En recevant ce skeud, je me suis dit que j’allais trouver ici un groupe de petits plaisantins et déconneurs ; parce que pour appeler son groupe (attention, traduction littérale) "salope de cowboy mort", je m’étais dit qu’il fallait un minimum d’humour. Eh bien à ma grande déception, pas du tout. Le groupe n’est pas là pour plaisanter, il est là pour envoyer du lourd tout au long des douze titres qui composent cette galette.

Dead Cowboy’s Slut ne fait pas ni dans la country, ni dans le grind salace mais dans le metalcore. Et ce second album, Obedience, est l’archétype parfait de ce genre musical. Le groupe réussit à mettre en place la définition de ce style.

Les guitaristes Pierre Caillou et Mathieu Leclerc (rien à voir avec la caissière) appliquent la recette sur le bout des doigts. Ils lient parfaitement leur phrase musicale grâce à des séries de notes en palm mute comme on nous l’apprend à l’école du bon petit coreux. On retrouve également des soli truffés d’harmoniques.

Le batteur Guillaume Thiebault enchaîne les blasts, la double pédale et les rythmiques plus lourdes à l’instar d’un Chimaira. Le bassiste, Morgan Dlinadou, suit bien le mouvement rythmique global et nous sort à l’occasion un petit slap, histoire de donner un peu de relief. Quant au chanteur Benjamin Leclerc (ok je ne recommence pas, ma première pointe d’humour n’a pas super bien marché), il est plutôt à l’aise et ne se sent pas obligé de mettre du chant clair à tout-va pour plaire à la jeune fille du fond.

Petit bémol sur la production qui n’est pas forcément au niveau, elle manque un peu de profondeur pour rendre correctement hommage à ces musiciens qui méritent un peu plus de relief …

Les morceaux s’enchaînent assez aisément, et on ne s’ennuie pas. C’est puissant, brutal, bien fait et carré. J’ai un petit faible pour les morceaux Partners In Crime ou Obedience qui m’ont de suite fait frétiller les oreilles. L’album est assez homogène, sans creux ou temps mort. Ce qui est à la fois sa première qualité et son plus grand défaut.

J’ai en effet un regret, c’est que l’on sent les musiciens tellement appliqués, tellement dans le code du genre qu’il manque clairement un grain de folie pour que cet album passe de "sympa" à "j’en ai mis plein mon caleçon". On sent en plus que le potentiel de ces Parisiens est présent ; on pressent, on entrevoit, mais jamais on ne prend vraiment la bonne grosse demi-livre sur le coin du museau. Je n’ai qu’une chose à dire : digérez vos influences (As I Lay Dying, Pantera...) et lâchez-vous, les gars !!!

Tracklist de Obedience:

01 Partners In Crime
02 The Bitter Taste Of Sin
03. Oak Trail
04. Goddamn
05. Obedience
06. Violence
07. LH 1051
08. Red Light District
09. Killing The Weak
10. When The Sun Goes Down
11. Haunted
12. Ghosts