Children Of Bodom

Artiste/Groupe

Children Of Bodom

CD

Something Wild

Date de sortie

1997

Style

Heavy Black néoclassique

Chroniqueur

Orion

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C H R O N I Q U E

Children Of Bodom a vu le jour en 1993 dans la banlieue d'Helsinki. Le groupe fondé par Alexi Laiho (chant, guitares) et Jaska Raatikainen (batterie), tout d'abord nommé Inearthed, va connaître pas mal de changements de personnel jusqu'à l'arrivée de Janne Wirman aux synthés en 1997. L'arrivée de ce dernier a fait évoluer la musique du groupe vers le style découvert sur ce premier album. Something Wild sort à la fin de l'année 1997 en Finlande et il faudra attendre 1998 pour le voir débouler dans le reste de l'Europe.

Ce premier album des enfants du lac Bodom va avoir un impact assez considérable sur la scène Metal. Children Of Bodom mélange les influences, à tel point qu'il est difficile à l'époque de coller une étiquette sur la musique du groupe. Black Metal pour le chant, néoclassique pour certaines influences et les échanges de solos claviers / guitares, heavy pour la construction de certains morceaux (In The Shadows notamment) et leur côté mélodique. Le groupe lui-même revendique pas mal d'influences très différentes, allant de Dissection à Scorpions en passant par Poison et Slayer. Des influences dont on aura tout un aperçu avec les nombreuses reprises que fera le groupe, compilées en 2009 sur leur album Skeletons In The Closet.
Oui, Something Wild a marqué les esprits à sa sortie et a tout de suite placé Children Of Bodom parmi les sérieux espoirs de la scène Metal. Il faut dire que l’album, bien que très court, est un condensé d’énergie. Déjà, on y découvre deux véritables virtuoses, Janne Wirman aux synthés et Alexi "Wildchild" Laiho à la guitare. Ces deux-là s’emploient à nous en mettre plein la vue en enchaînant les solos de folie (Lake Bodom, The Nail...).
Les influences musicales évoquées plus haut se bousculent. On passe de rythmiques proche du Black Metal à d'autres plus heavy, les changements de rythme au sein du même morceau sont parfois impressionnants, voire destabilisants. Quelques titres contiennent quelques notes de musique classique (Red Light In My Eyes, The Nail) ou de musique de film (The Nail encore). Ce mélange des genres leur sera d’ailleurs reproché, certaines critiques évoqueront une immaturité dans l’écriture (ces jeunes gens ont en moyenne dix-huit ans à ce moment-là). C’était pourtant, à mon avis, le point fort de cet album. C’est sûr, tout le monde ne pouvait pas accrocher à ce déferlement de notes sur des rythmiques pas faciles à suivre avec en prime, par dessus, la voix haineuse de Laiho. Pourtant, nous avons affaire à de la grande qualité, que ce soit avec le titre introductif, Deadnight Warrior, Lake Bodom ou Touch Like Angel Of Death, ces morceaux sont déjà des futurs classiques.
En plus des influences musicales, nous avons aussi quelques références cinématographiques lors de deux intros. Celle de The Nail et, d'entrée de jeu, avec l'intro de Deadnight Warrior, sortie de l'adaptation de Ca de Stephen King, maître incontesté de l'horreur. On est donc plongé directement dans l'ambiance... de la tragédie du lac Bodom bien sûr.
Ouvrons une parenthèse pour découvrir d'où vient l'inspiration de nos jeunes gens. Le nom du groupe fait référence à un triple meurtre survenu en Finlande. Et c'est un vrai scénario de film d'horreur : quatre adolescents étaient partis faire du camping sur les rives du lac Bodom (en finnois, Bodominjärvi). Ils furent attaqués à l'arme blanche pendant la nuit. Un seul des jeunes survécut, et bien que sévèrement mutilé, il fut accusé d'avoir tué ses trois amis. Les trois autres furent découverts au fond du lac, découpés en morceaux. L'autopsie révéla que seule une arme comme une épée ou une faux avait pu faire de tels dégâts. L'unique survivant raconta que c'était la mort elle-même qui était venue les chercher, une lueur rouge dans les yeux. Celui-ci fut acquitté du meurtre il y a quelques années et la tuerie du lac Bodom reste à ce jour non élucidée. Voilà pour l'inspiration de nos cinq talentueux musiciens et aussi pour l'image de leur mascotte que l'on retrouve sur toutes les pochettes des albums.
L’album, court je vous le disais plus haut (sept titres pour moins de trente-trois minutes de musique) se termine par un morceau caché de deux minutes au synthé, un délire apparemment enregistré par Laiho et Alexander Kuoppala (le second guitariste) un soir de beuverie.

Je vous parlais au début de cette chronique de l'influence de cet album sur la scène Metal. Elle est devenue rapidement évidente, en tout cas chez les compatriotes de COB, quand ont commencé à déferler tous ces groupes évoluant plus ou moins dans la même mouvance (Norther, Mors Principium Est, Kalmah, Ensiferum, Imperanon, Eternal Tears Of Sorrow… tous finlandais).
Pour moi, il s’agit tout simplement du meilleur album de Children Of Bodom même si de nombreux fans du groupe désigneront plutôt le second album, Hatebreeder. Celui-ci possède une identité propre. Par la suite, le groupe a peu à peu gommé l’aspect néoclassique des synthés, ce qui a rendu sa musique un peu plus linéaire… peut-être même trop car les derniers albums de Children Of Bodom se ressemblent tous un peu.

 

Tracklist de Something Wild :

01. Deadnight Warrior
02. In The Shadows
03. Red Light In my Eyes pt. 1
04. Red Light In my Eyes pt. 2
05. Lake Bodom
06. The Nail
07. Touch Like Angel Of Death

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