DREAM THEATER

Artiste/Groupe

Dream Theater

Album

Systematic Chaos

Date de sortie

04/06/2007

Style

Heavy-Metal Progressif

Chroniqueurs

Yann G, Didier

Note (Yann G)

18/20

Note (Didier)

17/20

Site Officiel

http://www.dreamtheater.net/

C H R O N I Q U E (Yann G)

Tournant pour Dream Theater. 2 ans après la sortie de l'excellent opus progressif "Octavarium", les américains signent là leur premier album chez le label Roadrunner.

Avant de se lancer dans un nouvel album du théâtre du rêve, on se demande toujours l'orientation qu'aura choisi le groupe, cela pouvant aller du prog' à la "Images & Words" au heavy à la "Train Of Thought" en passant par de l'album concept à la "Metropolis Pt. 2" ou par du métal commercial à la "Falling Into Infinity". Et bien la réponse est claire, Dream Theater n'a pas vendu son âme au diable et nous propose sur ce "Systematic Chaos" un mix de heavy et de progressif associé à une technique monstrueuse, le tout mené par de superbes mélodies accrocheuses.

Les premières notes de "In The Presence Of Enemies Part 1" démontrent une production époustouflante. Ce premier morceau démarre sur une première moitié instrumentale technique progressive et complexe et pourtant si mélodique ! Les thèmes de guitare de John Petrucci et les sons de clavier de Jordan Rudess sont fantastiques et nous envoutent. James Labrie ne fait son apparition qu'à la cinquième minute sur un morceau à la fois accrocheur, très progressif et très technique. Les guitaristes deviendront dingues en écoutant le solo balancé par Petrucci à 8'10... !

"Forsaken" est sublime, bourré d'émotions. Le thème guitaristique et le refrain sont ultra-accrocheurs. Un mid-tempo à donner la chair de poule qui rappelle un peu la période "Images & Words".

Puis changement radical sur "Constant Motion" à l'intro instrumentale très progressive qui évolue vers une succession de riffs purement heavy-metal à la Métallica old-school. Des riffs pour headbanger de la période "Kill'Em All" sur lequel James Labrie joue les James Hetfield. Mais pourtant non, ce n'est pas du Metallica car Dream Theater y rajoute sa touche, c'est à dire des breaks dans tous les sens, de la mélodie prog' et surtout, la seconde moitié du morceau est majoritairement instrumentale. Portnoy bastonne, Petrucci et Rudess prennent leur pied sur des enchainements progressifs inhumains, un délire instrumental fantastique qui rappelle un peu la deuxième partie de "Metropolis Part 1".

"The Dark Eternal Light" démarre alors sur des riffs très heavy, James Labrie utilise même de temps à autre un effet sur sa voix qui la rend indus. Puis arrive le refrain absolument sublime. Une nouvelle fois accrocheur, drivé par les contre-temps géniaux de Portnoy, bref...impossible de se l'enlever de la tête. Une nouvelle fois, les parties instrumentales auront la part belle sur la deuxième moitié, l'occasion de chacun se fasse plaisir en associant mélodie, technique, le tout on-ne-peut-plus-progressif.

Après un "Repentance" très mélancolique et plutôt triste, après l'électro-métal dansant au superbe refrain "Prophets Of War", arrive l'heure des 2 très longs morceaux qui viennent conclure "Systematic Chaos".

"The Ministry Of Lost Souls" de près de 15 minutes dans une ambiance plutôt mélancolique démarre sur un spendide arpège joué par John Petrucci, rappelant de loin le magique "Peruvian Skies"... Dieu que c'est beau, impossible de ne pas attraper la chair de poule sur le divin refrain "Remember me, you were so young...". Et voilà que sur la seconde moitié du morceau, ça n'a plus rien à voir avec une ballade, c'est reparti dans un déchainement instrumental, les duels Petrucci/Rudess sont redoutables de technique et de mélodicité.

C'est "In The Presence Of Enemies Part 2" qui vient conclure ce bijou. Un morceau au mid-tempo dans l'ensemble assez progressif au refrain plutôt sombre et pourtant si accrocheur.

Vous l'aurez compris, ce "Systematic Chaos" est une véritable tuerie. Dream Theater affirme son hégémonie dans le monde du métal progressif. En nous offrant un album sur lequel rien n'est à jeter, les américains ont fait ce qu'ils savaient faire de mieux, à savoir un parfait mélange entre heavy et progressif, entre technique et mélodicité. Certes, certains trouveront cet album trop technique car il fait certes la part belle aux délires instrumentaux au sein des morceaux mais les autres ne s'en relèveront pas.

C H R O N I Q U E (Didier)

Un nouvel album de Dream Theater est toujours synonyme d'évènement dans le petit monde du métal progressif. 2 ans après la sortie de Octavium, DT nous revient donc avec une nouvelle galette au nom prometteur de Systematic Chaos, pondue par les mêmes gugusses que le dernier. Alors on décapsule sans plus attendre et on décortique tout ça :

In The Presence of Enemies Pt.1 (9:00) : L'intro fait immédiatement penser à du Rush. Trop fort ! Sinon c'est un morceau coupé en 2. Une première moitié instrumentale, très metal progressif, où la guitare de John Petrucci et le clavier de Jordan Rudess s'en donnent à coeur joie. Superbe mélodie du solo de guitare. James LaBrie ne pose sa voix qu'au bout de 5 bonnes minutes, on en avait même oublié qu'il était là lui. Grosses voix graves en fond. Au total un bon gros morceau, plutôt époque "Images & Words".

Forsaken (5:36) : Intro de piano, puis superbe guitares aux riffs ébouriffants. Le chant est magnifique, sur un thème calme de piano. La basse de John Myung ronronne et Mike Portnoy est omniprésent derrière ses fûts.

Constant Motion (6:55) : Morceau étonnant, je suis obligé d'aller vérifier que je n'ai pas mis un vieux Metallica dans mon lecteur. Eh non ! James LaBrie chante comme James Hetfield : c'est la confusion des James ! La musique aussi (à part les claviers) sonne très metallica. Le refrain nous ramène, à du DT, mais sinon c'est vraiment saisissant. Certains des choeurs rappellent un peu le style Linkin' Park. Pas mal d'influences donc dans ce morceau. Et puis tout à coup (3:55) le morceau change totalement, c'est le break : avec un fond de batterie exceptionnel, et un solo de gratte génial. Du bonheur !

The Dark Eternal Night (8:51) : Ca part fort : la batterie nous rythme tout ça d'une manière tout à fait Portoyesque, les riffs de guitares sont lourds. Par contre je n'aime pas beaucoup les effets Dark Vador sur la voix. Je trouve le refrain un peu bourrin. Une fois de plus, le morceau change totalement à 3:33 pour attaquer un petit délire de métal progressif pur et dur qui fait oublier le début du morceau qui ne me plaisait pas trop. Les 5 dernières minutes sont carrément géniales (batterie déchainée, break de piano, riffs, solo de guitare, contre temps ...). On se déglingue les cervicales sur le final 100% heavy !

Repentance (10:43) : Attention, pour la petite histoire, ce morceau est en fait la 8ieme et 9eme partie d'une histoire qu'écrit Mike Portnoy sur ses problèmes avec l'alcool. On retrouve des épisodes dans 4 des albums de DT (plus d'info sur tout ça sur http://en.wikipedia.org/wiki/Alcoholics_Anonymous_suite). A part cela c'est plutôt mélancolique, et le thème de la basse et de la guitare est un thème récurrent des autres albums (à vérifier). La voix est très belle, le refrain et les choeurs rappellent parfois du Pink Floyd.

Prophets Of War (6:01) Etonnant, on entendrait un peu les claviers électro de Muse dans le début de ce morceau. Plus heavy sur le refrain, c'est un bon morceau, pas très typique de DT, mais assez accrocheur, plutôt bienvenu.

The Ministry of Lost Souls (14:57) : Morceau fleuve au tempo plus lent, la grosse ballade qui tue... jusqu'à 7:26, et là tout bascule: Mike Portnoy nous fait découvrir des toms qu'on ne connaissait pas encore, et les riffs heavy de Petrucci se déchainent. Comme Rudess ne veut pas lâcher l'affaire, ça part dans un bon break Dream Theater, comme on les adore. Les 3 dernières minutes retrouvent le morceau normal et mélancolique, avec en prime un solo de guitare au thème très mélodieux (et lent pour une fois). Probablement mon morceau préféré.

In The Presence of Enemies Pt.2 (16:38) : Intro de piano sur bourrasques de vent. C'est calme, c'est noir. Ca continue sur un tempo semi-lent, sorte de complainte, secouée par la lourde basse de John Myung. Le refrain est noir, très noir, chanté à la mode Black Sabbath où guitare et voix martèlent en choeur. Rassurez vous, James LaBrie n'est pas Ozzy, et le reste du chant est magnifique. Changement de style à 6:21, plus rapide et heavy, avec des choeurs. Nouveau break à 9:18, cette fois-ci, c'est un break progressif où guitare et clavier se répondent ou délirent en duo. On retrouve d'ailleurs le duo de vitesse pure de la première partie. A 13:29, on calme les débats avec un final plutôt orchestral reprenant le thème noir du refrain. Bref, ce morceau termine Systematic Chaos en beauté, on est prêt à reboucler sur le premier pour s'en remettre une couche tout de suite.

Pour conclure je dirais que c'est le style d'album au bon gros son irréprochable, à posséder absolument si on est fan de DT et de métal progressif en général. C'est un album long, assez élaboré, recherché, grave souvent (sombre même). Pratiquement tous les morceaux sont en 2 volets, avec une partie du genre délire progressif vers le milieu. Ca peut déplaire, j'en conviens tout à fait, mais bon, moi j'aime.