C H R O N I Q U E

Les petits trublions du heavy allemand reviennent trois ans après le très moyen Age Of The Joker, j'ai nommé bien évidemment Edguy. Le sieur Sammet ne cesse d'avoir le cerveau en ébullition, tout juste un an après le sortie de dernier Avantasia The Mystery Of Time. Je précise qu'à la sortie de ce dernier, Tobias n'avait même pas commencé à réfléchir à un nouvel album d'Edguy. C'est dire la faculté du gars à arriver à composer rapidement. Mais comme on le sait, rapidité ne rime pas forcément (et pas souvent) avec qualité. Surtout pour un musicien comme Tobias Sammet qui ne cesse de se faire taper sur les doigt depuis un certaine nombre d'années. En effet, beaucoup de fans trouvent que le projet Avantasia a nettement perdu de sa superbe et qu'il passe en premier plan face à Edguy. Quant à Edguy justement, depuis Rocket Ride le style du groupe a changé et cela fait bien dix ans que l'unanimité n'est plus à l'ordre du jour quand on pense à Edguy. Plus ou moins à juste titre d'ailleurs.

Comme à l'accoutumée, les déclarations de Tobias mentionnent que Space Police - Defenders Of The Crown est le disque le pluis puissant et le meilleur que Edguy ait jamais proposé à ses fans. Alors si on est habitué à ce genre de déclarations, avec Sammet on ne sait pas si c'est son ego qui parle ou si c'est de l'humour. Car lorsque l'on évoque Edguy, impossible de ne pas parler du second degré du combo. Et une nouvelle fois, c'est encore le cas : déjà la pochette, ridicule, avec le moustachu des Village People (ou un clone), certains titres de chansons, et bien entendu les interviews émanant de la promo de l'album, impossible de passer au travers. C'est un peu la Edguy's touch ! Trêve de blabla, place à la musique, pour voir si effectivement c'est un vrai bon album d'Edguy, ou une nouvelle fois une déception ou au mieux un album en demi-teinte.
Dès Sabre & Torch, on entend que Edguy a durci le ton : riffs incisifs, solo intéressant, basse bien vrombissante, Mysteria n'étant pas loin. Le chant haut perché et les "ohohohoh" sur le refrain feront de ce premier titre (et également premier single dévoilé) à coup sûr un tabac en live. Sans être la tuerie du siècle, le titre est bien bon après plusieurs écoutes. Edguy a les crocs et ça fait plaisir. Space Police commence avec une guitare rythmique qui nous ramène encore de nombreuses années en arrière. Refrain prenant repris en choeur. Un intermède très... space et improbable montre que le groupe s'amuse en composant, pour finir sur le refrain. Defenders Of The Crown est une de mes chansons préférées de l'opus, avec ce refrain hymnique diablement épique et accrocheur ("We're defenders of the crown" répété à outrance, mais que c'est bon !). Encore un titre qui fera un ravage en live, on sent directement que l'interaction avec le public prendra sans aucun mal. Love Tyger, deuxième single, est en quelque sorte le Lavatory Love Machine de l'album. Clip dévoilé toujours dans une veine non sérieuse (https://www.youtube.com/watch?v=No1zAkGE5HE) : commençant avec un doux ronronnement, le titre prend son envol et on se retrouve plongé trente ans en arrière en pleine ambiance glam. Un titre décalé qui rentrera bien en tête également.

On continue avec du Edguy plus classique mais néanmoins bien speed et bien ficelé aux soli convaincants tels The Realms Of Baba Yaga et Do Me Like A Caveman, alors qu'une reprise vient bouleverser tout ça, j'ai nommé Rock Me Amadeus. Chanté à l'origine par Falco (visiblement bien connu Outre-Rhin, regardez l'original : https://www.youtube.com/watch?v=cVikZ8Oe_XA), le titre ne fait pas tache même s'il détonne. Chant rappé et refrain cliché mais franchement ça passe tout seul, même s'il est certain qu'il ne sera pas apprécié par tout le monde. L'album jusqu'à présent est vraiment très très bon, bien loin devant les dernières productions, mais tout n'est pas si parfait. Shadow Eaters est bonne sans être exceptionnelle, et il semble peu probable que le groupe la joue aux concerts et que ce titre devienne un incontournable. De même pour la ballade Alone In Myself (ah, comme il semble loin pour le coup Land Of The Miracle, quand Edguy pondait des ballades de qualité et imparables). En revanche, l'album se termine sur The Eternal Wayfarer, le plus long titre de l'album mais également à mon humble avis le plus intéressant : début calme où l'on s'attend à finir sur une ballade, avant qu'un clavier tout droit sorti de Sabaton vienne nous faire mentir. Une montée en puissance légèrement orientalisante qui explose littéralement sur le refrain, un hymne dans toute sa splendeur, exceptionnel ! S'ensuit un très long solo loin d'être inutile pour finir sur ce beau refrain. On ne pouvait faire mieux comme fin.

C'est tout simplement un VRAI bon album que viennent de pondre Tobias Sammet et ses comparses. Un heavy puissant, soigné et bien léché, des refrains fédérateurs, un Tobias en grande forme, des soli inspirés, l'humour toujours présent, et enfin une qualité digne du label Edguy. Quelques petits hic font manquer le coup de coeur à ce Space Police - Defenders Of The Crown, mais une chose est sûre : il s'agit sans aucun doute du meilleur Edguy depuis Hellfire Club... dix ans de passés déjà, mine de rien ! Vivement les concerts, car Edguy n'est jamais meilleur qu'en live.

Tracklist de Space Police - Defenders Of The Crown :

01. Sabre & Torch
02. Space Police
03. Defenders Of The Crown
04. Love Tyger
05. The Realms Of Baba Yaga
06. Rock Me Amadeus
07. Do Me Like A Caveman
08. Shadow Eaters
09. Alone In Myself
10. The Eternal Wayfarer

Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum !