C H R O N I Q U E

Deux ans après le premier volet de ce quatrième album de Down, voici donc le second, toujours en format EP de six titres et avec un artwork totalement dans l’esprit du premier épisode.
Première chose : il semblerait que l’idée de départ ait fait long feu. En effet, on nous avait annoncé au début de la genèse de ce quatrième album qu'il serait constitué de quatre parties assez distinctes entre elles (il avait été évoqué les différentes influences du groupe, un album acoustique, etc...) qui sortiraient sur un an d’intervalle. Mais récemment, Phil Anselmo a déclaré qu’il n’y avait rien de tel de planifié pour le moment. Au bout du compte, on aura attendu finalement deux ans ce nouvel épisode qui se trouve être totalement dans la continuité musicale du premier volet. Pour ce qui est des quatre parties relativement distinctes, on repassera… ou du moins, on attendra la troisième.

Pourtant du changement, il y en a eu depuis IV part I. Lors de l’élaboration de ce second EP, Down en a connu un de taille puisque le guitariste Kirk Windstein, présent depuis les débuts, a quitté le groupe pour se consacrer totalement à son autre groupe, Crowbar, et a laissé sa place à un certain Bobby Landgraf. Mais force est de constater que cela ne change fondamentalement pas grand chose à l’orientation musicale des Américains. On retrouve ici le Down que l’on connaît tous depuis quelques années.

Alors, continuité, certainement. Mais si le premier volet ne m'a pas enthousiasmé plus que ça, celui-ci me paraît bien plus intéressant et abouti. Déjà, ça commence très bien car l’intro de Steeple est absolument mortelle. Du riff de bulldozer, ambiance lourde et sombre. Et quand ça démarre, on se croirait chez Grand Magus. Vous me direz, les riffs bien lourds, c’est un peu la marque de fabrique du groupe. Oui, mais certains sont plus inspirés que d’autres. Et celui-ci fait partie de la première catégorie. On retrouve bien sûr la voix caractéristique de Phil Anselmo qui vient hurler par-dessus ce bétonnage rythmique. Une bonne entrée en matière, immédiatement renforcée par l’arrivée du single We Knew Him Well en seconde position. Là aussi, les riffs pèsent des tonnes mais ne rechignent pas sur quelques notes plus mélodiques et groovy, qui se glissent là-dedans tels des alligators dans l’eau boueuse.
Hogshead/Dogshead me paraît nettement plus commun et ne m’enthousiasme pas plus que ça. Un titre un peu trop téléphoné, peut-être.
Down ne l’a jamais caché mais là, ça éclate au grand jour : l’influence du Sabbath noir est plus que présente. Vous n’avez qu’à écouter le morceau Conjure et ses huit minutes trente. Conjure, c’est du Black Sabbath moderne, qui sonne comme Black Sabbath pourrait sonner aujourd’hui si les membres du groupe avaient la quarantaine et non soixante-dix balais. C’est également assez évident à la fin de l’album, quand le morceau Bacchanalia (autre titre de plus de huit minutes – ces deux morceaux étant à mon avis les points forts de cet EP) se transforme en une sorte de ballade qui peut évoquer un certain Planet Caravan.
Entre ces deux titres, on a un Sufferer’s Years bien sympa qui me rappelle la grande époque du mythique Nola, le premier album de Down qui reste pour le moment inégalé.

Sur ce second volet, un peu plus conséquent par sa durée que le premier (trente-sept minutes – presque la durée d’un album), le groupe nous montre qu’il peut toujours nous composer des morceaux hallucinants. Normalement, il nous reste donc deux EP à découvrir. On peut se prendre à rêver que chaque nouvel épisode sera meilleur que le précédent. Par contre, est-ce que le prochain verra de nouveau l’un des membres fondateurs faire ses bagages (Pepper Keenan ayant annoncé récemment qu’il aimerait bien rejouer avec ses ex-partenaires de Corrosion Of Conformity) ? On verra bien…

Tracklist de IV - part II :

01. Steeple
02. We Knew Him Well
03. Hogshead/Dogshead
04. Conjure
05. Sufferer's Years
06. Bacchanalia

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