C H R O N I Q U E

Il y a maintenant dix ans de ça, nous étions en pleine vague néo métal. A l'époque, chacun aura a loisir de se souvenir que les vrais métalleux ne voulaient pas affubler du sobriquet 'metal' ce mélange d'élèments rap/urbain à une musique saturée et agressive. Mais contre vents et marées, le courant eu sa petite vie tranquille et alla se laisser mourir trois quatre-cinq ans plus tard, au grè du regain de violence initié par les groupes extrêmes et de l'apparition de nouvelles modes.

L'une de ces modes est nommée metalcore. Lancée il y a quelques années, le mouvement allait engrainer des centaines de groupes sur des voies alliant rythmes hardcore, hurlements punk et lourdeur métallique. Las, les mots ne vont pas toujours de paire avec la réalité. Donc, profitant de l'explosion de Killswitch Engage et autres groupes affiliés de près ou de loin à la maison Roadrunner, voici tout les groupes formés dans la période 2004-2006 et souhaitant se faire remarquer partir dans des contrées hardcorisées. Et bien sur vous devinez aisément la suite, trois groupes originaux et bons entrainant des centaines de copies et de groupes plus mauvais les uns que les autres.

Drop Dead, Gorgeous est a situer dans la seconde catégorie. Lister tout les groupes pompés serait trop long, alors contentons nous des Killswitch Engage et Everytime I Die. Certes, D.D.G. c'est violent. Certes, D.D.G. c'est lourd. Mais D.D.G. c'est avant tout insupportable. Première tâche, le chant. Enfin, si on peut appeler ça comme ça. Une voix claire juste horriblement laide, des hurlements protoolisés, voici un brailleur qui serait gentil de se mettre au tricot.

Encore que ça pourrait passer si la musique suivait.

Mais non, suivant sa ligne directrice constitant a massacrer les oreilles des pauvres auditeurs s'attendant a un truc super top tendance et 'trop violent' pour bien sur aller toucher son coeur de cible, j'ai nommé les ados en mal de sensations fortes, la musique se vautre littéralement. Energique ? Oui. Et c'est tout. Entendu un bon milliard de fois quand il se fait violence, le groupe sonne terriblement cliché quand il passe aux mélodies obligées (pour ne pas faire fuir son second coeur de cible, les sourds).

Un truc a signaler ? Oui, l' Interlude 1. Deux petites minutes sans chant (ouf !), avec un piano qui bug et qui devient progressivement de plus en plus maladif. On peut dire que ça aurait pu sauver de la débacle initiale, mais difficile de trouver ça bon quand on a un Wrapped In Plastic de Dodheimsgard (tiré du fabuleux Satanic Art, à conseiller a toute oreille fan de black) dans la tête. Ou même n'importe quel autre morceau au piano posé sur un album métal pour aérer le tout. Mais bien sur, aérer le vide est d'une grande inutilité et Drop Dead, Gorgeous se plante ici aussi pour signer au final un sans faute dans l'horrible et le kitsh le plus écoeurant.
A oublier ? Vous n'auriez jamais du vous y intéresser. Tremblez devant cette nouvelle arme de torture massive et priez pour qu'on les achève au plus vite.