Cinq ans après le phénoménal Reign Supreme, Dying Fetus revient enfin avec un huitième opus intitulé Wrong One To Fuck With. Sans même écouter la moindre note, on peut d'ores et déjà dire que les Ricains semblent plus énervés que jamais avec un artwork d'une violence incroyable représentant une femme fracassée à coups de machette sur le pas de sa porte. Cette scène est si réaliste que la censure s'est de suite emparée de cette occasion pour contraindre John Gallagher et ses acolytes à masquer cette photo afin de ne pas heurter les âmes sensibles de notre douce planète. Heureusement que mon absence de morale élastique me permet, au contraire, de me délecter du cadavre de cette pauvre femme tout en lançant l'écoute de ce nouveau méfait...

Que les gens se rassurent, l'artwork de Wrong One To Fuck With n'était pas de la poudre aux yeux car Dying Fetus est bel et bien de retour pour nous latter la gueule. Le premier titre en est l'illustration parfaite en me mettant d'entrée une branlée phénoménale avec ses changements de rythmes soudains et ses riffs frénétiques. Je ne suis pas surpris par l'efficacité de Fixed On Devastation car j'avais déjà eu l'occasion de mordre la poussière fin avril lorsque Dying Fetus avait joué ce morceau devant moi en live. Ne pensez pas que le trio du Maryland faiblisse avec la suite des réjouissances. A part une accélération en milieu de titre, Panic Amongst The Herd reste lourd et repousse les limites du headbanging en insistant sur des breaks à s'arracher la nuque. La voix ultra gutturale de John Gallagher ainsi que la double pédale de Trey Williams ne font que renforcer cette sensation de rouleau compresseur et permettent à ce morceau de dégager une puissance hallucinante. Dying Fetus continue ensuite de tout ravager avec un Die With Integrity taillé pour la scène et les mosh pits. Après un riff abyssal du frontman et un rythme mid-tempo de barjo, tout explose dans un fracas de blasts, de tempos thrashy et d'accélérations fulgurantes ne me laissant plus la possibilité de reprendre mon souffle. De la première à la dernière note, chaque musicien maîtrise parfaitement son sujet et délivre une prestation démoniaque. Comme si je n'avais pas déjà assez ramassé, les Ricains enchaînent sur LA démonstration de l'album. Je n'ai pas peur d'utiliser un tel qualificatif pour parler ainsi de Reveling In The Abyss, car ce titre ne contient aucune faille et m'a tout simplement LAMINÉ. J'avais peur que le morceau traîne en longueur avec ses six minutes trente au compteur, mais les changements de rythmes incessants et les riffs aiguisés de Gallagher permettent au contraire de tenir nos cervicales toujours prêtes, sans que la moindre lassitude ne puisse s'installer. Grâce à ses passages effrénés, ses mosh parts écrasantes et ses parties techniques qui donnent le tournis, ce morceau deviendra, à coup sûr, un grand classique du groupe et mettra vite le feu à la fosse !! Lorsque que Seething With Disdain explose dans mes oreilles, je pense tenir le premier coup de mou de l'album avec son impression de déjà-vu. Ce sentiment ne dure qu'une vingtaine de secondes car Dying Fetus bouscule à nouveau les codes établis en délivrant des riffs déroutants et beaucoup plus heavy qu'à l'accoutumée. Sean Beasley continue de martyriser sa basse et sa voix plus éraillée complète à merveille les growls d'outre-tombe de Gallagher.

J'arrive déjà à la moitié de Wrong One To Fuck With et il faut avouer que, pour l'instant, je prends une raclée phénoménale !! Je ne regrette pas de m'être lancé dans cette chronique car une fois la machine de guerre lancée plus rien ne peut la retenir. Le groupe enchaîne sur l'excellent Ideological Subjugation. La gratte de Gallagher est plus tranchante que jamais avec ses soli endiablés et ce son toujours aussi profond tandis que Trey Williams continue de faire fondre ses fûts à coups de blasts de bûcheron !! Dying Fetus marque ensuite un peu le pas avec Weaken The Structure et Fallacy. Ces deux titres vous foutront certainement une bonne branlée mais je trouve qu'ils manquent un peu de folie et de prise de risque comme sur les précédentes compos écoutées. Heureusement, Dying Fetus rectifie immédiatement le tir en venant définitivement m'anéantir grâce à deux excellents morceaux. A l'image des précédentes compos, Unmitigated Detestation et Wrong One To Fuck With sont un savant mélange de Dying Fetus traditionnel avec des changements de rythme incessants et de Dying Fetus novateur avec des compos plus longues et bien plus "mélodieuses" que dans le passé. Un pur orgasme auditif qui finira d'arracher votre cou !!

Après ces dix titres, Wrong One To Fuck With ne vous donnera qu'une seule envie : taper à la porte de vos voisins pour reproduire la pochette de l'album...Franchement, cet opus est une tuerie absolue, le meilleur album du groupe depuis le légendaire Destroy The Opposition et cela ne m'étonnerait pas qu'il figure parmi les cinq meilleurs sorties Death de l'année. Cerise sur le gâteau, Wrong One To Fuck With contient même un titre bonus qui ne fait que confirmer l'excellente prestation du trio durant tout l'album. Nous n'avez désormais plus le choix, achetez cet album, volez-le ou téléchargez-le ; mais sans déc' ne venez pas me dire que vous êtes fan de Death si Wrong One To Fuck With ne fait pas partie de votre discographie !!

Tracklist de Wrong One To Fuck With :

01. Fixated On Devastation
02. Panic Amongst The Herd
03. Die With Integrity
04. Reveling In The Abyss
05. Seething With Disdain
06. Ideological Subjugation
07. Weaken The Structure
08. Fallacy
09. Unmitigated Detestation
10. Wrong One To Fuck With
11. Induce Terror (Bonus Track)