Dark Fortress

Artiste/Groupe

Dark Fortress

CD

Venereal Dawn

Date de sortie

Septembre 2014

Label

Century Media

Style

Black Metal (mélodico-bordélique)

Chroniqueur

Mythos

Note Mythos

14/20

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C H R O N I Q U E

Mine de rien, depuis sa création en 1994, Dark Fortress a fait son petit bonhomme de chemin. Avec déjà six albums à leur actif, les Allemands reviennent, en ce beau fructidor 2014, avec un « ultime » septième, intitulé Venereal Dawn. Dire qu’on attendait ce nouvel opus avec impatience est un doux euphémisme, le précédent album (Ylem) date de 2010, ça fait donc bien quatre bonnes années que la forteresse bavaroise reste muette, d’autant qu’on était habitué à des sorties plus rapprochées (tous les deux ans).

Or comme on le sait, l’attente provoque toujours plus d’expectations de la part des fans, qui espèrent tous (et différemment) voir leurs désirs se réaliser. Pour se concrétiser finalement dans un album qu’ils pensent être « l’ultime ». Mais qu’est-ce qu’un album parfait pour Dark Fortress ? On a tous notre petite idée là-dessus : certains préfèrent le Black mélo du début, période Tales From Eternal Dusk, d’autres la complexité d’un Séance, d’autres encore le caractère progressif de Ylem. Bref, Dark Fortress est loin d’être un groupe qui s’enferme dans son style. Donc espérer un album « ultime » c’est comme demander à Sarkozy d’arrêter ses simagrées, c’est peine perdue…

De mon côté, j’étais resté scotché sur le très bon Séance, que pouvait donc m’apporter un nouvel opus ? Force est de constater que Venereal Dawn est difficile d’appréhension, non par sa complexité mais par sa diversité. Et en fait, on comprend assez rapidement que « l’album ultime » pour Dark Fortress c’est un mélange de tous les précédents, alors forcément c’est… comment dire ? ... déstabilisant : vous avez des passages très progressifs, à la Porcupine Tree ou Pain Of Salvation, puis des instants Black maléfiques, combinés à des mélodies parfois même orientales. Et ce qui est étonnant, c’est qu’on a la nette impression que Venereal Dawn est à la fois bordélique et pourtant très construit. C’est un peu le WTF du Black Metal de cette année, pour moi. Je ne suis a priori pas déçu car je trouve que certaines pistes sont vraiment très intéressantes, dans leurs explorations et expérimentations musicales, et en même temps je trouve ça presque impalpable, incontrôlable, malgré un nombre d’écoutes conséquent (sûrement l’un des albums que j’ai écouté le plus avant une chronique, c’est dire).   

A la limite on pourrait presque diviser l’album en deux, de Venereal Dawn jusqu’à Chrysalis tout va pour le mieux (dans la mesure de ce que je vous ai expliqué). Puis c’est la débandade qui commence avec I Am The Jigsaw Of A Mad God (trop bordélique et pas très inspirée). On a ensuite The Deep, sorte de transition à la Schammasch sur le dernier Contradiction, mais si cela fonctionnait pour ce dernier car en cohérence complète avec un album très mystique, c’est moins le cas pour Dark Fortress. Odem et Luciform sont ennuyeuses et la dernière On Fever's Wings vient finalement rattraper l’endormissement, en nous concoctant une piste Black mélodique de très bonne facture, mélange de musique classique, BM orthodoxe et malsain. Alléluia.

Venereal Dawn est donc l’opus de Dark Fortress qui aurait le plus vocation à devenir l’album parfait, dans sa volonté d’allier les saillances des précédents en un seul « full lenght » d’un peu plus d’une heure. Le pari est presque réussi. « Presque » car bien trop bancal à mon goût. Après j’attends de voir ça en concert, peut-être que l’aura de Venereal Dawn se révélera alors dans toute sa splendeur, qui sait ! Et il se trouve que j’ai de la chance, ils se produisent très bientôt en compagnie des archi-mythiques Secrets Of The Moon et de la nouvelle révélation allemande, en la personne de Schammasch, on verra bien ce que ça donne !



Tracklist de Venereal Dawn :

01. Venereal Dawn
02. Lloigor
03. Betrayal And Vengeance
04. Chrysalis
05. I Am The Jigsaw Of A Mad God
06. The Deep
07. Odem
08. Luciform
09. On Fever's Wings

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