C Y R I L L E P I Z Z E R A

Artiste/Groupe

Cyril Lepizzera

Album

Servatis A Maleficum

Date de sortie

28/08/2006

Style

Guitar-Hero

Chroniqueur

Yann G

Note

61/100

Site officiel

http://www.cyrillepizzera.com/

C H R O N I Q U E

Voilà donc un nouvel album de guitare instrumentale pour Cyril Lepizzera, guitariste français des Bouches Du Rhône. Pour présenter un peu le bonhomme, Cyril est un guitariste né en 1970 qui a travaillé la gratte en étant influencé par les guitar-heroes des années 80-90 comme Tony Macalpine, Michael Angelo, Joe Stump etc ...

Il nous offre ici son troisième opus "Servatis A Maleficum" chez Brennus Records.

"Abyss" faisant office d'intro ouvre l'album. La première impression est que la production est correcte, pas phénoménale mais largement suffisante pour ce style de musique. Concernant le fond, l'intro regroupe à la fois beaucoup de mélodie mais également beaucoup de technique. Cyril n'hésite pas à balancer des quantités de notes à la minute. On peut toutefois reprocher un certain manque d'accroche, c'est mélodique certes, ultra-technique mais pas vraiment entêtant.

Sur "Another world" c'est l'influence du père Satriani qui se fait sentir. Cyril nous propose là un morceau très guitar-hero des années 80/90 : tout est basé sur un thème plutôt simpliste et facilement mémorisable fait de quelques notes, et, autour de ce thème, l'occasion est bonne pour balancer solos à tout va. Dans l'ensemble, ce "Another World" n'est pas foncièrement mauvais mais n'amène rien de nouveau par rapport aux centaines de CD sortis chez Shrapnel Records dans les années 90.

"Servatis A Maleficum" démarre également sur un thème Satrianien mais part par la suite dans des délires techniques plus proches du style de Jason Becker. Un morceau de quasiment 6 minutes sur lequel, comme précédemment, mélodies et techniques sont là mais cela manque réellement de construction pour permettre une véritable accroche.

L'intérêt pour cet album monte réellement d'un cran sur "Never", superbe ballade démarrant sur des tappings au son clair typés "Brother John" du père Satch et proposant un thème, certes un peu cliché mais accrocheur. De plus, une ballade des plus sympathiques puisque Cyril nous balance pléthore de ses influences : tout d'abord une accélération pleine de sweepings façon Joe Stump/Malmsteen suivie d'une minute de pur bonheur rappelant les mélodies néo-classiques de Jason Becker dans les années 80. S'il y a vraiment un morceau à ne pas manquer sur cet album c'est bien "Never".

"Fields Of Memories", plus speed, repart sur le début dans une direction Satriani avant de partir dans des déferlantes de notes et dans des rythmiques funky dopées à la wah-wah.

"The Revival" sonne très sombre et très progressif sur des rythmiques de gratte bien décalées. Malheureusement, de nouveau un gros manque d'accroche... Balancer des notes c'est bien, mais écrire un morceau magique c'est mieux.

"The Sands Of Time" relève alors le niveau grâce à ses orgues et l'utilisation massive des flangers, un morceau plein d'influences Jason Becker et Malmsteen.

Le feeling est bien là sur "The Everlasting Ways", sorte de ballade démarrant sur des pickings en son clair puis enchainant sur des thèmes plannant et mélodiques.

Sur "Black Wings", c'est de nouveau le tour à un thème un peu simpliste de servir de base et de prétexte à de nombreux développements de démonstrations de shredding. Sans être guitariste avide de branlette de manche, un tel morceau sera difficilement digérable.

Le bien court "Back To Life" conclue ce "Servatis A Maleficum" sur une ballade à la fois mélodique et technique.

Pour conclure, Cyril Lepizzera nous livre ici un album qui ravira peut-être les fans de Shrapnel Records des années 80 et 90. Mais ce CD a deux défauts majeurs : Cyril n'a pas encore trouvé son propre style, celui qui nous fera dire après quelques secondes : "tiens ça c'est Cyril Lepizzera qui joue". Et surtout les compositions manquent sévèrement d'accroche et de magie.

Un album à conseiller donc aux adeptes du shredding plutôt qu'à un public métal généraliste.