Artiste/Groupe:

Decline Of The I

CD:

Rebellion

Date de sortie:

Février 2015

Label:

Agonia Records

Style:

Black Metal

Chroniqueur:

Mythos

Note:

16/20

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Trois ans se sont écoulés depuis Inhibition, album remarqué du groupe de Black Metal à la française nommé Decline Of The I. Projet initié par sieur A.K, qui n’est sans doute plus à présenter tant son CV dans le milieu s’allonge d’un bras : Merrimack, Malhkebre et le très bon - mais moins connu - Eros Necropsique comptent parmi ses derniers méfaits. Pour être tout à fait honnête, si je connaissais bien sûr les groupes précités, Decline Of The I, par contre, me restait encore tout à fait inconnu. Du moins jusqu’à aujourd’hui, date à laquelle A.K décide de sortir son second opus intitulé Rebellion.

A mon grand regret, je ne pourrai donc pas vous faire part des évolutions qu’aurait pu subir la musique de Decline Of The I depuis Inhibition sorti en 2012. Mais c’est au contraire avec un regard neuf que je vais aborder cette nouvelle sortie.

Rebellion est un album aux origines et influences multiples : on retient évidemment les influences BM d’antan, tout en se laissant imprégner par des courants apparemment éloignés et pourtant fort percutants. Par certains côtés, le nouveau Decline Of The I est un peu le Hypno5e du Black Metal français. Des voix de films sont samplés pour s’associer aux pistes, les compositions sont conceptuelles et construisent des atmosphères originales quasi-filmiques. Le rapport à Hypno5e n’est donc pas si éloigné que ça. Et mélanger ces influences à du Black, je trouve ça d’autant plus intéressant et original. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Georges Balafas, chanteur insolent d’Eibon, officie sur ce nouveau Decline Of The I, car lui aussi se permettait d’utiliser des voix françaises samplées pour ses albums (notamment le très bon II).



C’est donc dans cette atmosphère cinématographique que débute Rebellion avec Lower Degree Of God's Might. Hexenface poursuit la marche sans faillir, en montant même l’ambiance d’un cran. C’est criard, mélodique, atmosphérique, poétique mais toujours très justement noir. Elle se conclut par une diatribe des plus éloquente :

« Vous êtes à l’âge où l’on se bat pour des chimères. Pour des princesses prisonnières de génies malfaisants. Aujourd’hui les princesses sont mortes, et les génies ne sont que des vieillards angoissés ».

Honnêtement, je la mets sans sourciller dans mon top des meilleures pistes de ce début d’année, et gageons qu’elle le reste encore longtemps.

Le reste de l’album n’est pas moins bon. Le Rouge, Le Vide Et Le Tordu se fait plus agressive, plus stridente et puissante, du très bon Black où le malsain rejoint le chaotique avec splendeur.

Il résonne quelque chose de très décadent chez Decline Of The I, non seulement dans le nom et la pochette de l’album, mais aussi dans la musique pratiquée sur Rebellion qui frôle souvent l’infâme et le désobligeant, le beau et la laideur la plus grotesque. Aurevilly, Villiers de l’Isle-Adam, Huysmans et les autres n’auraient sans doute pas reniés cette œuvre malsaine aux ambiances noires et décadentistes. Le final est d’ailleurs sans surprise doomesque et assommant, car après tout, « on est bien peu de chose »…

Tracklist de Rebellion :

01. Lower Degree Of God's Might
02. Hexenface
03. Le Rouge, Le Vide Et Le Tordu
04. The End Of Prostration
05. Pieces Of A Drowned Motion
06. Deus Sive Musica
07. On Est Bien Peu De Chose [Reprise de Mon Amie La Rose de Françoise Hardy, chanson écrite par Cécile Caulier]