Cytotoxin œuvre dans un sous-genre de la scène death metal qui, soyons honnêtes, reste assez underground. En effet, le technical death metal reste dans un domaine assez réservé et les groupes, Aversions Crown, Ingested (qui sur le même label sort son nouvel album le même mois que nos amis allemands dont je vais vous parler), sont toujours invités dans les divers Fest mais sur des créneaux réservés aux connaisseurs et autres puristes.
Cytotoxin nous vient de Chemnitz, ex-Allemagne de l'Est et est constitué de Sébastian "Grimo" Grihm, hurleur en chef du combo, des gratteux Fabrice "Fonzo" Topfer et Jason "Matthias" Melidonie, Vitalis "V.T." Kast et Stephan "Stocki" Stockburger, cogneur en chef. J'ai fait mention des origines est-allemandes de la formation, ce qui quarante ans après la réunification allemande sonne clairement anachronique, mais le groupe base son concept sur le drame de Tchernobyl (référence donc à l'ancien bloc soviétique). Ils arrivent masqués sur scène, tels des décontaminateurs nucléaires (ils arrivent aussi avec une bombonne affichant des signaux "warning nuclear !" allant au bout de la démarche). Nous revoilà avec les angoisses des années 80 quand celles des années 2020 ne sont finalement pas si différentes (l'Histoire ne serait-elle qu'un éternel recommencement ? vaste débat dans lequel je ne me lancerai pas présentement).
Autre originalité : le chanteur. Sur scène, on est face à un golgothe dont on se demande s'il n'a pas un peu trempé dans la marmite ukrainienne. Pour faire simple, visualisez Ivan Drago (Rocky IV, tant qu'à faire, restons dans les références 80's) et vous ne serez pas loin du compte. Sur scène, le bougre qui, c'est une évidence, occupe bien le devant de la scène, utilise un panneau de rond-point (ou de point rond comme dirait nos amis belges) pour réclamer des circle-pits. Original et amusant.
Musicalement, nous voilà donc face à du death bien troussé, plutôt violent, bien envoyé avec un chant crié (pig-squeal bien maîtrisés) assez rugueux. Pour faire assez direct, comme leur musique, c'est du technical death qui devrait satisfaire les puristes. Efficace et brutal, c’est la vie que certains préfèrent. Cytotoxin répondra parfaitement aux attentes de ces derniers. Pour les autres (dont moi), c'est un peu coriace (surtout en retour de congés où on a passé son temps dans les merveilleux alpages suisses !!). Je me les mets donc de côté pour les journées plus automnales. Reste un groupe à voir en live où les Allemands sont aussi efficaces qu’un Bayern Munich humiliants de bien pâles catalans !
Tracklist de Nuklearth :
01. Atomb 02. Lupus Aurora 03. Uran Breath 04. Dominus 05. Drown In Havoc 06. Soul Harvester 07. Coast Of Lies 08. Quarantine Fortress 09. Dead Zone Anthem 10. Nuklearth 11. Mors Temporis
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