Il y avait bien longtemps que je ne m'étais pas fait un album bien bas du front, un skeud avec lequel je ne me ferai pas un claquage de neurones, et lorsque j'ai vu arriver en promotion Defecal Of Gerbe et son Mothershit, je me suis dit que j'avais peut-être trouvé le Saint Gras.

Ce trio orléanais fait depuis 2005 dans le Grind-gore, une spécialité musicale tripière digne des plus grands héritiers du bon goût. Le groupe se compose de Dave "Hourment" Chaigne à la guitare et aux voix pitchées, de Mike "Ron Maiden" Chaigne à la basse et au pig squeal et de Hervé "To Hevean" Motté à la batterie et au chant crust, sans oublier, dixit le groupe, « ma mère » qui gère l’arrière-boutique. Bref un groupe fin et léger comme une cuillère de saindoux aux lardons huilés.

Musicalement le groupe respecte à la lettre les codes du style, sans jamais vraiment arriver à mettre une touche d'originalité. Je pense même sincèrement que le groupe cherche à ne surtout pas dépasser le carcan classique du pornogrind. Ce n'est pas totalement l'ennui qui gagne sur cet album mais la répétition des mêmes structures avec ses trois voix qui s'entrechoquent avec peu de complémentarité, des riffs qui s'enchaînent sans vraiment de cohérence n'incitent pas à dresser l'oreille. Même lorsque le groupe essaie de passer la surmultipliée, c'est principalement la double pédale qui emmène, accompagnée par la basse, le tout accompagné par un riff très basique. Tout ceci pour un résultat assez moyenasse… Ce qui est d'autant plus regrettable puisque par instant, on sent que le groupe est capable de bien mieux mais se contente d'une ligne musicale respectant les codes, dommage.

À la fin des années 90, début des années 2000, nous avions en France deux représentants du grind à la fois décalé, humoristique, et bien rentre dedans avec Ultra Vomit et Gronibard. Mais la tendance n'aura pas duré puisque le premier a changé de style, d'humour et on les remercie bien aujourd'hui. Le second a, quant à lui, disparu des écrans radars même s'il prépare apparemment un retour au Motocultor en 2019... 

Mais là où les deux groupes cités ci-dessus arrivaient à transmettre une certaine forme d'humour, Defecal Of Gerbe, par ce choix de chants totalement incompréhensibles, n'aident pas à entrer dans le délire du groupe. Alors oui, vous me direz, fondamentalement les paroles dans le porno-grind et le grindgore, on sait ce que ça vaut ! Oui en effet, mais comme je l'ai dit précédemment, musicalement, il n'y a pas de quoi se relever la nuit. J'attendais au moins qu'en terme de connerie, j'allais y trouver une certaine débilité jouissive (il faut bien se raccrocher à quelque chose...) mais comme je n'ai rien compris à ce que le groupe raconte, difficile de se faire une opinion.

En conclusion, ce groupe aurait pu reprendre le flambeau d’un style un peu moribond, mais se contente d’un petit minimum vital. Allez au suivant…

Tracklist de Mothershit: 

01. Sympathy for the Débile 
02. Camembert Nécrophile
03. Once Upon the Crotte 
04. Leffe for Dead 
05. Ass of Ped 
06. Sublime Inspecteur Derrick Decomposition 
07. Discolocauste 
08. Chiasse à Paillettes 
09. Beheaded Kamikaze 
10. Règles in Blood 
11. Madame Richard in the Land of Fist 
12. Adolph Lundgren 
13. Boogie Woogie Dancing Truie 
14. Abbath Loves Friskies 
15. I’m Your Boogie Touffe 
16. Diarrhée Mousseuse 
17. La Sono el Claque