Dream Theater

Artiste/Groupe

Dream Theater

CD

Dream Theater

Date de sortie

Septembre 2013

Label

Roadrunner Records

Style

Metal Progressif

Chroniqueur

Blaster of Muppets

Note Blaster of Muppets

14/20

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C H R O N I Q U E

Dream Theater, l'un des piliers du metal progressif, m'a vraiment fait rêver. Il y a une époque où j'attendais chaque nouvelle sortie du groupe avec impatience et fébrilité. Un nouveau Dream Theater, c'était vraiment quelque chose, un événement... Et puis, au fil du temps, ce sentiment d'excitation s'est amenuisé. Non pas que leurs disques soient forcément devenus mauvais (même si il y en a deux ou trois que je n'ai que très moyennement appréciés), mais disons que la magie a fini par disparaître. Vous savez, c'est un peu comme certaines séries TV qui durent trop longtemps (qui a dit Dexter ?) : les premières saisons sont inspirées, surprenantes, il y a le plaisir de la découverte... Et puis, au bout de quelques années, les bourdes scénaristiques ou invraisemblances sont de plus en plus fréquentes, un personnage que l'on aimait bien quitte l'aventure, l'ensemble tourne un peu en rond, on est de moins en moins surpris et on finit par se lasser, même si une certaine forme de qualité subsiste. Black Clouds and Silver Linings m'avait un peu redonné la foi, A Dramatic Turn Of Events afffirmait un retour à davantage de mélodie qui n'était pas déplaisant sans provoquer chez moi un vrai coup de coeur. Arrive aujourd'hui le douzième opus (simplement intitulé Dream Theater) des New-Yorkais. Et il est bon.

Bon, c'est certain... extraordinaire, ça l'est moins.
Bon, parce que les musiciens de Dream Theater sont toujours aussi époustouflants, ça ne surprendra personne. Parce que la qualité du son, mis à part celui de la batterie (déjà pas terrible sur l'album précédent), est globalement très bonne. Parce que les New-Yorkais continuent sur la lancée de ADTOE en proposant de très bonnes mélodies et en ne misant pas tout sur l'aspect technique ou "gros metal" de leur musique. En plus, la durée des morceaux est à la baisse (Illumination Theory et ses vingt-deux minutes mises à part), ce qui rend l'ensemble plus digeste.
Pas extraordinaire parce que malgré les qualités décrites ci-dessus, Dream Theater étonne de moins en moins. Certes, c'est très bien fait et quelques compos sont vraiment réussies mais cela manque aussi de surprise, de fraîcheur et de folie. A une époque, Petrucci et ses acolytes constituaient une formation en constante évolution et ne présentaient jamais deux fois le même album à leurs fans. Plus un groupe fait dans la longévité, plus il lui est difficile de se renouveler... et Dream Theater n'échappe pas à cette fatalité. Et c'est sans doute à cause de cela que je n'ai pas été très emballé à la première écoute de cet album éponyme. Heureusement, j'ai insisté et certaines nouvelles compos se sont alors imposées à moi comme des évidences. Je pense notamment à The Looking Glass, morceau aux influences Rush et au refrain de toute beauté. Dans une veine toute aussi mélodique (qui rappelle un peu le Dream Theater "old-school"), The Bigger Picture, à mi-chemin entre le heavy et la ballade, est également une réussite. Le premier single, The Enemy Inside, qui montre le groupe sous un jour plus percutant et vindicatif, est aussi à classer parmi les titres de choix de cet album (malgré la réserve qu'il m'inspira lors de sa découverte, comme quoi il ne faut pas s'arrêter à une première impression). Je suis un peu moins charmé par Enigma Machine, instrumental clairement conçu pour nous en mettre plein la vue mais pas franchement mémorable. Au passage, notons la petite originalité de l'album : deux instrumentaux (car il y a aussi l'intro False Awakening Suite, assez grandiloquente et martiale), ça n'était pas arrivé depuis... ouh là, Metropolis Pt.2. A part ça, il y a le pavé : Illumination Theory qui contient de beaux et intéressants passages même si j'avoue ne pas le trouver aussi fort que A Change Of Seasons ou The Count Of Tuscany, par exemple. En revanche, sa conclusion est belle et cette outro apaisée et inhabituelle (pour le groupe) au piano et à la guitare permet à l'album de s'achever en beauté.

Pas bouleversant et encore moins révolutionnaire, ce Dream Theater s'apprécie de plus en plus au fur et à mesure des écoutes et me procure un plaisir certain. Ah, c'est sûr, ce n'est pas la même baffe qu'avec les classiques Images and Words, Awake ou Metropolis Pt.2... mais cet opus aux mélodies soignées se montre très agréable et (à mon sens) supérieur à certains de ses prédécesseurs (Octavarium, Systematic Chaos). Perfectible ? Oui, sans doute. Cependant, Dream Theater va de l'avant et confirme pour la deuxième fois consécutive qu'il y a bien une vie après Portnoy, quoi qu'en pensent certains fans aigris persuadés que le départ du fameux batteur est synonyme de déroute artistique.

 

Tracklist de Dream Theater :

01. False Awakening Suite
02. The Enemy Inside
03. The Looking Glass
04. Enigma Machine
05. The Bigger Picture
06. Behind The Veil
07. Surrender To Reason
08. Along For The Ride
09. Illumination Theory


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