rien ne va plus, Calling Of Lorme à un talent certain pour exprimer son metal industrialisé et si peu humain. Le riff principal est simple mais terriblement efficace, le chant évoquera beaucoup de choses, certains pencheront du côté des Lusitaniens de Moonspell, pourquoi pas. On préférera évoquer le côté le plus malsain de Rob Zombie.

Et là où les Phocéens se démarquent, c'est par l'envie de bourriner clairement affichée, alors que la plupart des groupes actuels se planquent derrière du chant clair ou de l'electro putassier pour brider sa rage et rendre le tout radiophonique. Rien de tout celà ici, la preuve avec Before Aurora, premier morceau de génie de cet EP. Moonspell ? Paradise Lost ? Non. The Gathering ? Avec ce chant féminin, c'est possible. Mais surtout Calling Of Lorme. A vrai dire, dès les premières secondes de ce titre, l'auditeur averti reconnaîtra la patte d'un groupe français, l'esprit tricolore habitant inexplicablement cette composition. L'utilisation de la guitare est parfait, le travail sur l'ambiance est déjà d'un très grand niveau, la grande qualité de ce titre ne s'explique pas : elle est (sur)naturelle. Et le Last Needle qui suit est du même acabit : entre un indus goth franchement prenant et un indus déprimé qui contemple la destruction de quelque chose, là encore on apprécie l'effort. Les influences s'éventent et c'est le cocon protecteur d'un premier EP qui laisse apparaître, à travers les fissures, les prémices de la véritable nature du groupe.

Lorme Corporation, menaçant, conjugue la bizarrerie mélodique des premiers Pain et Hypocrisy et réconcilierait n'importe quel fan de metal avec le doux son d'une guitare bien produite indus'style fâché après les récents Oomph!. Un autre bon point est à distribuer à la batterie, qui ressort parfaitement en avant et n'est jamais prise en défaut dans le cadencement de la troupe. Belle prestation également du chanteur Jy, dont on attendrait parfois qu'il prenne un accent allemand mais qui jamais ne dévie de sa mission de guider le quidam contaminé dans les détours sombres et labyrinthique de la corporation. Soulignons enfin Addiction qui clôt les débats sur une touche electro rampante superposée à une ligne de guitare toujours lourde.

Autant de lignes et vous cherchez toujours, Calling Of Lorme est peut-être l'incarnation de ce que le metal aura de mieux a proposer dans quelques années. Et bien déjà, si de prime abord le concept peut paraître étrange et peu aguicheur, il devrait évoluer d'ici à la suite des aventures du groupe et gageons que celui-ci saura trouver le parfait équilibre stylistique pour s'imposer définitivement et rapidement sur une scène qui ne demande qu'à exploser. Mais surtout, ce qui retient encore plus l'attention, c'est le concept visuel scénique : une vraie mise en scène, modèle féminin à l'appui pour illustrer l'histoire de la Corporation. Oui, voir des zouaves gratter une guitare sur scène c'est sympa, mais voir un groupe qui se démène pour nous proposer un vrai ensemble cohérent et artistique, bien que de prime abord plutôt sombre et dérangé, c'est ça que l'on veut voir. Le temps des quatre garçons dans le vent est révolu, porter une chemise, une cravate et un beau costume ne suffit plus à intéresser le fan de musique live, non, ce qu'il faut c'est que les artistes de demain proposent quelque chose en plus, une expérience a part entière qui fasse dire au couillon derrière son ordinateur qu'il est bien idiot d'avoir loupé ça sur scène, en vrai, dans la fosse à quelques mètres du groupe. Et c'est là que Calling Of Lorme a un potentiel monstrueux, c'est qu'il a entre les mains le pouvoir de révolutionner la musique que nous aimons tous, ce que n'ont plus tous les groupes cités plus haut, des Allemands aux Lusitaniens en passant par les Anglais.

Allez les gars, un premier album massif, un concept carré et accrocheur, des vidéos inquiétantes et le futur est à vous ! A suivre de très très près.

Tracklist de Corporation Part I :

01. Maim Me
02. Primal Fate
03. Before Aurora
04. Last Needle
05. Lorme Corporation
06. Addiction

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