Artiste/Groupe:

Dirge

CD:

Lost Empyrean

Date de sortie:

Décembre 2018

Label:

Debemur Morti Productions

Style:

Post Metal

Chroniqueur:

fabulous

Note:

15/20

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Né en 1994, Dirge s’oriente dans un premier temps sur le créneau metal indus et sort trois démos dans ce registre là. Avant de progressivement évoluer vers un post metal ; ce virage, qui réussit totalement au groupe, donne naissance à quelques pépites comme Wings Of Lead Over Dormant Seas sorti en 2007, album de deux heures et dont le morceau final qui porte le nom de l’album fait une heure à lui seul. Elysean Magnetic Fields qui fera suite en 2011 est lui aussi monstrueux . Essentiellement grâce à ces deux superbes albums, le groupe français de Paris devient une référence dans le domaine, même hors de France. Dirge est de la trempe de groupes tel que Isis ou Cult Of Luna. Un an après le très expérimental Alma Baltica qui n’aura pas laissé un souvenir impérissable, Dirge revient donc avec ce nouvel album sorti le 14 décembre 2018. On retrouve donc la bande à Marc T. au chant et samples, Stéphane L. à la guitare et au chant, Alain B. aux drums et Luz à la basse.

A quoi devons-nous donc nous attendre avec ce nouvel album ? En effet malgré tout leur talent, parfois l’ennui finit par nous envahir sur certains morceaux trop linéaires.
Et bien je peux déjà vous dire que ça ne sera pas le cas du premier morceau. Wingless Multitudes est bourré d’ambiances différentes, de changement de rythme, les émotions telles que la colère, la tristesse, la mélancolie et la joie d’écouter un si bon morceau s’entrechoquent tout au long des six minutes trente. Démarrant sur un rythme très lent, ultra grave, à tel point que Crowbar devrait apprécier, puis la guitare beaucoup plus claire apporte une touche de légèreté, et vient une nappe de samples eux aussi tirant dans les aigus. Le chant de Marc vient alourdir à nouveau le propos avec sa voix naviguant entre le grave et le caverneux. Après quatre minutes, les samples se font plus présents avec des sons judicieusement placés, puis une cloche vient retentir à intervalles réguliers, apportant encore un peu plus de corps et de richesse à ce morceau qui n’en manque pas. Stéphane s’en donne d’ailleurs à cœur joie avec une composition à la guitare riche et varié. Une superbe entrée en matière.
Osea est de premier abord plus primitif, mais on se rend vite compte que ce n’est que pendant les premières secondes, la voix de Marc trouve écho avec celle de Stéphane pendant ce morceau, la voix claire après cinq minutes nous transporte d’ailleurs dans un tourbillon de légèreté, on se sent planer, voler. Les samples sont omniprésents sur cet album et souvent à très bon escient comme au début de Algid Troy, cela apporte un peu de mystère à l’ensemble, un coté post metal ambiant comme le fait si bien Cult Of Luna.
Dirge joue aussi énormément sur les rythmes, tantôt lent et sombre comme la suite de Algid Troy, avant de proposer un finish très rentre dedans par un son de guitare d’une puissance rare. On retrouve avec joie une jolie nappe de samples au clavier sur The Burden Of Almost. Un morceau qui se démarque un peu d’ailleurs des autres en étant très Doom. Sept minutes quarante cinq de noirceur pure mais captivante, Dirge évite l’ennui et les longueurs en variant ses titres, ses ambiances. Lost Empyrean revient dans un esprit post metal et propose notamment une superbe boucle guitare-batterie qui, pour le coup, se répète mais de façon magistrale ; ce flot, ce rythme nous reste en tête, un des meilleurs morceaux de l’album et celui où les six minutes cinquante passent ultra vite, on aurait aimé plus !

A Sea Of Light propose plusieurs phases, d’abord aérien par le sample d’intro, puis sombre par la voix de Marc, puis aérien par la guitare, beaucoup plus dans les aigus, qu’à l’habitude. Un morceau qui flirte avec le metal indus, des spoken words se font entendre, une autre variation appréciable.
Sarracenia vient conclure cette œuvre de la plus belle des manières, avec un autre beau morceau, là aussi la guitare nous offre un riff entêtant et bienfaiteur, avant qu’une cassure et un changement de rythme surprenant après la moitié du morceau nous emmènent sur des territoires plus calmes.

Dirge redresse la barre de la plus belle des manières. Varié, riche, ce nouveau cru de Dirge est de la catégorie des millésimes. Un nouvel album parmi les meilleurs du groupe qui remet le groupe à sa place comme porte étendard français du post metal, et avec un aussi bon support nous sommes bien représenté. À bientôt en live.

Tracklist de Lost Empyrean :

01.Wingless Multitudes
02.Osea
03.Algid Troy
04.The Burden Of Almost
05.Lost Empyrean
06.A Sea Of Light
07.Sarracenia

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