Sous les pseudos de G. Nefarious et Matron Thorn se cachent en fait deux poètes maudits du Black Metal américains. Le premier officie (ou a officié) au sein de groupes comme Panzergod ou Daemoniis Ad Noctum ; tandis que le second est le pourfendeur au sein d’Ævangelist, Benighted In Sodom, Crowhurst, Andacht, Praeternatura, Leviathan, Chaos Moon et j’en passe un bon paquet. Chaque sortie de ces messieurs est donc à suivre avec attention, d’autant que chacun de leur groupe a une identité bien particulière. On a du DSBM, de l’atmosphérique, de l’expérimental, du Blackened Death etc... Dans quelle cour joue donc Death Fetishist ?

Le nouveau projet du duo américain pointe sa corne vers le Black Metal aux influences occultes dans la lignée de groupes comme Nightbringer, Shrine Of Insanabilis etc... Autant vous dire que la dissonance est à son paroxysme dans ce premier album. Mais qu’entend-on par « dissonance » ? Le concept paraît aberrant musicalement parlant. Pourquoi en effet produire des sons discordants ? Des sons qui semblent lorgner vers la « fausseté » des harmonies ? En fait, nulle « fausseté » dans la discordance, mais une impression de décalage, d’instabilité, de mal être, de conflit, de tension. Associée au Black Metal, la dissonance produit cette impression de malfaisance et d’inquiétude recherchée par les musiciens. Sur Clandestine Sacrament, elle est à son apogée.

Si au concept de dissonance vous ajoutez celui de fétichisme, alors vous avez là un duo occulte des plus puissant mis au service de la Mort. On ne glorifie pas la vie, comme dans n’importe quelle religion monothéiste, mais son antithèse, son absolu contraire, comme pour nous rappeler à quel point l’Homme est futile, poussière parmi les poussières, une existence absurde dans un néant indéfinissable.

Bref, Death Fetishist produit toutes ces impressions à la fois. Son Black Metal frôle la perfection dans la complexité, les pistes sont variées et s’écoutent d’une traite. Aux harmonies dissonantes des guitares répondent des parties atmosphériques plus calmes mais toujours aussi inquiétantes.

Clandestine Sacrament est une œuvre marquée par le sceau de la discordance, du beau et du bizarre dans l’Art, de ce qui accroche l’œil (ou l’ouïe) et produit un effet de Sublime. Une œuvre très intéressante.


Tracklist de Clandestine Sacrament :

01. The Gifted Medium
02. Astral Darkness
03. Voidtripper
04. Netherrealm
05. Beauty From Wretchedness
06. Verbrannt Im Altem Morast
07. Wreckage Of The Flesh
08. Upturneth The Chalice