C H R O N I Q U E

Ah, le joli nom que voilà. Dying Fetus. Tout un programme ! Encore plus quand on jette un oeil à la bio' du groupe. Nos p'tits gars sont américains, et ont toujours eu la volonté de produire un métal extrême. Ainsi, leurs influences ont toujours lorgné du death metal vers le grindcore. Des poètes ! Mais ne partez pas déjà en courant, ce serait une erreur. Ah, j'oubliais, le groupe ne manque pas de productivité, puisque le foetus mourant en est à son septième disque, quand même !

Certes, Dying Fetus nous propose ici une bonne grosse galette de death. Mais alors pour ce qui est du côté grind, vous pouvez souffler, il est aux abonnés absents. Je dis ça surtout parce que le grind n'a somme toute qu'un public très limité. Donc point de blasts interminables ici, encore moins de cris porcins. Dying Fetus nous sert un death metal technique à souhait, teinté de brutal death par moments. Car chaque morceau est en fait une merveille de variété à la fois dans les rythmes, les démonstrations techniques, et le chant. Rien n'a été oublié. Les passages purement speeds sont bien là, comme les plans bien lourds, bien gras, mais le tout enrobé de virtuosité... Et comme la production est tout bonnement excellente, le tout est d'une écoute des plus faciles. Etonnant pour le genre ? En tous cas, chaque instrument, voix y compris (duos de chanteurs au programme !), trouve naturellement sa place, et jamais n'étouffe son voisin. Les plans basses sont merveilleux, eux qui sont trop souvent sous-mixés dans le métal extrême. Au final, pour un album de Dying Fetus, on noterait presque une petite baisse de violence, ou d'agressivité. Est-ce cela qu'on appelle "évolution" ?

Maintenant, si l'écoute est facilitée par la qualité du son, les morceaux n'en sont pas moins complexes. Il faudra bien plusieurs écoutes pour en comprendre toutes les nuances. Je ne ferai qu'un seul reproche au groupe : un léger manque de musicalité. Bon, c'est du death, ok. Mais il manque parfois juste un petit "sens" à l'évolution du morceau, cette petite trame qui fait que le plan suivant s'enchaine dans une certaine logique avec le précédent. Et ce n'est pas toujours le cas. A côté de ça, ces messieurs jouent énormément en dissonance, donc peut-être est-ce mon oreille qui manque un peu de culture "metalesque". Mais, paradoxalement, je me suis vu écouter trois fois de suite l'album sans sourciller, tellement chaque écoute nous amène un peu plus loin dans la découverte de l'album. Ca me rappellerait presque mon premier album de Cannibal Corpse : des jours et des jours d'écoute, avec à chaque fois l'impression de mieux découvrir et comprendre l'album. Dernier reproche : la durée de l'album. Tout au plus 37 minutes au total, ça fait un poil court. Mais bon, vu qu'il est bien rempli...

Alors, que faisons-nous de cet album ? Bien sûr qu'on ne le télécharge pas (c'est mal). Si on aime les groupes plutôt mélodiques, que ce soit dans le heavy, le trash ou même le death, on prend le temps d'écouter un peu avant d'acheter. Allez sur le site du groupe et sur Myspace, ils sont bien fournis. Mais si on veut gouter à quelque chose de différent, de plus extrême en fait, je pense que cet album est vraiment à découvrir. La qualité de la production et du jeu des artistes rendent au final "War of Attrition" très abordable. Et surtout très bon, tout simplement. Alors montez le son !!!