C H R O N I Q U E

Dodsferd est un groupe grec formé en 2001. A ce jour, rien d’exceptionnel, du Black traditionnel, pas très original mais pas non plus foncièrement mauvais, Death Set The Beginning Of My Journey paru en 2008 était même plutôt pas mal. Puis un lent basculement s’est opéré au fil des albums. Depuis Spitting With Hatred The Insignificance Of Life, le groupe a peu à peu intégré des éléments Punk dans ses chansons, d’abord en subtilité puis aujourd’hui de manière complètement affirmée avec cette nouvelle offrande qu’est The Parasitic Survival Of The Human Race (faudrait quand même qu’ils arrêtent avec leurs titres à rallonge…).

Petit rappel historique, la vague Black/Punk a été lancée industriellement par Black Kronstadt puis repris largement par des groupes comme Darkthrone et Gallhammer. Le genre semble faire son petit bonhomme de chemin même si les critiques sur ces revirements se font nombreuses, surtout chez les Blackeux qui se disent « true ». Cela étant dit c’est à peu de choses près dans cette mouvance que s’inscrit Dodsferd. Je dis bien « à peu de choses près » car il y a selon moi des petites différences qui lui donnent d’ailleurs toute sa saveur.

Sans être un « true » (ce qui est ridicule, soit dit en passant), la vague dite du Blackened Crust ne m’avait jamais trop inspirée. Autant j’apprécie ce qui se fait en Punk et aujourd’hui dans le Post, autant les Blackeux qui se reconvertissent en mélangeant les genres de manière plus ou moins réussie, ça ne me tentait pas du tout. Quoiqu’il en soit, je ne m’attendais pas non plus à ce que Dodsferd mette les mains dans le cambouis. Mais ce fut finalement une très belle surprise.

Là où Dodsferd diffère selon moi des autres Blackeux mutants, c’est dans ce très bon mélange de cette sauvagerie Punk qui existe dans des groupes comme Pennywise, Rancid et parfois NOFX, avec du Black pur jus. Ca se ressent dans les paroles, les ambiances construites et les intros en mode climat chaotique et guérilla urbaine, le tout avec des éléments plus Black comme le chant et les guitares saturées. Ce mélange atomique produit des chansons puissantes durant lesquelles on a à chaque fois envie de s’exclamer en « Oi! » salvateurs tout en levant le bras et les deux doigts des cornes bien connues. Les titres des pistes vont même complétement en ce sens, d’un Breeding Chaos à un Stupid Worthless Sheep en passant par un génialissime Creator Of Disease, on est complétement explosé par la noirceur énervée de Dodsferd.

Ca fait du bien d’entendre du vrai Blackened Punk bien ficelé, qui sait prendre les influences sans les tordre où les faire coexister dans des circonstances mutantes. Ils ont sans doute été à bonne école en écoutant les Misfits, dont ils reprennent d'ailleurs un titre (We Are 138, dernier titre de cette galette). Comparez les deux vous verrez que Dodsferd s’en sort plutôt bien !

The Parasitic Survival Of The Human Race est un vrai rafraîchissement sur la scène Black/Punk d’aujourd’hui, moins stéréotypée et plus complexe que d'autres, la musique de Dodsferd saura séduire les plus fous d’entre-vous, ceux qui possèdent encore la petite flamme « Punk's not dead » et qui savent que le Black n’a de « true » que les groupes qui s’autoproclament comme tels. Après, reste à savoir si le combo pourra longtemps se renouveler de cette manière. Espérons-le et profitons en tous les cas de l'offrande actuelle ! 

Tracklist de The Parasitic Survival Of The Human Race :

01. Breeding Chaos
02. Creator Of Disease
03. Stupid Worthless Sheep
04. Doubting Your Worth
05. We Are 138 (Misfits Cover)

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