DEVIN TOWNSEND

Artiste/Groupe

Devin Townsend

Album

Infinity

Date de sortie

1998

Style

Metal De Génie

Chroniqueur

Damien

Site Officiel

http://www.hevydevy.com/

C H R O N I Q U E

Si vous voulez une chronique objective, rendez vous sur un site de personnes sourdes.

"Une telle oeuvre ne saurait souffrir d'une chronique..."

1998. Canada. Notre reporter nous annonce qu'un malade psychopathe déjà auteur de trois des plus grosses tueries de l'histoire s'est échappé de l'asile. Il prépare une nouvelle boucherie. Mais la question est : où va-t-il frapper ? Parce que bon, notre Devin, on l'aime beaucoup. Mais tout fan du bonhomme qui se respecte sait qu'il ne pourra jamais anticiper. Jamais. Devin nous surprendra toujours. Il nous énervera, nous abrutira, nous martyrisera, nous aimera, nous haïra, nous fera pleurer, nous fera rire, nous fera jouir. Mais on ne saura jamais dans quel ordre. Déjà, il nous a anéanti et effrayé avec Strapping, mais il nous a aussi émerveillé avec son Biomech : Ocean Machine.

Et là, d'un coup, nous tombe sur la tronche Infinity. Annoncé par un EP que nous tairons pour des raisons d'utilité, ouvrons grand nos oreilles et mangeons. Mangeons dans nos têtes les idées toutes plus nombreuses et folles les unes que les autres qui émergent d'un si petit cerveau. Car le premier morceau de grâce de cet album est annonciateur d'un ouragan. Lourd, grave, gracieux, majestueux, imposant. Tous ces adjectifs défilent dans votre tête pendant les 30 premières secondes. Attachez vos ceintures, vous venez d'embarquer pour l'univers féérique et déglingué de Devin Townsend, grand génie barré devant l'éternel.

Ocean Machine était aquatique ? Infinity est cosmique. Après donc l'intro Truth qui à le mérite de vous coller au fond du siège bien comme il faut, c'est parti. Christeen. Absolument magnifique et magnifiquement absolu. Cette chanson est juste totalement contemplative : on s'assoit devant et on regarde. Amoureux. La chanson (car c'en est bien une) est absolument à la hauteur de chaque disque estampillé Devin : parfaite.

Pop ? Non. Entraînante ? Oui. Mélodieuse ? Oh que oui, en diable. Molle ? Absolument jamais. Comment enchaîner derrière ça ? Facile. Ça s'appelle Bad Devil, ça ressemble à pas grand-chose de connu, ça swingue à fond, ça respire la folie, ça a un arrière goût de film d'horreur croisé avec un bal musette (ce clavier...). Ça a même des choeurs. On y trouve même des cuivres. Et c'est foutrement efficace. Ça poutre. On se prend à chanter, à claquer des doigts, à prendre son pied de manière monstrueuse. C'est le premier effet Devin.

Ne cherchez pas une étiquette, il n'y en a pas. Heavy ? Sûrement. Metal ? Encore plus. C'est tout simplement du Devin Metal. Un genre a part entière. Et ça ne s'arrête pas là. Ah ben non, ça enchaîne grave. Le morceau suivant s'appelle War. Et là, oui, force est de constater c'est la guerre. Pas la guerre atomique à la Strapping, non, la guerre de la puissance, la guerre de la beauté, la guerre de...De plein de choses en fait. Vers la quatrième minute on réalise la montée en puissance. Progressive. La voix de Devin hante l'atmosphère. Et d'un coup Devin demande le silence. Irréaliste. Il demande le silence et annihile littéralement sa guitare. Et hop, un chant d'église, un chant d'ange, d'une beauté tout juste descriptible. Il faut l'écouter pour le croire.

Et dans la continuité, on part sur Soul Driven. Dans la lignée. Indescriptible, irréaliste mais pourtant d'une puissante beauté propre a terrasser tout récalcitrant. Et la fin. La fin de ce morceau. La fin de Soul Driven. Décalé, hallucinant.

Ensuite ? Vous n'en saurez pas d'avantage. A vous d'aller le découvrir. On ne chronique pas un album de Devin on le conseille, on le savoure, on en parle avec passion. Mais on ne le chronique pas. Alors si vous voulez savoir ce que cache encore Infinity, allez l'acheter. Et laissez moi vous dire : il est obligatoire cet album, comme chaque disque de Devin. Obligatoire. Et Infini.