Artiste/Groupe:

Dimmu Borgir

DVD:

Forces Of The Northern Night

Date de sortie:

Avril 2017

Label:

Nuclear Blast

Style:

Black symphonique

Chroniqueur:

Orion

Note:

17.5/20

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Et voilà enfin la sortie de ce fameux concert de Dimmu Borgir donné avec un orchestre symphonique qui a eu lieu en mai 2011 au Oslo Spektrum. On se demande juste pourquoi ils ont mis tant de temps à le sortir, on ne peut pas dire que le groupe ait été particulièrement débordé depuis. Mais bon, il est enfin là. Et le résultat est à la hauteur de l’attente.

Ce DVD (ou Blu-Ray suivant ce que vous préférez comme support) propose en fait deux concerts du groupe avec un orchestre.
Le premier concert est celui donné à Oslo avec le KORK (Kringkastingsorkestret, le Norwegian Radio Orchestra en langue anglaise), et le Schola Cantorum Choir (une chorale d’une trentaine de personnes). C’est avec ce même orchestre et avec cette chorale que Dimmu Borgir a enregistré Abrahadabra. Pour ceux qui suivent un peu l’actualité du groupe, ce concert ne sera pas vraiment une surprise puisqu’on a pu le voir (du moins, en grande partie) sur le net (il avait été filmé pour la TV norvégienne). Evidemment, même si l’on connaissait déjà les images, c’est toujours mieux en haute définition. Et la différence notable est au niveau du son.
La scène est énorme, l’orchestre à gauche et au centre et les choristes, habillés avec des capes de moines à droite, en occupent la plus grande partie (il faut dire que ça représente pas loin de cent personnes).

Evidemment, le Black Metal de Dimmu Borgir, très symphonique à la base, se prête très bien à ce genre d’exercice, notamment les titres choisis ici, qui sont principalement ceux du dernier album en date, Abrahadabra, très bien représenté puisque les huit premiers titres de la setlist en sont issus (sur les dix que compte l’album en question). C’est l’orchestre qui ouvre les hostilités avec l’intro de l’album (Xibir), derrière de grandes tentures transparentes, l’intensité monte peu à peu jusqu’à l’arrivée du groupe sur scène. Les trois membres permanents de Dimmu Borgir (Shagrath, Silenoz et Galder) sont accompagnés pour les deux concerts de Cyrus (Susperia) à la basse, Daray à la batterie et Gerlioz aux synthés. Les lights sont superbes, c’est bien filmé, on a de longs travellings qui nous donnent une vision complète de cette scène gigantesque, le mixage est nickel, on entend aussi bien l’orchestre que les instruments électriques. Après Born Treacherous, on enchaîne comme sur l'album avec Gateways, et comme sur l’album, c’est Agnete Kjolsrud qui rejoint le groupe sur scène.


Pour l’un des titres les plus symphoniques du groupe, Dimmu Borgir, l’interprétation est laissée dans un premier temps à l’orchestre et aux choristes seuls, puis ils sont rejoints par le groupe pour la version complète. Le résultat est tout simplement grandiose. C’est vraiment devenu l’un de mes titres préférés du groupe. Sur Chess With The Abyss et sur Ritualist, deux titres sur lesquels intervient à l’origine Snowy Shaw à la voix claire, c’est à la chorale que revient ces parties. Et c’est nettement plus impressionnant évidemment. Shagrath assure parfaitement son rôle de son côté, et ce sur les deux concerts.
C’est de nouveau l’orchestre seul qui interprète Eradication Instincts Defined avant d’attaquer la seconde partie du concert, qui regroupe les titres plus anciens et aussi les plus populaires du groupe. Vredesbyrd et Progenies Of The Great Apocalypse de Death Cult Armageddon puis The Serpentine Offering de In Sorte Diaboli sont encore de grands moments. Fear And Wonder, l’intro de l’album Puritanical Euphoric Misanthropia est interprétée par l’orchestre et le groupe revient sur Kings Of Carnival Creation (ces pauses orchestrales permettent aux musiciens de Dimmu Borgir, Shagrath principalement, de changer de tenue). Les chœurs remplacent dans ces trois derniers titres le chant clair de ICS Vortex pour un résultat encore une fois époustouflant. Puis Puritania et Mourning Palace achèvent l’auditoire. C’est l’orchestre qui termine seul la soirée sur l’outro de Puritanical Euphoric Misanthropia, Perfection Or Vanity, avant que le groupe ne vienne saluer une dernière fois son public. Rideau.
La vache, quel concert !

Le second concert est celui donné l’année suivante au Wacken Open Air, dans la même configuration et avec la même setlist (ce qui est un peu dommage mais ça peut se comprendre, vu que l’orchestre avait déjà travaillé ces morceaux, ça a évité tout le travail d’orchestration sur d’autres morceaux). Toutefois, l’orchestre qui accompagne le groupe n’est pas le même puisqu’il s’agit ici du National Czech Symphonic Orchestra. La chorale est la même par contre.
Ce second concert peut être considéré comme un bonus, et il doit être considéré comme tel par le label puisque le concert avec le Norwegian Radio Orchestra annoncé sur la jaquette du DVD, c’est le premier (celui-ci s’intitule Northern Forces Over Wacken).
Même setlist, oui, mais un concert différent. Plusieurs raisons à cela : déjà, il n’est pas aussi bien filmé que le premier et l’ambiance n’est pas la même, mais c’est assez logique, on est ici dans le cadre d’un festival. Le fait que le groupe ne joue pas à la nuit tombée gâche par exemple un peu le plaisir côté visuel. On s’en rend compte aux deux tiers du concert, quand il fait enfin nuit et quand le light show prend une autre dimension. Il y a aussi beaucoup de fumée. Malgré le fait qu’il y ait plus de spectateurs, on ne sent pas vraiment une ambiance plus folle car on entend assez peu le public en fait, sauf entre les morceaux. Enfin, on a ce défaut de la majorité des live filmés au Wacken : un montage parfois hystérique avec successions de plans qui dépassent rarement les quatre secondes. Ca c’était pour le côté moins bien.
En revanche, la prestation du groupe et de l’orchestre est aussi bonne que sur le premier concert. Je trouve même que Agnete Kjolsrud qui intervient sur Gateways est plus impressionnante ici que sur le concert d’Oslo. On a aussi, en plus, quelques effets pyrotechniques. On profite un peu plus des autres musiciens de Dimmu (Gerlioz, Daray, Cyrus) que l’on voit assez peu sur le premier DVD. A ce propos, sur ce second concert, Silenoz a la boule à zéro ce qui fait qu’il ressemble pas mal à Galder, on dirait deux frangins. Côté orchestre, ça paraît plus décontracté. Certains musiciens sont grimés, d’autres s’éclatent visiblement, ça fait plaisir à voir. Au final, ce concert à Wacken complète bien le premier visuellement, malgré la setlist identique.


En bonus sur le premier DVD, on a droit à un reportage de vingt-cinq minutes découpé en cinq chapitres : "Dimmu Borgir et le Black Metal", "les coulisses de la préparation du concert avec l’orchestre", "les fans", "le maquillage" et "la production de l’émission" (puisque c’était diffusé pour une télé norvégienne), constitués principalement d’interviews en norvégien. Le tout est sous-titré en anglais (eh non, comme d’habitude, pas de sous-titres pour les Français).
A noter également que le package DVD / Blu-Ray renferme deux CD audio du concert complet au Oslo Spektrum. La version collector Earbook contient en plus les deux CD audio du concert à Wacken et de belles photos.

Est-ce utile de vanter les mérites de ce DVD auprès des fans du groupe ? A mon avis, ils l’ont tous déjà acheté. Je m’adresse donc aux autres, ceux qui aiment le symphonique sans spécialement aimer le Black. Tentez l’expérience, vous ne devriez pas le regretter.


Tracklist de Forces Of The Northern Night :

DVD 1 et 2 :

01. Xibir (orchestra)
02. Born Treacherous
03. Gateways
04. Dimmu Borgir (orchestra)
05. Dimmu Borgir
06. Chess With The Abyss
07. Ritualist
08. A Jewel Traced Through Coal
09. Eradication Instincts Defined (orchestra)
10. Vredesbyrd
11. Progenies Of The Great Apocalypse
12. The Serpentine Offering
13. Fear And Wonder (orchestra)
14. Kings Of The Carnival Creation
15. Puritania
16. Mourning Palace
17. Perfection Or Vanity (orchestra)

Bonus DVD 1 : reportage (25 minutes)