Artiste/Groupe:

Dreamslave

CD:

Rest In Phantasy

Date de sortie:

Mai 2015

Label:

Indépendant

Style:

Metal Symphonique

Chroniqueur:

Orion

Note:

16.5/20

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Dreamslave est un groupe français fondé en 2011 qui a sorti par ses propres moyens il y a quelques mois son premier album longue durée chroniqué ici. Et déjà, ce qui frappe à l’écoute de ce premier album du groupe, c’est son professionnalisme, aussi bien au niveau de la composition, de l’interprétation et même de la production tout à fait honorable (l’album a été auto-produit). Il était donc temps de vous en parler, surtout que Dreamslave entame dans quelques jours sa première grosse tournée européenne en support de Lyriel.

Après l’intro orchestrale de rigueur (façon Epica), on découvre un premier titre, The Dark Crusade, bien inspiré par Nightwish. Le Nightwish première époque, avec titres rapides et chant lyrique. Evidemment, et surtout pour un premier album, il est normal d’avoir des influences et celle-ci n’est pas pire qu’une autre, au contraire. Par contre, pour jouer dans la cour du Nightwish première époque, il faut en avoir les moyens. Des groupes inspirés par les Finlandais, on les compte par dizaines et tous ne sont pas intéressants, loin s’en faut : chanteuse pénible, compositions ternes, arrangements orchestraux qui tombent à plat, j’en passe et des meilleures... non, je ne citerai pas de noms. Je peux toutefois en citer un qui a les moyens de ses ambitions : Dreamslave. En effet, dès ce premier titre, on se rend compte que la chanteuse du groupe, Emma, maîtrise parfaitement le registre lyrique. Des growls bien dosés viennent compléter ce chant (ceux de Peter, le claviériste et principal compositeur). Et pour tout de même marquer sa différence, on a un joli petit duel synthé / guitare au moment des solos qui rappelle plus Stratovarius du coup. En tout cas, voilà déjà un excellent titre. Cet album est parti sur de très bonnes bases.
On note des influences électros sur le second titre, Masquerade. Le chant d’Emma a changé, il est moins lyrique ici. Personnellement, j’aime un peu moins ce morceau mais il est le seul de l’album dans ce style. Du coup, ici, on s’éloigne très fortement de l’influence des Finlandais. Influence que l’on retrouve sur le morceau suivant, End Of Innocence (il faut dire qu’avec un titre pareil…), époque Century Child cette fois-ci. Et encore une fois, le groupe n’a pas à rougir de la comparaison, le style est maîtrisé à la perfection.
Toutefois, ce serait injuste de limiter le travail de Dreamslave à n’être qu’une copie de Nightwish, même bonne, car les Français possèdent déjà de la personnalité. On l’a vu avec le titre Masquerade mais on s’en rend compte sur d’autres morceaux comme The Vinland Saga, Pirate's Anthem ou Doomsday par exemple. Ici, les influences sont plus diffuses (on pourrait aussi évoquer entre autres Epica pour la dualité du chant féminin et du chant extrême masculin sur pas mal de morceaux).
Le groupe s’attaque également au répertoire classique en revisitant deux œuvres de Mozart sur Torments et Angel Requiem. Là encore, mieux vaut ne pas se louper dans ce genre d'exercice. Et décidément, ce jeune groupe n’en finit pas de me surprendre. Sa chanteuse surtout, qui sur Angel Requiem n’a pas la partie facile et s’en sort avec les félicitations du jury (mais pas celui de "la nouvelle star", totalement incompétent en la matière !!). Le duo qu’elle forme sur ce titre avec Najib Maftah (de Stolen Memories) apporte un peu de variété au niveau du chant masculin puisqu’il s’agit d’un chant clair ici. On sent que le compositeur principal est un claviériste, la part belle est laissée aux orchestrations.
L’album, tout en restant dans un style orchestral bien balisé, offre pas mal de variété. On trouve notamment une ambiance orientale sur le morceau Wishes Of Revenge, une ambiance festive et folklorique sur Pirate’s Anthem (avec gros refrain haut en couleur et, encore une fois, une prestation impeccable de Emma qui, vraiment, brille littéralement sur cet album). Les voix masculines vers la fin du titre font très Alestorm pour le coup. Amusant.
On passe aussi de morceaux rapides (majoritaires) dont le rythme effréné est imprimé par la double du batteur Quentin, à des morceaux plus posés comme End Of Innocence ou le superbe Eternitears qui referme ce CD.
Chœurs bien dosés, envolées orchestrales, chant impeccable… On n’ose imaginer le résultat qu’aurait donné ce même album avec une production énorme, celle dont disposent les meilleurs groupes du style. A ce sujet, le groupe est toujours à la recherche d'un deal avec une maison de disque et si avec un album aussi bon sous le bras, il n'en trouve toujours pas, c'est qu'il y a un gros souci au niveau des labels... Franchement, le groupe serait finlandais, je suis sûr qu'il serait déjà signé depuis longtemps. J’espère donc pour Dreamslave que, rapidement, quelqu’un dans une maison de disque aura la bonne idée de se pencher sur cet enregistrement. Je ne suis peut-être pas un professionnel du music business mais je suis certain qu’on tient là un véritable espoir de la scène metal symphonique internationale.

Rest In Phantasy est pour moi une belle découverte et je conseille à tous ceux qui aiment le Metal orchestral avec chant lyrique de qualité de jeter une oreille sur cet album au plus vite car l’écouter, c’est l’apprécier ! Bien sûr, on trouvera ici ou là quelques petits défauts (encore quelques influences très marquées, un son de basse et de batterie qui auraient mérité d’être plus puissants) mais n’oublions pas qu’il ne s’agit que d’un premier album, autoproduit qui plus est. Dreamslave mérite une reconnaissance chez les amateurs du genre, le travail de ce groupe est vraiment de grande qualité.

 

 

Tracklist de Rest In Phantasy :

01. Join The Phantasy (Ouverture)
02. The Dark Crusade
03. Masquerade
04. End Of Innocence
05. Voices Of The Depths (Interlude)
06. Torments
07. Doomsday
08. Wishes Of Revenge
09. Angel Requiem
10. Pirate’s Anthem
11. The Vinland Saga
12. Eternitears