Attention, chef d'oeuvre !

Et je suis d'autant plus ravi de l'annoncer d'entrée que je n'y croyais plus (cf ici)...

Enfin, Derdian, combo Transalpin injustement méconnu, se fend d'une pépite avec ce DNA (ADN pour les francophones). En effet, après cinq albums de bonne facture et un faux pas "alimentaire", Enrico Pistolese, immense guitariste, et ses potes nous convient ici à une véritable tuerie au sens imagé du terme : non pas qu'il s'agisse là d'une déflagration violente mais plutôt d'un joyau mélodique qui, à maintes reprises, saisit aux tripes !

C'est dire si le groupe Milanais a fait du chemin depuis 2005 et son New Era Part 1 : les automatismes racoleurs à la Rhapsody se sont petit à petit estompés, un style plus personnel s'est affiné prenant une réelle dimension avec Human Reset en 2014 car chacun des musiciens, en se perfectionnant, a su se mettre au service du collectif pour produire un heavy mélodique à souhait !

Ici, c'est un peu l'aboutissement de cette lente mais sûre évolution...

Et comme toute pièce majeure, DNA monte progressivement en puissance : les cinq premiers morceaux sont conformes à ce que le sextet était jusqu'alors capable de composer et d'interpréter c'est à dire de jolies cavalcades où guitares et claviers se répondent souvent, où les choeurs ne sont jamais en reste et où des influences orientales (False Flag Operation) et folk (Hail To The Masters) diversifient les thèmes abordés... C'est à partir du bien enlevé Red And White que les choses sérieuses commencent :

Et avec le superbe intermède jazzy de Elohim, Derdian pénètre dans l'univers des géants pour ne (presque) plus le quitter désormais : Nothing Will Remain et Fire From The Dust sont prétexte à un festival de guitare mélodique sur un rythme endiablé, Destiny Never Awaits poursuit dans la même veine avec l'émotion en plus pour que Frame Of The End explose et pousse le "modèle Derdian" (guitare/clavier) à son paroxysme : un véritable régal qui se prolonge avec Part Of This World. Dommage que la conclusion Ya Nada Cambiara soit un ton en dessous... Mais quand la jouissance d'écoute a été d'une telle intensité pendant quasiment une heure, le dernier morceau s'oublie bien vite...

Alors oui, si vous me lisez parfois, vous n'êtes pas sans savoir que j'ai un faible pour le metal italien mais honnêtement, là : il ne s'agit pas d'un pêché mignon ! Derdian réussit avec DNA un véritable tour de force qui ne séduira pas que ses inconditionnels : il FAUT jeter une oreille sur cette totale réussite à condition que metal et mélodie soient vos arguments majeurs de choix...

Tracklist de DNA :

01. Abduction
02. DNA
03. False Flag Operation
04. Never Born
05. Hail To The Masters
06. Red And White
07. Elohim
08. Nothing Will Remain
09. Fire From The Dust
10. Destiny Never Awaits
11. Frame Of The End
12. Part Of This World
13. Ya Nada Cambiara