Diabulus in Musica

Artiste/Groupe

Diabulus in Musica

CD

The Wanderer

Date de sortie

Mars 2012

Label

Napalm Records

Style

Metal Symphonique

Chroniqueur

Ostianne

Note Ostianne

14/20

Site Officiel Artiste

Myspace Artiste

C H R O N I Q U E

Deuxième album pour les Espagnols de Diabulus in Musica. Un nouveau contrat avec un nouveau label (le groupe a quitté Metal Blade pour Napalm Records et vu le style de musique du groupe, on comprend aisément ce changement). The Wanderer sort alors que le combo commence à se faire une réputation dans le milieu du metal symphonique à chanteuse. Il faut dire que la participation du groupe au festival Metal Female Voices Festival pour deux années consécutives a sûrement aidé, d'ailleurs, on les retrouvera une fois de plus pour les dix ans du festival. Mais revenons-en à l'album, digne successeur de Secrets ou mauvaise surprise comme le nouvel opus d'Epica auquel DiM nous faisait parfois penser avec son premier album ?

Le changement principal sur cet album est clairement l'accent mis sur les atmosphères et la complexité des morceaux au détriment des refrains percutants et efficaces qui nous restaient en tête assez vite. Comme pour le premier album, on souligne tout de même la ressemblance avec l'ancien univers d'Epica (quand Mark Jansen savait encore composer de bons morceaux), d'ailleurs, si un ancien membre du groupe avait participé au premier opus des Espagnols, c'est au tour de Mark Jansen (tiens, tiens !) de venir pousser la chansonnette sur Blazing The Trail. Un morceau où la dualité féminine/masculine prend tout son sens. Après une intro qui nous plonge un peu dans la Contrée ou autre vallée de la Moria par la flûte, on retrouve très vite la partie symphonique qui va accompagner le groupe tout au long de ce deuxième opus, une montée en puissance, et déjà une atmosphère marquante et Ex Nihilio débute. Guitares, batterie choeurs, partie orchestrale très Epica pour le coup, voix gutturale en opposition à celle de Zuberoa Aznarez : tout est de sortie pour en mettre plein la vue dès le début de The Wanderer. c'est là qu'on se rend compte du changement qui introduisait ce paragraphe. Aux premières écoutes, on ne se souvient pas du refrain, mais de l'atmosphère de la chanson.

Avec Sceneries Of Hope, le premier single de l'album, on trouve un côté pop avec des claviers un peu électro qui pourrait rappeler New Era du premier essai de Diabulus in Musica. Un morceau efficace qui, lui, a un refrain très simple à mémoriser (ouvrons une petite parenthèse pour dire tout de même que, si Sceneries Of Hope est efficace, il aura toutefois agacé une bonne partie du public du MFVF l'an dernier, le morceau ayant été passé en boucle durant tout le week-end. Une erreur de com' autour du groupe, qui rend presque indigeste le morceau pour ceux qui l'ont déjà trop entendu). On comprend sa position du premier single et pourtant, on ne peut pas dire que ça soit le morceau le plus représentatif ni le plus surprenant, le cheminement du morceau étant un peu trop prévisible.

Et contrairement à ce genre de morceau, on trouve aussi de véritables pépites comme Hidden Reality, un petit rappel de l'intro de l'album et puis un côté folk - celte qu'on n'attendait pas forcément de la part du groupe. Le chant lyrique sur le refrain ne peut que nous emporter, puis lorsqu'il est accompagné par les choeurs, n'étant pas utilisés à outrance sur l'album, donne une autre dimension à l'album et à la chanson, permettant ainsi à Zuberoa de passer dans les divers registre qu'elle maîtrise. On retrouve aussi l'excellence du groupe dans Allegory Of Faith, Innocence And Future, la voix, les atmosphères, une identité un peu plus marquée que sur d'autres titres, on adhère !

Quand Diabulus in Musica veut faire dans le registre de l'émotion, Sentenced To Life retentit : un duo avec un autre invité : John Kelly du groupe Elfenthal. Le jeune homme avait déjà rejoint le groupe sur la scène du MFVF, où il avait rencontré Leave's Eyes avec lequel il a aussi enregistré un duo. On tombe un peu dans le mélo et pourtant, le groupe réussi son pari sur la fin du morceau lorsque les guitares arrivent, soulignées par une petite touche celte et surtout les orchestrations. L'autre ballade conclut l'album et est le titre éponyme. Et c'est sur ce titre, toute en simplicité (apparente) que le groupe touche le plus : l'émotion passe par la voix de Zubéroa toute en nuance, les guitares folk emportent et le combo nous montre une fois de plus qu'il est capable du meilleur, ce qui est rarement le cas sur les ballades souvent très fades et sans intérêt chez les autres groupes du genre.

Avec Shadow Of The Thrones, on passe encore à un autre registre : morceau très sombre, qui tend vers le black metal avec une mise en avant totale du chant masculin d'Adrian M. Vallejo, appuyé par les choeurs. Une bonne idée, mais le rendu n'est pas assez convaincant, il manque quelque chose, peut-être la chanteuse polyvalente qui permet à l'auditeur de ne pas entendre toujours le même chant, peut-être une idée pas assez exploitée... Quoiqu'il en soit, on ne peut quand même que souligner l'envie de diversifier le contenu de cet album, même si tout n'est pas toujours très réussi. Dans le genre morceau sombre, on retrouve aussi Oihuka Bihotzetik, efficace et où la voix de la brune donne quelques bouffées d'air frais, contrastant avec le chant guttural mis une fois de plus en avant, mais sans que cela ne pèse sur la chanson. Cependant, le morceau suivant, un peu trop long et presque fourre-tout ne permet pas à Diabulus in Musica d'exceller dans le côté sombre de sa musique ou de faire un morceau long de la même qualité que celui qu'on trouvait sur Secrets.

The Wanderer est tout de même un bon album, il permet à Diabulus in Musica de continuer son ascension au sein du metal symphonique sans pour autant révolutionner le genre. Il faudra un peu de persévérance à l'auditeur pour en apprécier les subtilités, puisque, encore une fois, le groupe a décidé de faire une part belle aux atmosphères plutôt que de se pencher sur l'efficacité. Une prise de risque que l'on salue et qui crée une surprise : comment Diabulus in Musica évoluera-t-il, puisqu'il semble que le groupe ne veuille pas rester les deux pieds dans le même sabot ? Attention cependant à trouver la bonne balance, car le manque d'efficacité et d'accroche des morceaux se fait un peu trop ressentir.

 

Tracklist de The Wanderer :

01. A Journey's End
02. Ex Nihilio
03. Sceneries Of Hope
04. Blazing A Trail
05. Call From A Rising Memory
06. Hidden Reality
07. Shadow Of The Throne
08.
Allegory Of Faith, Innocence And Future
09. Sentenced To Life
10.
Oihuka Bihotzetik
11. No Time For Repentance (Lamentatio)
12. The Wanderer

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